Publié le 26 février 2025
Mis à jour le 06 juin 2025
Comprendre l’IPBES
Depuis 2012, la Plateforme intergouvernementale sur la biodiversité et les services écosystémiques (Intergovernmental Science-Policy Platform on Biodiversity and Ecosystem Services – IPBES) évalue l’état de la biodiversité et des services écosystémiques, en réponse aux demandes de ses États membres.
Création et mission
L’IPBES a été créée suite à la reconnaissance internationale du besoin de créer une plateforme similaire au Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) sur les questions de biodiversité. Elle est d’ailleurs souvent décrite comme le « GIEC de la biodiversité ».
C’est le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) qui organise la première assemblée le 21 avril 2012. Celle-ci adopte la résolution établissant officiellement l’IPBES en tant qu’organe intergouvernemental indépendant.
Cette instance scientifique et politique mondiale a quatre fonctions :
- réaliser des évaluations des connaissances sur la biodiversité et des services écosystémiques (seule fonction commune avec le GIEC, son homologue sur le climat) ;
- identifier et hiérarchiser les besoins des décideurs en matière d’information scientifique et catalyser la production de connaissances ;
- identifier et favoriser le développement d’outils et de méthodologies d’aide à la décision ;
- identifier les besoins en matière de renforcement des capacités pour améliorer l’interface science-politique.
« L’IPBES identifie et hiérarchise les principales informations scientifiques dont les décideurs ont besoin […] et promeut la production de nouvelles connaissances en engageant un dialogue avec les principales organisations scientifiques, les décideurs et les institutions financières, mais sans entreprendre directement de nouvelles recherches. »
Gouvernance
L'IPBES compte 147 États membres en septembre 2024, contre 94 à sa création (les États-Unis n’ont jamais rejoint la plateforme). Elle rassemble aussi plus de 300 organismes observateurs, avec un rôle consultatif, et mobilise des milliers d’experts pour ses travaux.
Depuis décembre 2013, Anne Larigauderie, chercheuse française, est secrétaire exécutive de l’IPBES.
Au niveau institutionnel
L’IPBES est organisée autour de plusieurs instances :
- le secrétariat exécutif, basé à Bonn, en Allemagne, est composé de 10 membres (2 pour chacun des cinq groupes régionaux de l’ONU). Il assure le fonctionnement quotidien de la plateforme et coordonne ses activités ;
- l’assemblée générale plénière, qui se réunit une fois par an, est l’organe directeur de l’IPBES. Elle est composée des représentants des États membres ;
- le bureau supervise les fonctions administratives de l’IPBES ;
- le groupe d’experts multidisciplinaire (GEM) supervise toutes les fonctions scientifiques et techniques.
Le financement des activités de l’IPBES et de son secrétariat repose sur des contributions volontaires des États et d’autres partenaires intéressés.
Au niveau opérationnel
L’IPBES s’organise en unités d’appui technique ou Technical Support Units (TSU). Elles font partie intégrante du secrétariat de l’IPBES mais sont accueillies par des structures externes.
Une TSU est créée pour chaque évaluation afin de soutenir et faciliter les travaux du groupe de travail sur le plan logistique. Elle permet aussi de mobiliser les parties prenantes et les réseaux universitaires pour des consultations et des ateliers.
Travaux
Les programmes de travail de l’IPBES permettent la réalisation de trois types d’évaluations : thématiques, géographiques ou méthodologiques. Chaque évaluation mobilise 100 à 200 experts internationaux qui travaillent sur :
- une revue de la littérature scientifique et des différents systèmes de connaissances (connaissances autochtones et locales, littérature grise, etc.),
- un résumé pour les décideurs.
Les rapports de l’IPBES ne formulent pas de recommandations, mais des « conseils politiques multi optionnels » neutres.
Évaluations géographiques
- 2ᵈᵉ évaluation mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques, en cours
- 1re évaluation mondiale de la biodiversité et des services écosystémiques, 2019
- 4 évaluations régionales de la biodiversité et des services écosystémiques (Amériques, Afrique, Asie-Pacifique, Europe-Asie centrale), 2018
Évaluations thématiques
- Liens d’interdépendance entre la biodiversité, l’eau, l’alimentation et la santé, dans le contexte du changement climatique (« Rapport Nexus »), 2024
- Changements transformateurs, 2024
- Espèces exotiques envahissantes, 2023
- Utilisation durable des espèces sauvages, 2022
- Dégradation et restauration des terres, 2018
- Pollinisateurs, pollinisation et production alimentaire, 2016
La France et l’IPBES
Le point focal politique français
Chaque pays membre de l’IPBES désigne un point focal chargé de coordonner les contributions nationales aux travaux, de mobiliser les parties prenantes et de communiquer les résultats.
En France, c’est le ministère chargé des Affaires étrangères qui est le point focal de l’IPBES et le ministère chargé de la Transition écologique est le co-point focal. Ils assurent la relecture des évaluations, siègent aux plénières de l’IPBES, préparent et coordonnent les positions françaises et européennes sur les évaluations à adopter.
C’est la Fondation pour la recherche sur la biodiversité (FRB) qui accueille le secrétariat scientifique du comité français pour l’IPBES.
Accueil de la TSU « Connaissances »
Le ministère chargé de l'écologie et l’Office français de la biodiversité (OFB) – sous l’égide du partenariat européen Biodiversa+ – ont été sélectionnés par l’IPBES pour accueillir la TSU « Catalyse de la production de connaissances » entre janvier 2025 et mai 2027.
La France accueille ainsi l’une des six unités permanentes de la plateforme.
Une dizaine de personnes forment l’équipe projet dont les activités se déploient dans les quatre régions définies par l’IPBES : Afrique, Asie-Pacifique, Amériques et Europe-Asie centrale.
Ses objectifs :
- identifier et hiérarchiser les lacunes de connaissances ;
- présenter ces lacunes, notamment dans les évaluations de l’IPBES et dans une base de données en ligne ;
- organiser des dialogues afin de combler les lacunes identifiées (via la production de nouvelles connaissances) ;
- communiquer sur les lacunes comblées à l’occasion des plénières annuelles.
Sessions plénières
IPBES-1, 21-26 janvier 2013, Bonn (Allemagne)
IPBES-2, 9-14 décembre 2013, Antalya, (Turquie)
IPBES-3, 2015, 12-17 janvier 2015, Bonn (Allemagne)
IPBES-4, 20-28 février 2016, Kuala Lumpur (Malaisie)
IPBES-5, 7-10 mars 2017, Bonn (Allemagne)
IPBES-6, 17-24 mars 2018, Medellín (Colombie)
IPBES-7, 29 avril-4 mai 2019, Paris (France)
« année blanche » en 2020
IPBES-8, 14-24 juin 2021, exclusivement en ligne
IPBES-9, 3-9 juillet 2022, Bonn (Allemagne)
IPBES-10, 28 août-2 septembre 2023, Bonn (Allemagne)
IPBES-10, 10-16 décembre 2024, Windhoek (Namibie)