Publié le 20 décembre 2018

Mis à jour le 12 mars 2025

Temps de lecture : 8 minutes

Adaptation de la France au changement climatique

  • Adaptation au changement climatique

La démarche d’adaptation, enclenchée au niveau national par le ministère de l’Environnement à la fin des années 1990, est complémentaire des actions d’atténuation. Elle traite des conséquences du changement climatique.

3e Plan national d’adaptation au changement climatique

Pour avancer de manière coordonnée sur le sujet de l’adaptation au changement climatique, la France s’est dotée d’une trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique (TRACC). Définie à partir du scénario tendanciel, elle doit servir de référence à toutes les actions d’adaptation menées en France. 

Le 3e Plan national d’adaptation au changement climatique, publié le 10 mars 2025, a ainsi pour socle la trajectoire de réchauffement de référence pour l’adaptation au changement climatique.

Le PNACC prévoit un ensemble d’actions concrètes pour adapter notre territoire, Hexagone et Outre-mer, aux impacts visibles et attendus du changement climatique: canicules, inondations, sécheresses, retrait-gonflement des argiles, érosion côtière, feux de forêt, perte de biodiversité, etc. Il a pour objectifs de protéger la population et de construire la résilience de la société française. Il s’agit d’adapter nos modes de vie, notre économie, nos infrastructures et nos décisions politiques en intégrant le climat futur dans l’ensemble de la planification écologique.

Ce plan a été élaboré en associant l’ensemble des parties prenantes: collectivités territoriales, État et opérateurs, organisations syndicales, filières économiques et associations. Ses mesures ont été discutées au sein de quatre groupes de travail – territoires, biodiversité, économie, normes techniques – qui se sont réunis de juillet à décembre 2023. Une consultation publique volontaire a ensuite été organisée du 25 octobre au 27 décembre 2024 sur la base du projet élaboré par les groupes de travail. Elle a permis d’enrichir le document des contributions de citoyens et d’acteurs publics et privés avant son adoption définitive. Le projet de plan a également été soumis à l'avis du Conseil national de la transition écologique le 28 janvier 2025.

Fiches mesures du PNACC-3

Qu’est-ce que l’adaptation ?

L’adaptation au changement climatique, définie au fil des rapports du groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC), est la démarche d’ajustement au climat actuel ou attendu, qu’il s’agisse de la variabilité climatique mais aussi des évènements climatiques extrêmes. 

Concrètement, il s’agit de limiter les impacts du changement climatique et les dommages associés sur la population, les activités socio-économiques et sur la nature. Les politiques publiques d’adaptation ont pour objectifs d’anticiper les impacts à attendre du changement climatique, de limiter leurs dégâts éventuels en intervenant sur les facteurs qui contrôlent leur ampleur (par exemple, l’urbanisation des zones à risques) et de profiter des opportunités potentielles.

La démarche d’adaptation, qui agit sur les conséquences du changement climatique, est complémentaire des actions d’atténuation qui visent à réduire les causes du changement climatique, c’est-à-dire les émissions de gaz à effet de serre.

L'atténuation cherche à limiter les causes du Changment climatique, l'adaption cherche à gérer ses effets
Meem/Onerc

La mal-adaptation

On utilise également le concept de mal-adaptation pour désigner un changement opéré dans les systèmes naturels ou humains qui font face au changement climatique et qui conduit (de manière non intentionnelle) à augmenter la vulnérabilité au lieu de la réduire.

Une situation de mal-adaptation correspond à l’une des situations suivantes :

  • utilisation inefficace de ressources comparée à d’autres options d’utilisation (par exemple, le recours massif à la climatisation au lieu de l’investissement dans l’isolation) ;
  • transfert incontrôlé de vulnérabilité : d’un système à un autre, mais également d’une période à une autre ; réduction de la marge d’adaptation future (mesures qui limitent la flexibilité éventuelle, par exemple, plantation d’essences d’arbres à rotation longue) ;
  • erreur de calibrage : sous-adaptation ou adaptation sous-optimale (par exemple, une digue de protection n’a pas été suffisamment rehaussée).

Dans le contexte d’incertitude de la prise de décision en matière de changement climatique, l’erreur de calibrage est un axe potentiel important de mal-adaptation.

Prendre la mesure du risque de mal-adaptation, c’est notamment privilégier le choix de stratégies « sans regret », qui permettent de réduire la vulnérabilité au changement climatique et qui gardent des avantages quelles que soient les évolutions climatiques.

Les activités de renforcement des capacités d’adaptation sont souvent considérées comme des mesures « sans regret » dans la mesure où elles rendent la société moins vulnérable à un ensemble de pressions (y compris à la variabilité climatique), quel que soit le niveau effectif du changement.

Politique nationale d’adaptation au changement climatique

La France est l’un des pays les plus avancés en matière de planification de l’adaptation au changement climatique.

Après la réussite de la COP21, la France a lancé les travaux pour actualiser sa politique d’adaptation en cohérence avec l’Accord de Paris. Avec son deuxième Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC-2), la France visait une adaptation effective dès le milieu du XXIe siècle à un climat régional en métropole et dans les outre-mer cohérent avec une hausse de température de +1,5 à 2 °C au niveau mondial par rapport au XIXe siècle.

Les évolutions importantes du deuxième Plan national d’adaptation au changement climatique concernaient notamment un meilleur traitement du lien entre les différentes échelles territoriales, le renforcement de l’articulation avec l’international et le transfrontalier et la promotion des solutions fondées sur la nature.

Avec pour objectif de présenter des mesures concrètes et opérationnelles pour préparer la France à faire face et à tirer parti de nouvelles conditions climatiques, la France s’est dotée en 2011 de son premier Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC) pour une période de 5 ans.

Fruit d’une vaste concertation en 2010 qui a conduit à plus de 200 recommandations qui ont servi de base à sa réalisation, ce premier PNACC a été présenté le 20 juillet 2011 par la ministre de l’Écologie.

Premier plan de cette ampleur publié dans l’Union européenne, les mesures préconisées concernaient tous les secteurs d’activité autour de 4 objectifs :

  • protéger les personnes et les biens
  • éviter les inégalités devant les risques
  • limiter les coûts et tirer parti des avantages
  • préserver le patrimoine naturel

Le premier PNACC 2011-2015 était intersectoriel et interministériel. Il portait sur 20 domaines : actions transversales, santé, eau, biodiversité, risques naturels, agriculture, forêt, pêche et aquaculture, tourisme, énergie et industrie, infrastructures et services de transport, urbanisme et cadre bâti, information, éducation et formation, recherche, financement et assurance, littoral, montagne, action européenne et internationale et gouvernance.

La variété des thèmes traités dans le PNACC illustrait parfaitement la logique poursuivie : incorporer l’adaptation au sein de l’ensemble des politiques publiques.

La conférence environnementale 2014 avait conclu à la nécessité de renforcer la stratégie d’adaptation nationale après avoir procédé à une évaluation externe du PNACC. Cette mission a été confiée au Conseil général de l’environnement et du développement durable (CGEDD) en juin 2015. Les travaux d’évaluation ont été présentés aux membres du Conseil d’orientation de l’ONERC le 23 novembre 2015. Le rapport a été soumis à l’avis du Conseil national de la transition écologique (CNTE) le 17 décembre 2015.

La Stratégie nationale d’adaptation au changement climatique exprime le point de vue de l’État sur la manière d’aborder la question de l’adaptation au changement climatique. Cette stratégie a été élaborée dans le cadre d’une large concertation, menée par l’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (ONERC), impliquant les différents secteurs d’activités et la société civile sous la responsabilité du délégué interministériel au développement durable. Elle a été validée par le Comité interministériel pour le développement durable réuni le 13 novembre 2006 par le Premier ministre.

Sélection de ressources

Centre de ressources sur l’adaptation au changement climatique

Action phare du deuxième plan national d’adaptation au changement climatique, le Centre de ressources sur l’adaptation au changement climatique a été présenté lors de l’édition 2020 du Salon des maires et des collectivités locales.

Conçu pour accompagner tous les acteurs de l’adaptation au changement climatique, ce nouveau centre de ressources donne accès à des informations personnalisées sur la réalité du changement climatique, ses enjeux et les solutions existantes. Il permet d'outiller tous les acteurs et de les mettre en capacité d’agir au moyen de cinq parcours utilisateurs (élu, technicien de collectivité, particulier, acteur économique, bureau d’études). Tous les thèmes de l’adaptation au changement climatique y sont traités.
Des pages spécifiques regroupent les informations régionales (cartographie des initiatives locales, répertoire des acteurs locaux, etc.).
Un moteur de recherche offre des accès à différentes ressources : rapports, fiches, guides, synthèses, projets de recherche, etc.
Le Centre de ressources propose à tous une sélection d'actualités et de formations.
Des liens sont faits vers les projections climatiques locales réalisées par les chercheurs français : DRIAS, ClimatHD, …