Étude sur le télétravail : un bilan énergétique positif

Le Mercredi 12 avril 2023

Photo d'illustration : Tour Sequoia
Crédits : Daniel Coutelier / Terra

Les premiers résultats de l’étude lancée par le ministère de la Transition énergétique sur le bilan énergétique du télétravail sont publiés : entre 20 et 30 % d’économie d’énergie lors d’une fermeture de site sur une journée. S’inscrivant dans le cadre du plan sobriété, l’étude a été réalisée par l’Ademe et de l’IFPEB (Institut français pour la performance du bâtiment).

5 mois d’expérimentation

Pour mesurer les effets du télétravail sur la consommation d’énergie, une expérimentation de cinq mois (novembre 2022 à mars 2023) a été mise en place. Elle a concerné :

  • 10 bâtiments répartis dans différents contextes (urbain, péri-urbain) et zones climatiques ;
  • 100 agents télétravailleurs volontaires.

La consommation des sites de bureau, du domicile des agents (électricité et gaz) et de leur transport a ainsi été suivie pendant 5 mois (période de chauffe 2022-2023).

Les bureaux ont été fermés sur les 10 sites pendant 4 jours à deux reprises.

L’objectif : calculer l’impact global du télétravail en mesurant les gains d’énergie réalisées dans les transports et dans les bureaux (notamment quand ils sont fermés) et l’éventuel effet rebond de consommation d’énergie au domicile des télétravailleurs.

Premiers résultats positifs

Les premiers résultats montrent que le bilan énergétique du télétravail est positif et même très positif lorsqu’il est organisé. Lorsqu’il s’accompagne de la fermeture d’un site sur plus de 48 heures, le potentiel global se situe entre 20 et 30 % d’économie d’énergie sur une journée.

Les économies d’énergie sur le transport jouent aussi un rôle clé dans le bilan global. Elles sont fortement dépendantes de la localisation du site et de la distance domicile-travail. Ainsi, l’expérimentation montre qu’en région, les économies d’énergie sont 2 à 4 fois plus importantes qu’à Paris.

Un effet rebond très faible dans les logements

Au regard des premiers résultats de l’expérimentation, on constate que l’effet rebond lié à une hausse des consommations d’énergie dans les logements des télétravailleurs est de 1,4 kWh sur une journée de télétravail passée chez soi. La consommation journalière moyenne d’un foyer étant de l’ordre de 20 à 40 kWh, l’effet rebond est compris entre 3,5 % et %.

Cet effet rebond est très limité, particulièrement au regard des gains réalisés sur les déplacements et les bureaux.

Une expérimentation qui se poursuit

Afin d’affiner les résultats, en particulier sur les logements (volet comportemental, réduction du chauffage en inoccupation, etc.), et de préciser les recommandations qui pourraient être données sur l’organisation du télétravail, l’expérimentation va se poursuivre au-delà de l’hiver 2022-2023 et à plus grande échelle.

« Avec cette expérimentation, nous mesurons pour la première fois concrètement les économies d’énergie permises par le télétravail en intégrant le possible effet rebond chez les collaborateurs. Il en ressort qu’au-delà des économies de carburant pour les trajets domicile-bureau, le télétravail réduit significativement la consommation d’électricité et de chauffage s’il permet de réduire les surfaces utilisées. Cette expérimentation a vocation à être élargie et à nourrir le dialogue social sur les conditions de travail. »

Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition énergétique
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