La Stratégie nationale portuaire (SNP)

Le Mercredi 17 novembre 2021

La nouvelle stratégie nationale portuaire adoptée par le Comité interministériel de la mer du 22 janvier 2021 poursuit un objectif clair de reconquête de parts de marché et de développement économique des ports, à horizon 2025-2050.

Ambitions de la stratégie nationale portuaire

La nouvelle stratégie nationale portuaire vise à relever les défis suivants :

  • Passer de 60% à 80% la part du fret conteneurisé à destination/en provenance de la France qui est manutentionnée dans les ports français à l’horizon 2050 et reconquérir également les flux européens pour lesquels les ports français représentent un point de passage pertinent ;
  • doubler le nombre d’emplois directs et induits liés à l’activitfé portuaire (et plus globalement industrielle, en lien avec la réindustrialisation que vise cette stratégie) à horizon 2050 ;
  • accroître de 30 % la part des modes de transport massifiés dans les pré- et post- acheminements portuaires, à horizon 2030 ;
  • contribuer à l’atteinte des objectifs de neutralité carbone des transports à horizon 2050 par les autorités portuaires dans le cadre d’un plan de transition écologique ;
  • accélérer la fluidification du passage portuaire notamment par la dématérialisation totale des formalités déclaratives liées au passage des navires et des marchandises dans les ports à horizon 2025.

Cette reconquête des trafics passera principalement par les trois principaux points d’entrée maritime que sont les grands ports d’HAROPA (Le Havre, Rouen, Paris) de Marseille et de Dunkerque qui représentent :

  • 80% du trafic des grands ports maritimes ;
  • plus de 60 % du trafic total des ports français ;
  • une valeur ajoutée de 13 milliards d’euros (soit vingt fois leur chiffre d’affaires) ;
  • 130.000 emplois directs sur un total de près de 200 000 emplois que représente l’économie portuaire en France.

Au-delà de ces trois points d’entrée maritime, la stratégie couvre l’ensemble du système portuaire français, de métropole et d’outre-mer, qu’il s’agisse de ports sous tutelle de l’État ou décentralisés.

Pour relever ces défis, la stratégie comporte un socle de quatre ambitions communes à l’ensemble du système portuaire français, déclinées en 16 objectifs stratégiques qui seront mis en œuvre par des actions opérationnelles dont certaines sont déjà engagées pour 2020-2021. Ces actions sont détaillées dans une feuille de route des actions de la SNP.

Les quatre ambitions de la nouvelle stratégie nationale portuaire :

  • des ports, maillons essentiels de la performance des chaînes logistiques ;
  • des ports, outils de développement économique des territoires ;
  • des ports, accélérateurs de la transition écologique ;
  • des ports, moteurs de l'innovation et de la transition numérique.

Cette stratégie a été conçue pour être évolutive, c’est-à-dire pour s’adapter aux changements économiques, numériques et géopolitiques à venir, parfois rapides. Élaborée avec le concours de l’ensemble des acteurs concernés (230 acteurs publics et privés, 27 ateliers de travail) elle fera l’objet d’un suivi spécifique par un « comité de suivi de la stratégie nationale portuaire » qui réunira des acteurs publics et privés sous l’égide des ministres en charge des Transports et de la MEr, en lien avec le Secrétariat Général de la Mer

L’Observatoire de la performance portuaire et des chaînes logistiques

Plusieurs expériences d’observatoires de la compétitivité des ports français ont été réalisées par les services du ministère depuis la fin des années 1990. Les premières éditions se sont concentrées sur la comparaison des coûts de passage portuaire des ports français avec leurs concurrents européens. L’observatoire de la performance portuaire et des chaînes logistiques (action n°3 de la feuille de route de la stratégie nationale portuaire) élargit le champ d’étude au-delà du seul critère de compétitivité-prix en reprenant les 4 axes de la stratégie (compétitivité, développement économique, environnement, numérique) et en y ajoutant une partie relative aux trafics portuaires.
L’Observatoire national de la performance portuaire et des chaînes logistiques est un outil d’évaluation de la compétitivité des grands ports maritimes et des chaînes logistiques qui leur sont associées et une aide au pilotage et au suivi des objectifs stratégiques de la SNP.

L’édition 2020 (parue en 2021) livre les enseignements suivants :

  • Le trafic de marchandises manutentionnées dans les GPM (métropole et outre-mer) et Calais a connu une croissance annuelle d'environ 3% au cours de la période 2016-2018 et a atteint 325 millions de tonnes en 2019, dont 65% de marchandises importées. Au sein de l'Union européenne, la part de marché des ports français stagne au cours de la période 2016-2018 (environ 8%).
  • Les ports français partagent plusieurs points forts :
    • procédures douanières fluides ;
    • un bon niveau d’interconnexion des systèmes d’information des différents acteurs portuaires au sein des grands ports maritimes ;
    • un temps moyen d’escale hors opérations de chargement/déchargement compétitif ;
    • plusieurs initiatives des GPM en faveur de la transition écologique.
  • Des efforts doivent être entrepris par les GPM pour gagner en compétitivité :
    • une productivité des opérations de manutention, selon la taille des escales, parfois moins compétitive que les ports concurrents ;
    • une connectivité intermodale encore trop limitée lorsque comparée aux leaders du Benelux ou à l'Espagne ;
    • la connexion avec les systèmes d’information de l'amont et l'aval de la chaîne logistique apparait encore comme embryonnaire comparée au niveau de connectivité atteint par les grands ports (ex : ports du range nord).

Plateforme numérique FRANCE SÉSAME

À partir du 17 novembre 2021, la plateforme FRANCE SÉSAME est déployée sur les grands ports maritimes du Havre, de Dunkerque et de Marseille.

FRANCE SÉSAME est une plateforme numérique publique gratuite qui vise à simplifier et fluidifier les contrôles réalisés à la frontière, relatifs aux marchandises soumises avant leur mise en libre pratique (ou avant placement sous tout autre régime douanier) sur le territoire de l'Union européenne :

  • à des contrôles vétérinaires, sanitaires ou phytosanitaires ;
  • à des contrôles de conformité aux normes de commercialisation des fruits et légumes ;
  • à des contrôles des critères de l'UE sur l'agriculture biologique.

La création du point de contact unique numérique aux frontières FRANCE SÉSAME, figure parmi les principales mesures du plan gouvernemental d'amélioration de la performance de la logistique en France, présenté le 16 septembre 2019 par le Premier ministre, dans le prolongement du rapport « Hémar et Daher » sur la compétitivité de la chaîne logistique française.

FRANCE SÉSAME est une composante à part entière de la nouvelle stratégie nationale portuaire présentée par le Premier ministre lors du comité interministériel de la mer (CIMER) du 22 janvier 2021 au Havre.

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