Publié le 20 mars 2025
Protéger nos montagnes et nos glaciers face au dérèglement climatique
Agnès PANNIER-RUNACHER, ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche, annonce les priorités du Gouvernement pour l’adaptation et la résilience de nos montagnes et nos glaciers.
Dans nos territoires de montagnes, les effets du dérèglement climatique et de l’effondrement de la biodiversité sont plus marqués, plus rapides et plus intenses.
Dans les Alpes et les Pyrénées françaises, la température a augmenté de 2°C au cours du 20e siècle, contre 1,4°C dans le reste de la France. Cette évolution conduit à une perte de 25% de la superficie des glaciers à l’échelle régionale depuis la fin des années 1960, et de 50 % depuis la fin du petit âge glaciaire. Ces bouleversements liés au climat ne sont pas sans conséquence sur la biodiversité, sur le cycle de l’eau mais également sur l’économie et le tourisme de ces territoires.
LES PRIORITES DU GOUVERNEMENT POUR L’ADAPTATION ET LA RESILIENCE DE NOS MONTAGNES ET NOS GLACIERS
Dans le cadre de son déplacement au festival Agir pour les glaciers à Bourg-Saint-Maurice et de ses échanges avec les élus et les acteurs de nos montagnes et de nos glaciers engagés pour l’adaptation au dérèglement climatique, Agnès PANNIER-RUNACHER, ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche, a annoncé les priorités du Gouvernement pour l’adaptation et la résilience de nos montagnes et glaciers :
- Gestion et anticipation des risques naturels (massifier la connaissance des aléas et assurer une meilleure accessibilité de la donnée ; mieux accompagner les collectivités mettant en place des dispositifs de surveillance ou des actions de prévention ; former et sensibiliser les populations locales afin de développer la culture du risque);
- Préservation des ressources clés (biodiversité, eau, foncier, bois) ;
- Atténuation et accompagnement de la décarbonation des secteurs stratégiques en montagne ;
- Diversification de l’économie en montagne et investissements dans les infrastructures.
Il est essentiel d’identifier, les aménagements concrets à prévoir pour adapter les équipements de ces territoires au nouveau contexte du dérèglement climatique. A l’occasion de l’année internationale des glaciers et de la sortie du Plan National d’Adaptation au Changement Climatique, nous devons agir et c’est tout l’enjeu des annonces d’aujourd’hui.
(1) Afin de mettre en œuvre les mesures 6 et 35 du Plan National d’Adaptation au Changement Climatique (PNACC) et le plan de préventions des risques glaciaires et périglaciaires (ROGP), la ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche, la ministre déléguée chargée du tourisme et la ministre de la Ruralité confient à l’Inspection générale de l’Environnement et du Développement durable et au conseil général de l’économie, l’élaboration d’un état des lieux des dispositifs et outils existants à destination des territoires de montagne.
(2) En parallèle, dans la continuité du Plan Avenir Montagne (2021-2025) qui a initié la transition des territoires de montagne et afin de mettre en œuvre le PNACC, présenté par la ministre le lundi 10 mars 2025, le plan pour les risques d’origine glaciaire et périglaciaire (ROGP) et les mesures de protection des glaciers et écosystèmes post-glaciaires présentés par la ministre lors de son déplacement à Chamonix le 21 novembre, la ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche, la ministre déléguée chargée du tourisme, la ministre déléguée chargée de la ruralité confient à l’Association Nationale des Elus de la Montagne (ANEM) et aux membres du Conseil National de la Montagne et par association des comités de massifs la mission suivante :
- Dresser un retour d’expérience sur la contribution des dispositifs actuels dont le plan Avenir Montagnes à l’adaptation au changement climatique.
- Elaborer une feuille de route spécifique à l’adaptation des territoires de montagne face aux risques climatiques en y intégrant des enjeux économiques et sociaux tout en assurant la préservation de la biodiversité dans ces territoires.
L’ensemble des acteurs de la montagne, par le biais de l’ANCT et des commissariats de Massifs seront mobilisés pour recueillir les propositions formulées lors des comités de massif. Les propositions concrètes formulées tiendront compte des contraintes budgétaires de l’Etat. La déclinaison opérationnelle de cette feuille de route passera par la mobilisation des opérateurs de l’Etat (CEREMA, ONF, IGN, ANCT, Atout France) et pourra conduire à des partenariats extérieurs notamment avec la Banque des Territoires.
Les acteurs de la montagne présenteront à l’occasion du prochain Conseil National de la Montagne (CNM) la version finale de la feuille de route d’adaptation spécifique aux territoires de montagne.
(3) Enfin, la ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche a présenté la feuille de route 2025-2027 des services déconcentrés de l’Etat en matière de prévention des risques naturels. Si ce document fixe les priorités pour l’ensemble des risques naturels, il comprend pour la première fois un volet dédié aux risques émergents que sont les risques d’origines glaciaire et périglaciaire et il met en œuvre de façon opérationnelle toute la mesure montagne du PNACC. Pour les territoires de montagne, les priorités sont :
- L’accompagnement à la mise en place de Stratégie territoriale pour la prévention des risques en montagne (STEPRIM) sur les secteurs à forte sinistralité ou présentant de multiples risques.
- Réalisation d’un état des lieux des sites suivis par les services de l’Etat suivi d’une proposition de stratégie de gestion adaptée présentée aux collectivités.
« Je crois profondément que l’on mesure plus encore l’urgence du dérèglement climatique et de l’effondrement de la biodiversité dans nos montagnes. Nous avons beaucoup à perdre si nous n’agissons pas dès maintenant. Je le redis : la montagne se réchauffe deux fois plus vite que le reste de la France. En cette année internationale de la conservation des glaciers, j’ai lancé le Plan risques d’origine glaciaire et périglaciaire (ROGP) qui prévoit des mesures fortes de protection de ces écosystèmes, et plus récemment le Plan national d’adaptation au changement climatique. Je veux renforcer le soutien de l’Etat aux territoires montagneux sur deux sujets : la préparation de nos territoires de montagne aux risques naturels en y intégrant les enjeux économiques et sociaux et la préservation de la biodiversité de ces espaces exceptionnels. »
« Les Français sont très attachés aux vacances à la montagne été comme hiver. Il faut préparer l’avenir car les glaciers fondent et les niveaux d’enneigement baissent. Nous devons trouver le chaînage vertueux pour que les retombées économiques du ski d’aujourd’hui financent la transition qui devra nécessairement réinventer et diversifier les activités touristiques demain. Les montagnards sont des personnes attachées à leur territoire. La montagne est aussi leur outil de travail et ils savent mieux que quiconque ce qu’il faut faire pour la préserver. Nos massifs français sont une richesse et source d’attractivité touristique. Les Jeux Olympiques et Paralympiques d’hiver 2030 seront une nouvelle opportunité pour mettre en avant ce patrimoine unique aux yeux du monde entier. »
« Nos territoires de montagne sont des exemples de territoires résilients, et innovants. Ils sont aussi en première ligne face au changement climatique. La fonte des glaciers, la raréfaction de l’enneigement, les risques naturels accrus – tout cela bouleverse profondément les équilibres écologiques, économiques et sociaux. Il est de notre responsabilité collective d’accompagner ces territoires dans leur adaptation, en soutenant l’innovation, la diversification des activités, et la résilience des infrastructures. C’est pourquoi j’invite les élus et acteurs de la montagne à se mobiliser pour préparer l’avenir, dans lequel la montagne restera vivante, dynamique et attractive tout en protégeant ses paysages exceptionnels et ses écosystèmes fragiles. »