Publié le 25 mai 2023
Remise des propositions de feuilles de route de décarbonation de l’aménagement, du bâtiment et du transport aux pouvoirs publics
Christophe BECHU, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Agnès PANNIER-RUNACHER, ministre de la Transition énergétique, Clément BEAUNE, ministre délégué chargé des Transports et Olivier KLEIN, ministre délégué à la Ville et au Logement, ont réuni quatre des principales filières économiques les plus émettrices pour recevoir leurs propositions de feuilles de route de décarbonation de l’aménagement, du bâtiment et du transport. Ces propositions, requises par l’article 301 de la loi Climat et Résilience, vont alimenter les travaux de la planification écologique et ont d’ores et déjà permis d’associer pleinement les filières économiques.
L’atteinte des objectifs climatiques à échéance 2030 et 2050 va conduire à un besoin sans précédent d’investissement, d’évolution des modèles économiques et des usages et enfin d’un alignement des actions entre les acteurs publics et privés. Pour relever ces défis d’une ampleur inédite, l'article 301 de la loi Climat et Résilience, adoptée en août 2021, prévoit l’élaboration de feuilles de route de décarbonation entre les pouvoirs publics et les secteurs les plus émetteurs afin d’impliquer ces derniers dans la déclinaison opérationnelle et la mise en œuvre de nos objectifs climatiques.
Afin de nourrir les travaux de la planification écologique dont les premières orientations ont été annoncées le 22 mai par la Première Ministre, les principales filières économiques ont élaboré au cours de l’année 2022 une proposition de feuille de route de décarbonation « automobile », « véhicules lourds », « chaîne de valeur de l’aménagement » et « cycle de vie du bâtiment ». Ces propositions de feuilles de route identifient les freins à surmonter et les leviers à déployer selon les filières pour accélérer la décarbonation et atteindre les objectifs de baisse des émissions de gaz à effet de serre de la France.
Christophe BECHU, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, Agnès PANNIER-RUNACHER, ministre de la Transition énergétique, Clément BEAUNE, ministre délégué chargé des Transports et Olivier KLEIN, ministre délégué à la Ville et au Logement, ont accueilli le 24 mai les représentants des secteurs de l’automobile, des véhicules lourds, de l’aménagement et du bâtiment. Cet évènement a été l’occasion pour ces filières de présenter les principaux leviers de décarbonation qu’elles identifient pour permettre d’atteindre les objectifs climatiques de la France et d’échanger avec les ministres sur ces propositions.
L’électrification des véhicules est le principal levier mis en avant par la filière de l’automobile. Cette filière souligne toutefois que cette électrification ne sera pas suffisante pour atteindre les objectifs de baisse des émissions du secteur et qu’elle devra donc s’accompagner d’une évolution des usages, à travers notamment la hausse du report modal et le déploiement du covoiturage et de l’autopartage. La filière a également formulé des propositions pour baisser l’empreinte carbone de la production de véhicules, une nécessité croissante compte tenu des émissions plus importantes lors de la phase de production d’un véhicule électrique à batterie. Enfin, la filière propose plusieurs actions pour accompagner les évolutions en emplois et en compétences.
La filière des véhicules lourds a souligné l’importance de s’appuyer sur un mix énergétique pour décarboner les poids lourds, les véhicules utilitaires légers, les bus, les cars et les engins de chantier, en raison d’usages très diversifiés. Les constructeurs ont souligné la disponibilité croissante d’une offre industrielle de motorisations alternatives, notamment concernant les poids lourds et les bus électriques. Les transporteurs ont exprimé la nécessité de lever plusieurs freins pour accélérer la décarbonation, notamment les surcoûts des motorisations alternatives ou encore la disponibilité d’un réseau de bornes de recharge électriques et de stations d’avitaillement, au dépôt et en itinérance. D’autres leviers ont été proposés pour améliorer le report modal, l’efficacité énergétique ou encore les taux de chargement des véhicules.
La filière de l’aménagement a dressé le panorama de ses émissions en distinguant les émissions induites par l’acte d’aménager et les émissions liées à l’usage des espaces aménagés. A ce titre la filière a souligné le poids de l’artificialisation des sols, des procédés de construction mais également le poids des mobilités du quotidien. De ce constat découlent plusieurs propositions visant à doter les collectivités d’outils de territorialisation de la trajectoire de baisse des émissions. D’autres propositions visent à accélérer le recyclage urbain en mobilisant par exemple le gisement des zones d’activités économiques à requalifier. Les acteurs proposent de mieux prendre en compte les besoins des mobilités décarbonées dans la conception urbaine, et de renforcer le stockage du carbone au sein des opérations d’aménagement notamment par la végétalisation des villes. Ils recommandent enfin d’accélérer le recours aux pratiques de conception et de gestion des espaces publics et des infrastructures sobres en carbone.
La filière du bâtiment a présenté 25 leviers pour décarboner tant la rénovation que la construction neuve, l’emploi de composants décarbonés ou encore optimiser les usages. Elle recommande notamment de simplifier et d’orienter les aides vers la rénovation globale afin de massifier cette dernière et de mieux mesurer la performance des rénovations. La filière met également en avant des propositions pour accélérer l’emploi de composants bas carbones et limiter les émissions de la construction neuve. Des leviers sont enfin proposés pour développer l’exploitation et l’usage, sobre et bas carbone des bâtiments et faciliter la densification parcellaire et le multiusage dans un bâtiment existant.
Ces travaux constituent la première étape de l’implication des filières économiques dans la planification écologique. Un travail d’alignement entre ces propositions de feuilles de route et les orientations de la planification écologique sera réalisé au cours des prochains mois, pour faire converger les exercices et intégrer les contraintes de bouclage global. Ce travail collectif doit permettre aux pouvoirs publics et aux filières de partager une même trajectoire de transition et de prendre des engagements sur les moyens à mettre en œuvre par chaque partie prenante pour la déployer. Des travaux seront également menés avec les principales entreprises de ces secteurs pour décliner les trajectoires des filières.