Navigabilité des aéronefs : principes généraux

Le Mardi 17 janvier 2023

La navigabilité est l’aptitude d’un aéronef à voler en sécurité, vis-à-vis de ses occupants, des autres aéronefs et des personnes survolées.

La navigabilité d’un aéronef neuf découle des conditions de sa conception, de sa fabrication et de son entretien (maintenance).

En Europe, les règles relatives à la navigabilité des aéronefs civils sont encadrées par le règlement (UE) 2018/1139 du Parlement européen et du Conseil.

Ce règlement confie à l’Agence Européenne de la Sécurité Aérienne (AESA) la responsabilité de la certification de la conception des aéronefs et aux États membres celle du contrôle de la production et de la maintenance.

En savoir plus : voir ci-dessous, le paragraphe " Aéronefs relevant des règles européennes"

Le règlement (UE) 2018/1139 prévoit cependant que les aéronefs réalisant des missions pour le compte de l’Etat et ceux répondant à des critères spécifiques listées dans l’Annexe I du règlement sont exclus du champ d’application des règles européennes. Ils restent alors soumis au cadre règlementaire des Etats membres. Ce sont par exemple les aéronefs anciens ou d’intérêt historique, les aéronefs très légers, les aéronefs construits par un amateur etc.

En savoir plus : voir ci-dessous, le paragraphe "Aéronefs ne relevant pas des règles européennes"

Aéronefs relevant des règles européennes

Pour les aéronefs qui relèvent des règles européennes, l’AESA est responsable de la certification de la conception :

  • délivrance du certificat de type (ou de l’ETSO pour les équipements),
  • approbation des modifications et des réparations,
  • émission des consignes de navigabilité et approbations des moyens alternatifs de conformité,
  • approbation des conditions de vol associées à une demande de laissez-passer lorsque des données approuvées sont impactées,
  • approbation des Specific Airworthiness Specifications (SAS) pour les aéronefs en régime restreint sans certificat de type,
  • délivrance des agréments d’organisme de conception (Design organisation approvals –DOA) et approbation des Procédures alternatives au DOA.

 Pour postuler à une de ces approbations, vous pouvez consulter :

 

Les Etats membres sont responsables de la supervision de la production des aéronefs et des équipements, du maintien de la navigabilité des aéronefs (programme d’entretien, gestion du maintien de la navigabilité, maintenance, licences de mécaniciens, organismes de formation à la maintenance), et de la délivrance des documents individuels de navigabilité (CDN, laissez-passer).

En France, les Autorités compétentes en matière de navigabilité sont :

  • la Direction Navigabilité et Opérations de la Direction de la Sécurité de l’Aviation Civile (DSAC/NO),
  • l'Organisme pour la Sécurité de l’Aviation Civile (OSAC), habilité par le ministre chargé de l’aviation civile.

Des informations sur l’habilitation d’OSAC et son organisation ainsi que l’ensemble des guides, procédures et formulaires nécessaires à l’obtention et au maintien en état de navigabilité des certificats, agréments ou licences dans le domaine de la navigabilité sont disponible sur le site internet d’OSAC.

Pour l’obtention d’un laissez-passer, voir la fiche Laissez-passer et approbations des conditions de vol

La rubrique « Regulations  » du site internet de l’AESA détaille la structure de la règlementation applicable.

Aéronefs ne relevant pas des règles européennes

Les aéronefs répondant aux critères définis dans l’Annexe I du règlement (UE) 2018/1139 sont exclus du champ d’application des règles européennes et restent soumis au cadre règlementaire des Etats membres.

Ce sont :

  • certains aéronefs anciens ou à caractère historique,
  • les aéronefs spécialement conçus ou modifiés à des fins d’expérimentation ou de recherche,
  • les aéronefs dont 51% au moins ont été construits par un amateur,
  • certains aéronefs qui ont été utilisés par les forces armées,
  • certains aéronefs mono ou biplace très légers.

Consultez l’Annexe I ci-dessous, dans sa version applicable lors de la publication de cette page (attention : pour être certain d’accéder à la version à jour, il faut consulter la version en vigueur du règlement (UE) 2018/1139).

Note : l'article 2.8 du règlement (UE) 20118/1139 instaure la possibilité pour chaque Etat Membre d'opter pour une exemption des règles européennes pour certains aéronefs mono ou biplace très légers, au-delà des limites de masse et de vitesse de décrochage fixées par l'Annexe I.  La DGAC conduit actuellement des travaux, en lien avec la FFPLUM, pour définir le contour de l'exemption qu'elle entend notifier, et préparer la révision correspondante de l'arrêté ULM.

Pour savoir si votre aéronef relève ou non de l’Annexe I, une première étape consiste à consulter la liste des types d’aéronefs qui relèvent de la règlementation européenne, disponible  sur le site de l’AESA.

    Notes :

    •  si votre aéronef ne figure pas dans ces listes, cela ne signifie pas nécessairement qu’il relève de l’Annexe I ; il se peut aussi que son type ne soit pas certifié par l’AESA. En cas de doute, contactez le pôle DSAC/NO/NAV ;
    • si le type de votre aéronef figure dans ces listes mais que vous estimez que votre aéronef particulier présente des caractéristiques qui lui sont propres le rendant conforme à un des critères de l’Annexe I, contactez le pôle DSAC/NO/NAV.

    Dans le système règlementaire français, différents régimes sont disponibles pour les aéronefs de l’Annexe I :

    Type de certificat Niveau OACI (*)   Aéronefs concernés
    CDN Oui Régime par défaut. Nécessite normalement un CDN de type français.
    CDNS Oui Régime équivalent au CDN lorsque la conformité à un certificat de type ne peut être établie
    CDNR Non Aéronefs orphelins
    CNRA Non Aéronefs de construction amateur
    CNSK Non Aéronefs assemblés à partir d’un kit
    CNRAC Non Aéronefs de collection
    Attestation de conception Non Aéromodèles - drones
    Laissez-passer Non Aéronefs expérimentaux
    Carte d’identification ULM Non Ultra-légers motorisés (ULM)

    (*) Niveau OACI : délivré conformément à l’Annexe 8 de la Convention relative à l’Aviation civile internationale et, à ce titre, autorisant le survol de tous les Etats contractants.

    Pour plus de détail sur chaque cas, consulter la rubrique correspondante du portail « Navigabilité des aéronefs ».

     

     

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