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Publié le 31 juillet 2020
Mis à jour le 28 septembre 2020
Résorption des campements illicites et des bidonvilles
La France compte plus de 300 bidonvilles ou vivent environ 15 000 personnes ressortissantes de pays de l’Union européenne (Roumanie et Bulgarie. Ces bidonvilles, ou campements, implantés de manière illégale sur des terrains ou dans des squats, présentent des risques pour la santé et la sécurité des habitants, et souvent des troubles à l’ordre public. Avec l’instruction du 25 janvier 2018, le Gouvernement souhaite réduire de manière durable le nombre de bidonvilles et apporter à leurs habitants des solutions pragmatiques favorisant leur insertion, dans le respect des lois de la République.
Une nouvelle impulsion pour la résorption des campements illicites et des bidonvilles
Malgré des évacuations répétées, les nombres de sites et de personnes y vivant ne baissent que légèrement depuis 2012, avec encore près de 500 bidonvilles où vivent environ 15 000 personnes fin 2017.
Pour répondre de manière efficace à cette question récurrente, le Gouvernement a décidé en 2018 de renouveler le cadre d’action des pouvoirs publics, en fixant un objectif clair de réduction durable du nombre de personnes vivant dans ces bidonvilles. C’est l’objet de l’instruction du Gouvernement du 25 janvier 2018 visant à donner une nouvelle impulsion à la résorption des campements illicites et des bidonvilles.
Une réponse humaine, pragmatique et efficace
Elle s’appuie de manière équilibrée sur les principes d’humanité, de respect des lois de la République et d’efficacité de l’action publique. Elle s’articule autour de trois orientations fortes :
- un objectif clairement posé de réduction durable, sans réinstallation, du nombre de bidonvilles et de personnes y vivant ;
- la mise en place de solutions efficaces favorisant l’insertion (logement, emploi, santé, éducation), dans le respect des lois de la République ;
- le déploiement de stratégies territoriales partenariales, impliquant les collectivités locales.
L’un des cinq engagements de la stratégie nationale de prévention et de lutte contre la pauvreté vise à garantir les droits fondamentaux des enfants. Cet engagement se décline notamment dans la politique de résorption des bidonvilles où vivent plus de 30 % de mineurs.
L’insertion, c’est possible !
Citoyens européens pauvres bénéficiant de la liberté de circulation pour la plupart, les populations originaires d’Europe centrale et orientale vivant dans les bidonvilles sont sédentaires (contrairement aux gens du voyage). Leur insertion dans la société française ou dans leur pays d’origine est possible. Les exemples sont nombreux, et les situations sont plus diverses que ne le donnent à croire les représentations les renvoyant à un groupe homogène. Dans certains cas, l’insertion est rapide, dans d’autres elle est longue et nécessite un accompagnement renforcé. Voir la vidéo de présentation d’une étude sur ces parcours d’insertion :
Un soutien fort de l’Etat aux territoires dans leur stratégie de résorption
Une enveloppe nationale annuelle de crédits est consacrée spécifiquement au soutien des actions de terrain. Pilotés par la Dihal, ces crédits sont délégués aux préfectures concernées. En 2019, le gouvernement a décidé de doubler ces crédits pour 2020. L’enveloppe nationale est passée de 4 à 8 M € afin de changer d’échelle dans l’appui apporté aux territoires. Depuis 2017, les actions cofinancées grâce aux crédits de cette enveloppe nationale dédiés ont permis à plus de 3 000 personnes d’accéder au logement et à plus de 2 000 d’obtenir un emploi.
Le gouvernement développe en outre un outil numérique d’information et de pilotage, la plateforme Résorption-bidonvilles, à l’attention des acteurs de la résorption des bidonvilles. Développée dans le cadre d’une start-up d’Etat, elle vise à décupler le pouvoir d’agir des acteurs engagés grâce à une connaissance fine, en temps réel, du terrain et de son évolution, à une simplification du suivi de leurs actions, et une meilleure coordination entre eux.
Une question européenne
La réapparition des bidonvilles en France est liée à des migrations intra-européennes en provenance d’Europe centrale et orientale.
L’action conduite en France s’inscrit dans le cadre européen pour l’inclusion des Roms, défini en 2011 par la Commission européenne, mais dans une perspective républicaine universaliste qui, conformément à la Constitution française et dans un souci d’efficacité opérationnelle, consiste à lutter contre la grande précarité et l’habitat indigne sans cibler un groupe sur la base de son origine culturelle ou ethnique.
L’approche française replace ainsi au cœur de l’approche européenne la question de la migration de citoyens européens pauvres qui doit trouver une réponse dans les pays d’accueil et dans les pays d’origine, dans un cadre européen qui devrait prendre clairement en compte cette dimension et soutenir les actions d’insertion et de coopération transnationale.