Publié le 29 juillet 2025
Publication du rapport "Mission d'inspection relative aux véhicules équipés d'airbags de la marque Takata"
Par lettre du 22 janvier 2025, le Ministre auprès du ministre de l’Aménagement du territoire et de la Décentralisation, chargé des Transports a demandé à l’Inspection générale de l'environnement et du développement durable (IGEDD) de diligenter une mission d’inspection relative aux véhicules équipés d’airbags de la marque Takata. Ce courrier demandait notamment à l’IGEDD d’établir le rôle et les responsabilités de chacun dans cette crise et d’en analyser la chronologie. Le rapport fournit un relevé des actions des constructeurs et du service de surveillance du marché des véhicules et des moteurs. Les annexes qui les concernent ont fait l’objet d’un échange contradictoire.
Par son comportement et ses mensonges répétés à ses clients, l’entreprise Takata, qui a détenu jusqu’à 20 % du marché mondial des airbags, ce qui représentait une production annuelle de 30 à 40 millions d’airbags, est la principale responsable de cette crise. Sa responsabilité s’est éteinte avec sa liquidation. Elle laisse un passif de plusieurs dizaines de millions d’airbags défectueux disséminés dans le monde entier, à la charge des différents constructeurs qui ont adopté des mesures de gestion (programme de surveillance, rappels) d’une ampleur et avec une anticipation très variables, à partir de 2015 pour les plus précoces et jusqu’à 2020 pour les plus tardives. Jusqu’en janvier 2023, les informations dont a disposé le service de surveillance du marché ne lui ont pas permis d’apprécier la gravité et l’extension des risques. Il a dû, ensuite et seul dans un premier temps, inventer et mettre en œuvre des mesures de réduction de ce risque. Les mesures prises depuis début 2025 ont permis d’accélérer notablement les rappels d’airbags défectueux.
Quels que soient les efforts des uns et des autres, la seule question qui importe désormais est de savoir comment retrouver les airbags défectueux encore présents sur le marché et comment faire en sorte qu’ils soient remplacés, le dispositif de rappel en France étant moins efficace que son équivalent allemand :
- la fiabilisation du Système d’immatriculation des véhicules, le SIV, est une condition sine qua non de la réussite et de la rapidité des rappels. Dans son état actuel, une communication réitérée de tous les acteurs impliqués, du gouvernement en particulier, est souhaitable pour pouvoir toucher le maximum de propriétaires ;
- tout en demandant aux constructeurs automobiles, qui sont les premiers responsables des rappels, de mettre en œuvre le maximum de mesures d’accompagnement pour faciliter le remplacement des airbags défectueux, il est urgent de mettre en œuvre en France des mesures de nature à l’accélérer : la mise en contre visite des véhicules équipés d’airbags défectueux lors de leur contrôle technique, l’interdiction des ventes de ces véhicules et enfin le retrait du certificat d'immatriculation pour les véhicules soumis à Stop drive depuis un certain nombre de semaines sont nécessaires. Seules ces mesures seront de nature à faire en sorte que les véhicules détenus et conduits de façon régulière ne présentent plus de danger dans un délai maximal de deux ans.
Comme le montrent malheureusement plusieurs accidents récents, même si ces mesures sont mises en œuvre, il faut s'attendre à des ruptures tant que tous les airbags Takata 2004 faisant l’objet d’une procédure de rappel avec Stop drive n’auront pas été changés. Plus généralement, tous les airbags utilisant du nitrate d’ammonium en phase stabilisée doivent faire l’objet d’un calendrier de rappel, ou doivent être inclus dans un programme de surveillance de leur vieillissement.