Publié le 31 juillet 2025
Protéger les Français contre les risques liés aux PFAS
Agnès PANNIER-RUNACHER, ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche, renforce la lutte contre la pollution liée aux PFAS.
Comme elle s’y était engagée, 2,3 millions d’analyses portant sur les rejets de PFAS dans l’eau sont aujourd’hui mises en ligne et rassemblées sur une seule plateforme. En totale transparence, cette publication en open data est un geste inédit en France et en Europe. Cette plateforme est consultable ici.
En application de la loi du 27 février dernier, elle annonce par ailleurs le lancement à venir d’une consultation du public sur deux projets de décrets :
• Sur l’interdiction des PFAS dans des objets de la vie courante (farts, textiles et cosmétiques) ;
• Sur l’adoption d’une trajectoire de réduction des émissions industrielles de PFAS à horizon 2030.
Dans le détail :
La loi du 27 février 2025 visant à protéger la population des risques liés aux substances PFAS fixe le principe d’interdire l’usage des PFAS dans les cosmétiques, les farts et les textiles (à l’exception de certains textiles aux usages spécifiques).
Son entrée en vigueur nécessite toutefois un décret qui détermine les seuils de concentration à partir desquels l’interdiction s’applique, ainsi que la liste plus précise des produits textiles exemptés de ces interdictions. C’est l’objet d’un premier projet de décret qui sera soumis à la consultation du public dans les prochains jours. La ministre retient le principe de seuils ambitieux, issus du projet d’interdiction des PFAS en cours d’examen au niveau européen, afin de protéger au mieux les Français.
La même loi prévoit également l’adoption d’une trajectoire nationale de réduction des rejets industriels de PFAS dans l’eau qui doit tendre vers zéro d’ici 5 ans. Le deuxième projet de décret définit cette trajectoire nationale de réduction, annuelle et progressive pour l’ensemble du parc industriel. Il ne se substitue pas à l’action des préfets et de l’inspection des installations classées sur le terrain, site par site, afin de déterminer les suppressions ou réductions de rejets des PFAS et décider une trajectoire individuelle, qui est opposable aux exploitants concernés.
La consultation du public sur ces deux projets de décrets se déroulera sur plusieurs semaines, afin de laisser la possibilité à l’ensemble des acteurs, notamment les entreprises concernées, d’en prendre connaissance, d’identifier et signaler d’éventuels commentaires ou difficultés sur ces projets de textes et de se préparer à leur mise en œuvre.
Par ailleurs, Agnès PANNIER-RUNACHER annonce la mise en ligne d’un nouvel outil de visualisation cartographique réunissant les données de surveillance des PFAS dans les eaux françaises, conformément à l’engagement pris dans le plan d’action interministériel d’avril 2024. Accessible à tous, cette première cartographie constitue une avancée majeure pour la transparence, la connaissance et la mobilisation autour des enjeux liés à ces substances.
Elaboré par le Bureau de Recherches Géologiques et Minières (BRGM), cet outil inédit permet à chacun de consulter la répartition des points de surveillance pour les eaux douces, (cours d’eau, nappes phréatiques, lacs), les eaux potables et les eaux industrielles et d’accéder, en un clic, aux résultats de plus de 2,3 millions d’analyses.
La mise à disposition de cet outil cartographique traduit l’engagement de l’État pour garantir l’accès à une information ouverte, fiable et de qualité sur l’état de l’environnement. Il sera mis à jour régulièrement et permettra d’accompagner les évolutions réglementaires : à partir de janvier 2026, la surveillance des PFAS dans l’eau potable deviendra généralisée conformément à la directive européenne transposée en droit français.
PFAS : des substances sous attention renforcée
Les PFAS (per- et polyfluoroalkylées) forment une large famille de composés chimiques connus pour leur grande persistance dans l’environnement, d’où leur surnom de « polluants éternels ». Utilisés depuis les années 1950 dans de nombreux produits du quotidien, certains sont désormais connus pour leurs risques avérés sur la santé humaine et la biodiversité. Face à ces enjeux, le Gouvernement s’est doté début 2024 d’un plan d’action interministériel structuré en cinq axes. Parmi ceux-ci, améliorer et renforcer la surveillance mais aussi informer sur les données existantes afin de renforcer la transparence et de guider l’action publique.
« Dans la continuité du plan de réduction de la pollution aux PFAS que je porte et comme je m’y étais engagée, je mets en ligne aujourd’hui la carte interactive de toutes les analyses dont nous disposons sur la présence de PFAS dans les milieux. Je lancerai également la consultation sur les deux projets de décrets de mise en œuvre de la loi interdisant les PFAS dans les produits cosmétiques et textiles du quotidien, ainsi que dans les farts, que j’ai soutenue au Parlement au printemps. Ces projets de décrets précisent le champ de l’interdiction de ces produits à partir du 1er janvier 2026, ainsi que la trajectoire de réduction des rejets industriels de PFAS d’ici 2030. C’est une étape importante pour la transparence environnementale et la protection de la santé publique. Pour la première fois, chaque citoyen, élu ou acteur local pourra accéder à une vision précise et actualisée des résultats de la surveillance de ces polluants sur tout le territoire. L’objectif est de réduire la présence des PFAS dans l’environnement et de réduire notre exposition directe à ces produits dans notre quotidien. »