Publié le 21 novembre 2024

La montagne et les glaciers face au dérèglement climatique : anticiper, protéger, s'adapter

  • Communiqué de presse

En déplacement en Haute-Savoie (74), Agnès PANNIER-RUNACHER, ministre de la Transition écologique, de l’Energie, du Climat et de la Prévention des risques, annonce le lancement de la stratégie de prévention des risques glaciaires et périglaciaires, des mesures de protection des glaciers et des écosystèmes post-glaciaires, ainsi qu’un renforcement du soutien de l’Etat aux territoires montagneux. Cette annonce s’inscrit, notamment dans le cadre du Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC) présenté par le Premier ministre le 25 octobre dernier.

C’est un fait scientifique: le changement climatique est presque deux fois plus important dans les Alpes qu’au niveau mondial. Dans les Alpes et les Pyrénées françaises, la température a ainsi augmenté de +2°C au cours du 20ème siècle, contre +1,4°C dans le reste de la France. À l'échelle régionale, les glaciers français ont perdu 25 % de leur superficie depuis la fin des années 1960 et 50 % de leur superficie depuis la fin du petit âge glaciaire. A ce rythme, les scientifiques considèrent qu’il n’y aura plus ou presque plus de glaciers en France d’ici 2100.

Ces changements majeurs entraînent l’aggravation des risques d’origine glaciaire et périglaciaire (ROGP). Ils doivent donc être anticipés pour adapter nos politiques publiques et protéger les territoires et les populations qui y habitent.

De nouveaux écosystèmes, susceptibles d’abriter une biodiversité nouvelle, émergent de la fonte des glacierset nécessitent d’être protégés.

Lors de son déplacement à Chamonix-Mont-Blanc, Agnès PANNIER-RUNACHER a annoncé:

· (1) Un nouveau plan de prévention des risques glaciaires et périglaciaires (plan ROGP); 

· (2) Des mesures fortes de protection des glaciers et écosystèmes post-glaciaires; 

· (3) Un renforcement du soutien aux territoires montagneux, notamment dans le cadre du Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC) et dans la continuité du Plan Avenir Montagnes.

« La France se réchauffe plus vite en moyenne que la planète et la montagne française plus vite encore que la France. C’est pour cela que nous y mesurons toute l’urgence du dérèglement climatique et de l’effondrement de la biodiversité ; nous mesurons tout ce que nous avons à perdre si nous n’agissons pas dès maintenant. Dans les Alpes, les glaciers ont perdu 25% de leur superficie depuis la fin des années 1960, et 50% de leur superficie depuis la fin du petit âge glaciaire. L’heure n’est donc plus au constat. Le constat, il est devant nos yeux. Alors que l’année 2025 sera l’année internationale de la conservation des glaciers, l’heure est à l’action. J’annonce aujourd’hui de nouvelles mesures qui visent à donner aux élus les outils et les moyens d’agir efficacement face aux nouveaux risques causés par le dérèglement climatique : protection de la faune et de la flore, protection des populations contre les risques de rupture de lacs glaciaires ou d’éboulements, anticipation des conséquences sur l’économie de la montagne. Je suis à la disposition des partenaires locaux pour poursuivre le travail avec eux.  »

Agnès PANNIER-RUNACHER, ministre de la Transition Ecologique, de l’Energie, du Climat et de la Prévention des risques

ANNEXE

Dans la continuité du Plan national d’adaptation au changement climatique (PNACC) lancé en consultation le 25 octobre dernier par le Premier ministre Michel BARNIER, ces trois annonces permettront:
 

1. D’ANTICIPER les nouveaux risques liés à l’évolution des glaciers

· (Axe 1 du Plan ROGP – Annonce 1) En permettant le renforcement de la recherche pour la prévention des risques d’origines glaciaire et périglaciaire, avec la publication d’un livre blanc destiné à faire état de la connaissance actuelle sur ces risques et des besoins d’approfondissement. 

· (Axe 2 du Plan ROGP – Annonce 1) En améliorant la connaissance des aléas et des zones à risque, par un processus de levée de doutes

Notre objectif est:

o (i) d’améliorer la compréhension de ces phénomènes, en développant les techniques adaptées d’instrumentation, d’observation et de modélisation et

o (ii) d’identifier les sites à étudier et sur lesquels engager des actions de prévention prioritairement. 
 

La démarche de levée de doutes est confiée à l’Office national des forêts (ONF). Il s’agit ainsi:

o (i) D’examiner tous les sites potentiellement dangereux: 360 bassins de risques pour les Alpes (sur les 604 bassins initialement identifiés) sont en cours d’analyse dans le cadre de cette levée de doute

o (ii) De concentrer l’action et les mesures de prévention sur les sites à risque;

o (iii) D’écarter ceux ne présentent pas de risque prévisible significatif. 


 

2. DE PROTEGER notre population et notre biodiversité

· (Axe 3 du Plan ROGP) En accompagnant les collectivités mettant en place des dispositifs de surveillance ou des actions de prévention face aux ROGP au travers:

o (i) d’un appui technique pour les suivis, surveillances, actions à mettre en place sur ces territoires avec les services de l’Etat (préfecture, DDT); 

o (ii) un soutien financier pour la réalisation d’études et de travaux de prévention via le fonds Barnier et via le fonds vert. 

· En plaçant sous protection forte la quasi intégralité de ces territoires 

Dans la continuité des annonces du président de la République lors du One Planet Polar Summit du 10 Novembre 2023 et de la Stratégie nationale biodiversité (SNB) relative à la protection des glaciers et des écosystèmes post-glaciaires, la ministre lancera un travail de concertation avec les collectivités et les acteurs locaux pour définir les modalités de protection de ces écosystèmes afin de: 

o (i) limiter au maximum les activités susceptibles d’accélérer la dégradation et la disparition des glaciers; 

o (ii) d’assurer un suivi des conséquences de leur disparition et une surveillance des écosystèmes qui viendront prendre le relais de ces nouveaux espaces. 

Notre objectif est que toutes les zones glaciaires et périglaciaires françaises soient protégées là où c’est possible.


 

3. DE S’ADAPTER

· (Axe 4 du Plan ROGP) En partageant l’information et le développement de la culture du risque. De nouveaux outils en cours de construction seront mis en place, pour favoriser le partage d’informations et pour permettre les échanges entre les scientifiques et les services gestionnaires du risque: 

o (i) un portail bibliographique partagé entre les acteurs a été créé; 

o (ii) une plateforme SIG (système d’information géographique) avec l’ensemble des données SIG produites sur les ROGP; 

o (iii) un bulletin sur la situation sur les ROGP sera élaboré chaque année par département.


 

· En travaillant à l’adaptation au changement climatique dans les montagnes avec la mesure 35 du PNACC qui permettra de: 
 

o Trouver de nouveaux financements en mettant à plat tous les dispositifs existants, notamment le fonds Avenir Montagnes pour qu’il participe davantage à l’adaptation au changement climatique en montagne (premier semestre 2026);

o Alors que de nombreuses études existent sur l’impact du changement climatique sur les activités économiques en montagne, un travail de mise à plat et de mise à jour permettant d’y intégrer l’ensemble des risques et des connaissances liés à la fonte des glaciers sera lancé en 2025 (ANCT et CEREMA);

o Soutenir les commissariats de massif (animateurs locaux du Plan avenir montagnes) dans le processus de définition, d’élaboration et d’animation de la déclinaison locale du PNACC avec de l’ingénierie; 

o Mettre en place un observatoire des vulnérabilités en montagne(2025-2027)

o Conforter le recensement du parc immobilier en montagne;

o Conditionner tout soutien public à l’investissement dans les stations de ski au contenu de leur plans d’adaptation au changement climatique;

o Mener une étude sur l’impact du changement climatique sur le tourisme culturel, et par extension sur les acteurs culturels, aboutissant à l’écriture d’un plan d’évolution.

Lire la stratégie relative aux risques d’origines glaciaire et périglaciaire