Publié le 30 juillet 2025
Mis à jour le 31 juillet 2025
PFAS : surveillance de l’état des eaux de la France
Pour structurer les actions en réponse aux préoccupations grandissantes concernant les impacts des PFAS (substances per- et polyfluoroalkylées) sur la santé humaine et la biodiversité, un plan d'action interministériel a été élaboré début 2024. Une action du plan interministériel sur les PFAS est dédiée notamment à la mise à disposition du public, sous forme de carte(s), des résultats de mesure des PFAS dans les différents milieux. Dans ce cadre, le BRGM (Bureau de recherche géologiques et minières) a été mandaté pour réaliser une première version d'un outil de visualisation des mesures de PFAS dans l'eau sur l'ensemble du territoire national.
Le plan d'action interministériel sur les PFAS
Le plan d'action interministériel sur les PFAS est piloté par le ministère en charge de l'écologie et le ministère en charge de la santé, permettant ainsi une action multisectorielle et intégrative des nombreux acteurs publics concernés par les enjeux liés à ces substances.
L'action n° 23 du plan prévoit le développement progressif d'un outil de visualisation des données et des sites et l'investigation des possibilités et les freins pour une interopérabilité entre les sources de données de mesure des PFAS dans les milieux.
L'outil de visualisation des données nationales de surveillance des substances PFAS
L’outil de visualisation développé par le BRGM répond à un objectif de transparence sur l’identification des sites émetteurs de PFAS et les mesures de PFAS dans les milieux.
Ce travail a été réalisé en collaboration avec la Direction Générale de la Prévention des Risques (DGPR), la Direction Générale de la Santé (DGS), et Ecolab, le laboratoire de l'innovation au service de la transition écologique, au sein du Commissariat Général du Développement Durable (CGDD).
La cartographie multi-échelle sur le territoire national est issue des bases de données vecteur de l'Institut national de l'information géographique et forestière (IGN).
L'outil de visualisation s’adresse aux citoyens, élus locaux, mais également aux services déconcentrés de l’État : Directions régionales de l'environnement, de l'aménagement et du logement (DREAL), Agences régionales de santé (ARS), Directions départementales de la protection des populations (DDPP), etc.
L’outil développé par le BRGM concerne des données nationales de surveillance des substances PFAS (acronyme anglais de « Substances Per et Polyfluoroalkylées ») dans les milieux aquatiques (eau souterraine, eau de surface), de contrôle sanitaire, et sur les sites industriels (notamment leurs rejets).
Cette famille regroupe des composés chimiques synthétiques contenant des liaisons chimiques carbone-fluor extrêmement stables qui leur confèrent des propriétés spécifiques dont une résistance aux hautes températures mais aussi notamment des propriétés hydrofuges. Cette famille compte plusieurs milliers de composés largement utilisés dans des produits d’usage quotidien comme des textiles, des emballages alimentaires, des phytosanitaires des revêtements anti-adhésifs, mais également dans beaucoup d’autres produits industriels (mousses anti-incendie, …).
La stabilité chimique de ces substances en fait des substances préoccupantes en raison de leur persistance, de leur mobilité dans l’environnement et de leurs potentiels effets toxiques et écotoxiques.
L’outil de visualisation permet d’accéder à un grand nombre de données sur les PFAS issues de différentes bases de données nationales. Ces données peuvent avoir différents niveaux de validité, depuis une donnée brute jusqu’à une donnée élaborée et contrôlée à partir de synthèses. Elles peuvent comporter des erreurs de mesures ou de saisie dont le BRGM ne peut être tenu pour responsable.
Il s’agit d’un outil de diffusion en toute transparence des données disponibles sur les PFAS dans l’eau à l’échelle nationale.
L’outil de visualisation a été préparé sur les bases méthodologiques suivantes :
Données sélectionnées
Compte tenu du nombre et de la diversité des PFAS, les surveillances nationales et européennes se sont principalement concentrées ces dernières années sur une liste restreinte de molécules. Les 28 substances retenues sont issues des textes règlementaires (publiés ou en cours de préparation). À cette liste de substances, déjà présentes dans des règlementations nationales, ont été ajoutées 6 substances plus récemment identifiées comme d’intérêt, et non encore présentes dans des listes règlementaires nationales mais commençant à faire l’objet de surveillance.
Dans un premier temps, il a été fait le choix de travailler sur l’eau, milieu le plus surveillé à l’heure actuelle et considéré comme un récepteur important pour les PFAS.
Les données sélectionnées dans l’outil de visualisation sont issues des bases nationales suivantes :
- La base de données SISE-Eaux, l’outil national de gestion du suivi de la qualité des eaux destinées à la consommation humaine (EDCH) (résultats du contrôle sanitaire de l'eau distribuée commune par commune, disponible sur data.gouv.fr) ;
- La base de données ADES qui rassemble les données relatives aux eaux souterraines de France ;
- Le portail national Naïades qui rassemble les données relatives à la qualité des cours d’eau et des plans d’eau ;
- L’application GIDAF (Gestion Informatisée des Données d’Autosurveillance Fréquente) qui est destinée à la transmission par les industriels des résultats de surveillance des rejets réalisés au titre de la réglementation des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE).
Seules les données produites depuis 2016 ont été sélectionnées et mises à disposition dans l’outil. Cette date correspond à la mise en place opérationnelle de l’arrêté surveillance du 7 août 2015, premier arrêté ayant permis d’initier un processus de mesures de concentrations pour un nombre limité de PFAS.
Par ailleurs, compte tenu des évolutions techniques très importantes notamment en termes de sensibilité des méthodes d’analyse (limites de quantification), il apparait peu pertinent de grouper des données très hétérogènes acquises sur une longue période.
Les données mises à disposition sont les données publiques disponibles dans les bases mentionnées dans l'onglet "Sources de données" (sans retraitement, travail de valorisation ou mise en perspective). Certaines données ont fait l'objet d'un travail de qualification.
Diffusion des données
Cet outil permet de visualiser les points de prélèvement et d’accéder à un aperçu des résultats associés au clic sur chacun de ces points.
La localisation des points sur la carte est plus ou moins précise : selon la source de données, il s’agit soit des coordonnées géographiques exactes du point de surveillance, soit des coordonnées du site industriel (cas de 75% des points de rejets GIDAF), soit des coordonnées du chef-lieu de la commune du point de surveillance (cas des captages d’eau potable pour des questions de sécurité), soit des coordonnées du chef-lieu de la commune principale du réseau de distribution (cas des données issues de SISE-Eaux).
Au clic sur un point, un encart présente les informations liées au point.
Un export de l’ensemble des analyses utilisées pour l’outil de visualisation est mis à disposition.
Le fichier, au format tableur, contient une ligne par analyse.
2,3 millions En juillet 2025, l’outil contient plus de 2,3 millions d’analyses provenant de 4 sources de données suivant cette répartition :
59% NAÏADES
23% ADES
12% GIDAF
6% SISE-Eaux
FAQ sur l'outil de visualisation des mesures des PFAS
Cet outil de visualisation a été développé pour mettre à disposition du grand public les données nationales de surveillance des PFAS dans les milieux aquatiques (eau de surface et eaux souterraines), dans l’eau destinée à la consommation humaine et dans les rejets aqueux des sites industriels.
Cet outil prend la forme d’une carte où il est possible d’obtenir des informations sur des points de prélèvements en cliquant dessus.
En juillet 2025, l’outil contient plus de 2,3 millions d’analyses.
Les données visualisables dans l’outil sont les données de mesure obtenues dans le cadre de dispositifs de surveillance des PFAS mis en place depuis 2016. Ces données proviennent de 4 sources principales :
- La base de données SISE-Eaux, l’outil national de gestion du suivi de la qualité des eaux destinées à la consommation humaine (EDCH) (résultats du contrôle sanitaire de l'eau distribuée commune par commune, disponible sur data.gouv.fr) ;
- La base de données ADES qui rassemble les données relatives aux eaux souterraines de France ;
- Le portail national Naïades qui rassemble les données relatives à la qualité des cours d’eau et des plans d’eau ;
- L’application GIDAF (Gestion Informatisée des Données d’Autosurveillance Fréquente) qui est destinée à la transmission par les industriels des résultats de surveillance des rejets réalisés au titre de la réglementation des Installations Classées pour la Protection de l’Environnement (ICPE).
Dans un premier temps, il a été fait le choix de travailler sur l’eau, milieu où la connaissance sur les PFAS est la plus élaborée à ce stade.
Chaque valeur affichée dans l’outil correspond à la concentration de PFAS mesurée dans un milieu aqueux (eau de surface, rejet industriel, etc.) à un instant donné, c’est-à-dire la quantité de PFAS présente pour un litre.
Non, cet outil ne permet pas d’évaluer les risques pour la santé car :
- Les données affichées dans l’outil sont exclusivement des valeurs de concentration (c’est-à-dire la quantité de PFAS présente en microgramme par litre pour chaque analyse).
- La dangerosité d’une substance n’est pas uniquement déterminée par sa dose mais également par sa toxicité. Concernant les PFAS, la toxicité est différente pour chacune des 4 000 substances et les informations disponibles aujourd’hui sur leur toxicité sont encore très limitées.
Les modalités de gestion spécifiques aux PFAS dans les eaux destinées à la consommation humaine (EDCH) sont précisées par l’instruction du 19 février 2025 qui est publique.
Les données sont mises à jour une fois par mois.
L’ensemble des données sur les PFAS datant au plus tôt de 2016 et issues des différentes bases de données nationales pour les eaux superficielles, les eaux souterraines, les rejets aqueux des industriels et le contrôle sanitaire de l’eau potable sont disponibles dans l’outil.
Seules les données produites depuis 2016 ont été sélectionnées et mises à disposition dans l’outil car cette date correspond à la mise en place opérationnelle de l’arrêté surveillance du 7 août 2015, premier arrêté ayant permis d’initier un processus de mesures de concentrations pour un nombre limité de PFAS. De plus, compte-tenu des évolutions techniques importantes notamment en termes de sensibilité des méthodes d’analyse, il apparait peu pertinent de grouper des données très hétérogènes acquises sur une longue période.
Certaines zones du territoire national comportent peu de données relatives à la surveillance des PFAS dans l’eau distribuée.
En effet, la directive (UE) 2020/2184 du Parlement européen et du Conseil du 16 décembre 2020 relative à la qualité des EDCH prévoit que le suivi des PFAS dans l’eau du robinet et le respect de la limite de qualité associée de 0,1 μg/L au robinet du consommateur pour la somme de 20 PFAS sont obligatoires à partir du 12 janvier 2026.
Pour la transposition de la directive susmentionnée, la France a fait le choix d’anticiper la mise en œuvre de cette disposition européenne. Aussi, les agences régionales de santé (ARS) ont d’ores et déjà mis en œuvre le contrôle sanitaire des PFAS dans les eaux destinées à la consommation humaine (EDCH). Celui-ci sera exhaustif à partir de janvier 2026.
L’outil sera mis à jour régulièrement avec les nouvelles données disponibles dans les bases de données qui l’alimentent actuellement (ADES, Naïades, GIDAF et SISE-Eaux).
Par ailleurs, des données provenant d’autres bases et concernant d’autres milieux (air, sols, etc.) pourraient être ajoutées en fonction de la disponibilité de ces nouvelles données et de la capacité technique du BRGM à intégrer ces données.
Oui, l’ensemble des données disponibles dans l’outil peuvent être téléchargées.
Mieux comprendre les PFAS et leur réglementation
PFAS est l’acronyme pour le terme anglais « per- and polyfluoroalkyl substances », c’est-à-dire, substances per- et polyfluoroalkylées en français.
Les PFAS sont une large famille de plusieurs milliers de substances chimiques qui contiennent toutes au moins une liaison carbone-fluor, qui comptent parmi les liaisons chimiques les plus stables. Cela signifie qu’elles se dégradent très peu après utilisation ou rejet dans l’environnement. C’est la raison pour laquelle on les surnomme parfois « polluants éternels ».
Les PFAS présentent de nombreuses propriétés (antiadhésives, imperméabilisantes, résistantes aux fortes chaleurs) et sont largement utilisées depuis les années 1950 dans divers domaines industriels et produits de consommation courante (textiles, emballages alimentaires, mousses anti-incendie, revêtements antiadhésifs, cosmétiques, produits phytosanitaires).
Les PFAS les plus connues sont le PFOA (acide perfluorooctanoïque) et le PFOS (sulfonate de perfluorooctane).
Les PFAS, en plus d’être des substances très persistantes, sont, pour la plupart, mobiles dans l’eau. Elles sont largement répandues dans l’environnement et il est possible de les trouver dans l’ensemble des milieux environnementaux et dans les organismes vivants : l’eau, l’air, les sols, les végétaux et les animaux.
Les propriétés de persistance, de mobilité et d’accumulation dans les organismes vivants aboutissent, au fil des années, à une exposition croissante de la population humaine aux PFAS.
Selon l'Autorité européenne de sécurité des aliments (EFSA), les produits de la mer, les œufs et les viandes sont les aliments contribuant le plus à l’exposition au PFOS et au PFOA.
L’eau destinée à la consommation humaine (EDCH) peut également être une source d’exposition, tout comme l’air l’intérieur et extérieur, les poussières et les sols contaminés.
L'exposition professionnelle aux PFAS peut se produire dans plusieurs secteurs industriels, y compris l'industrie chimique, le traitement de textiles, la fabrication de produits électroniques et l’utilisation dans la lutte contre les incendies. Les niveaux d’imprégnation les plus élevés sont relevés chez les travailleurs de sites de fabrication de PFAS. (Source : Anses)
Les travaux scientifiques sur certains PFAS connus montrent qu’ils peuvent avoir des effets nefastes pour la santé : augmentation du taux de cholestérol, cancers, effets sur la fertilité et le développement du fœtus, sur le foie, sur les reins, etc. Ils sont également suspectés d’interférer avec le système endocrinien (thyroïde) et immunitaire. (Source : Anses).
Certaines Pfas sont classées cancérogènes de catégorie 2.
En savoir plus sur le site de l'INRS
Jusqu’à présent, la réglementation, qu’elle soit européenne ou nationale, a avant tout ciblé quelques substances spécifiques de la famille des PFAS. Cette approche est en train d’évoluer pour mieux prendre en compte les risques que présentent l’ensemble des molécules de cette famille.
Au niveau européen
Le règlement européen REACH vise à sécuriser la fabrication et l’utilisation des substances chimiques en recensant, évaluant et contrôlant les substances chimiques fabriquées, importées et mises sur le marché européen. Certains PFAS sont enregistrés au titre de REACH. Ce n’est pas le cas des polymères. Certains PFAS ou groupes de PFAS font l’objet de restriction de mise sur le marché ou d’utilisation dans l’Union Européenne. C’est le cas des acides perfluorocarboxyliques (PFCA C9-C14) ou encore de l'acide undécafluorohexanoïque (PFHxA). D’autres restrictions sont en cours d’examen au niveau européen, par exemple dans les mousses anti-incendie. Un projet de restriction couvrant l’ensemble de la famille et l’ensemble des secteurs d’utilisations a été déposé par 5 pays en janvier 2023. Inédit par son ampleur, tant en nombre de substances qu’en nombre de secteurs concernés, son instruction prendra plusieurs années avant l’entrée en vigueur des premières interdictions.
Le règlement POP (polluants organiques persistants) issu de la convention de Stockholm a interdit le PFOS (acide perfluorooctanesulfonique) depuis 2009, le PFOA (acide perfluorooctanoïque) depuis juillet 2020 et le PFHxS (acide perfluorohexanesulfonique) depuis juin 2022. Les interdictions ou restrictions imposées par le règlement POP peuvent porter sur les substances en tant que telles, ou lorsqu’elles sont sous forme de constituants d’articles, ou incorporées dans des préparations au-dessus de certains seuils.
L’annexe I de la directive européenne EDCH sur les eaux destinées à la consommation humaine du 16 décembre 2020 fixe des teneurs maximales à respecter pour les eaux potables (0,50 μg/l pour le total des PFAS ; ou 0,10 μg/l pour la somme des 20 PFAS substances préoccupantes).
La directive européenne substances prioritaires pour la politique de l’eau, du 12 août 2013, prévoit une norme de qualité environnementale pour le PFOS et ses dérivés.
Le règlement UE 10/2011 relatif aux matériaux et objets en matière plastique destinés à entrer en contact avec les denrées alimentaires fixe des limites d’utilisation (sels d’ammonium du PFOA, PFPoA) ou des limites de migration spécifique (en mg de substance par kg de denrée alimentaire).
En ce qui concerna la présence de PFAS dans les denrées alimentaires, quatre PFAS sont réglementés dans certaines denrées alimentaires d’origine animale dans le cadre de la mise sur le marché de ces denrées (règlement (UE) 2023/915).
Au niveau national
Ces directives européennes et ces règlements européens sont appliqués en droit français par notamment :
- l'ordonnance n° 2022-1611 du 22 décembre 2022 relative à l'accès et à la qualité des eaux destinées à la consommation humaine, et par ses deux décrets d'application ;
- l’arrêté du 2 février 1998 portant sur les émissions d’une majorité d’installations classées pour la protection de l’environnement (ICPE) soumises à autorisation, qui cite le PFOS et fixe une valeur limite d’émission de 25 µg/l dans les eaux rejetées au milieu naturel ;
- le programme de surveillance de l’état des eaux de la France récemment révisé par l’arrêté du 26 avril 2022 qui intègre pour les eaux souterraines les 20 PFAS listés par la directive relative aux eaux destinées à la consommation humaine (EDCH) de décembre 2020, et le PFOA, le PFHxA, le PFDA et le PFHxS pour les eaux de surface.
Par ailleurs, les sources d’émissions de PFAS dans l’environnement étant multiples (sites industriels, rejets des eaux usées domestiques, aéroports et sites de formation incendie en raison d’utilisation de mousses anti-incendie contenant des PFAS, station de ski en raison des produits de fart contenant des PFAS, usage en tant que produits phytosanitaires) des arrêtés ministériels ont également été pris afin de mieux connaître leurs contributions.
Depuis le 20 juin 2023, un arrêté ministériel impose à plusieurs milliers d’établissements industriels de rechercher l’éventuelle présence de PFAS dans leurs rejets aqueux. Le 31 octobre 2024, un arrêté ministériel prescrivant la mesure des PFAS dans les émissions atmosphériques des installations d’incinération, de co-incinération et de traitement thermique de déchets a été publié. Les échéances pour réaliser les prélèvements en application de ce second arrêté s’échelonnent d’octobre 2025 à avril 2028. De plus, un arrêté ministériel en cours d’élaboration imposera à près de 1 300 stations d’épuration d’eau résiduaire urbaine de rechercher l’éventuelle présence de PFAS dans leurs rejets.
Pour structurer les actions en réponse aux préoccupations grandissantes concernant les impacts des PFAS sur la santé humaine et la biodiversité, une action multisectorielle et intégrative est nécessaire. Aussi un plan d’action interministériel a été défini en 2024. Ce plan d’action interministériel sur les PFAS est piloté par le ministère en charge de l’écologie et le ministère en charge de la santé.
Ce plan d’action est structuré en cinq axes :
- Axe 1 : acquérir des connaissances sur les méthodes de mesures des émissions, sur la dissémination et les expositions
- Axe 2 : améliorer, renforcer la surveillance et mobiliser les données qui en sont issues pour agir
- Axe 3 : réduire les risques liés à l’exposition aux PFAS
- Axe 4 : innover en associant les acteurs économiques et soutenir la recherche
- Axe 5 : informer pour mieux agir
Depuis le 20 juin 2023, afin de mieux connaître la contribution aux émissions de PFAS dans l’environnement des sites industriels en activité, un arrêté ministériel impose à plusieurs milliers d’établissements industriels de rechercher l’éventuelle présence de PFAS dans leurs rejets aqueux. Il s’agit probablement de la réglementation de surveillance des rejets aqueux industriels la plus ambitieuse au monde sur ces substances.
Les secteurs d’activités concernés par cet arrêté sont la fabrication de textiles, la gestion des déchets, les raffineries, l’industrie de la chimie dont l’industrie pharmaceutique, la papeterie, l’épuration des eaux usées industrielles, la fabrication de matières plastiques, la transformation des métaux et le traitement de surface. Ces secteurs sont visés car il a été identifié que les installations concernées étaient potentiellement productrices ou utilisatrices de PFAS.
Les établissements visés par cet arrêté doivent réaliser une campagne de 3 analyses des eaux qu’ils rejettent (à raison d’une analyse par mois pendant un trimestre). Les analyses recherchent systématiquement les 20 PFAS qui sont mentionnés dans la directive européenne sur l’eau destinée à la consommation humaine. De plus, chaque établissement a également l’obligation de rechercher l’ensemble des PFAS susceptibles d’avoir été utilisés, produits, traités ou rejetés par l’installation. Grâce à cette campagne, des actions de suppressions à la source sont en cours et permettent déjà de réduire les émissions de PFAS d’origine industrielle. À l‘échelle nationale, la poursuite de cette surveillance des PFAS dans les rejets aqueux industriels sera définie au second semestre 2025.
Les données liées à ces analyses sont mises en ligne régulièrement sur les sites internet des D(R)EAL et disponibles sur l’outil de visualisation.