Publié le 10 octobre 2025
Baisse des émissions de gaz à effet de serre : vers une légère baisse en 2025 mettant en risque l’atteinte des objectifs climatiques de la France
Le Citepa, organisme indépendant qui calcule les émissions de gaz à effet de serre de la France, publie aujourd’hui son estimation provisoire des émissions de gaz à effet de serre (GES) en France pour le premier semestre 2025, en baisse de 0,6 % par rapport à la même période en 2024. Pour l’ensemble de l’année 2025, l’estimation prévisionnelle actualisée du Citepa s’établit à - 0,8 % par rapport à 2024. Cette prévision marque un net ralentissement dans le rythme de réduction de nos émissions par rapport à 2023 (-6,8 %) et 2024 (-1,8 %), sensiblement en-deçà de la trajectoire attendue pour atteindre une réduction de 50 % d’émissions brutes en 2030 par rapport à 1990. Ces résultats contrastés doivent inciter l’ensemble des secteurs émetteurs de gaz à effet de serre à poursuivre et accroître leur mobilisation pour faire baisser de façon durable et significative les émissions de gaz à effet de serre de la France.
Une légère baisse des émissions de gaz à effet de serre au premier semestre
Contrairement au premier trimestre 2025, les émissions de gaz à effet de serre (GES) (hors secteur des terres et de la foresterie et hors soutes internationales) du deuxième trimestre 2025 seraient en légère baisse (-2,5 % par rapport au deuxième trimestre 2024). Au global, les émissions du premier semestre 2025 hors puits de carbone sont estimées à 189,7 Mt CO2e, en baisse de -0,6 % (soit -1,1 Mt CO2e) par rapport au premier semestre 2024.
Cette légère baisse des émissions observée sur le premier semestre 2025 par rapport au premier semestre 2024 s’explique principalement par une baisse des émissions dans l’industrie (-1,4 Mt CO2e), et dans une moindre mesure dans les transports (-0,8 Mt CO2e), partiellement compensée par la hausse des émissions dans les bâtiments (+0,5 Mt CO2e) et dans l’agriculture (+0,5 Mt CO2e). Les émissions de l’énergie sont quasiment stables (+0,03Mt CO2e).
Une baisse attendue pour l’ensemble de l’année 2025, mais à un rythme insuffisant
Selon les prévisions établies par le Citepasur la base de prévisions d’indicateurs macro-économiques, la France devrait enregistrer pour l’année 2025 complète une baisse globale de ses émissions de GES hors puits de carbone de -0,8 % par rapport à 2024, atteignant un total de 366,3 Mt de CO₂e sur l’année.
Cette légère baisse marquerait un net ralentissement par rapport aux années antérieures de -1,8 % en 2024 et -6,8 % en 2023. Elle resterait sensiblement en-deçà de la trajectoire attendue pour atteindre une réduction de -50 % d’émissions brutes en 2030 par rapport à 1990, en cohérence avec le projet de Stratégie nationale bas-carbone n°3[1], et les objectifs climatiques européens. L’atteinte de ces objectifs nécessite en effet de baisser nos émissions brutes de l’ordre de 5 % chaque année jusqu’à 2030.
[1] Projet de SNBC-3 soumis à la concertation en novembre 2024
« Les résultats des émissions de gaz à effet de serre ne sont pas bons. Ils ne sont pas à la hauteur de l’urgence climatique, ni des capacités de la France. Nous savons innover, nous savons nous adapter. Nous l’avons déjà prouvé. Je peux en témoigner avec la crise énergétique, où chaque secteur, chaque collectivité, chaque citoyen s’est mobilisé pour la sobriété. Nous avons su réagir vite, et fort. Je refuse d’accepter ce statu quo. Parce que le prix de l’inaction serait bien trop lourd. Parce que nous ne pouvons pas baisser les bras après avoir fait si bien : plus de 20 % de baisse depuis 2017. Ce chiffre nous rappelle que nous sommes capables de lutter efficacement contre le dérèglement climatique. Nous devons nous ressaisir, en nous dotant d’un cap énergétique et écologique clair, malgré la situation politique. »
Le Citepa publie chaque trimestre, un baromètre des émissions de gaz à effet de serre et polluants atmosphériques. Il permet de suivre l’évolution des émissions au fil des trimestres de l’année en cours et de comparer les émissions par trimestre avec l’année précédente. Il s’agit de données provisoire et tous les secteurs ne sont pas estimés (i.e déchets et UTCATF où les émissions sont reportées de l’année précédente). Les émissions mensuelles sont publiées avec un décalage de trois mois entre le mois de publication et le dernier mois estimé
Le baromètre est moins précis que l’inventaire national d’émissions de gaz à effet de serre (rapport Secten).
En complément, depuis cette année, le Citepa propose des estimations prévisionnelles des émissions de GES de l’année en cours, en collaboration avec l’Insee, afin de permettre d’anticiper l’atterrissage annuel.