Publié le 03 mars 2025

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COP 16 de la Convention sur la diversité biologique à Rome : Agnès Pannier-Runacher salue le compromis adopté permettant la mise en œuvre du cadre mondial pour la biodiversité et de son financement international

La deuxième session de la 16e Conférence des Parties (COP16) de la Convention sur la diversité biologique (CDB), présidée par la Colombie, s’est tenue à Rome du 25 au 28 février 2025. La COP16.2 a abouti à un accord facilitant la pleine mise en œuvre du cadre mondial pour la biodiversité conclu à Montréal en 2022.

L’effondrement de la biodiversité, qui constitue une menace existentielle pour l’humanité, est l’un des principaux défis de ce siècle. En raison des activités humaines, plus d’un million d’espèces végétales et animales sont aujourd’hui menacées d’extinction. Pour arrêter et inverser l’érosion de la biodiversité, les Etats Parties à la convention sur la diversité biologique doivent mettre en œuvre le cadre mondial pour la biodiversité de Kunming-Montréal adopté lors de la COP15 en 2022.

Faute d’accord le dernier jour, la COP 16 organisée à Cali du 21 octobre au 2 novembre 2024, avait été ajournée par la présidente de la COP 16, Susana Muhamad (ministre de l’environnement du gouvernement colombien), avec un accord partiel : une décision emblématique, actant la mise en place d’un mécanisme de partage des avantages découlant de l’utilisation des informations de séquençage numérique (DSI) des ressources génétiques avait pu être adoptée, tout comme d’autres décisions portant sur le renforcement de la protection de la biodiversité marine, la mise en œuvre des politiques intégrant la protection de la biodiversité, le lien climat-biodiversité et la création d’un organe permanent dédié, au sein de la convention, reconnaissant le savoir des peuples autochtones et communautés locales.

Toutefois, plusieurs décisions stratégiques n’avaient pu recueillir de consensus, en particulier sur la mobilisation des ressources financières, sur la finalisation des indicateurs de suivi de la mise en œuvre du cadre mondial adopté à Montréal et sur les modalités du premier bilan mondial de ce même cadre.

Après trois jours de négociations intenses, les Etats Parties se sont accordés sur les décisions manquantes, avec en particulier un processus pour mobiliser toutes les ressources et rendre le financement de la biodiversité plus efficace et plus opérationnel, sans créer un nouveau fonds qui aurait conduit à une dispersion des ressources L’inclusion de l’élargissement de la base des donateurs dans ce processus est aussi un élément très positif. La ministre de la transition écologique, de la biodiversité, de la forêt, de la pêche et de la mer, Agnès PANNIER-RUNACHER, salue cet accord qui offre un cadre de suivi robuste pour mesurer les engagements pris par les pays pour mettre en œuvre le cadre mondial pour la biodiversité et évaluer l’action globale d’ici la COP 17. Elle félicite la présidente, Mme Muhamad, d’avoir réussi à proposer un compromis délicat sur la question du financement de la biodiversité, qui était le point le plus clivant entre les Etats parties. Ce compromis consiste en l’adoption d’une feuille de route permettant de mobiliser plus rapidement et facilement des financements et notamment au profit des pays en développement les plus vulnérables, qui en ont le plus besoin pour mettre en œuvre le cadre mondial pour la biodiversité.

Lors de son déplacement à la COP 16 à Rome, la ministre a échangé avec de nombreux chefs de délégation (Brésil, Afrique du Sud, Chine, Madagascar, Belgique, Canada, Norvège, Finlande), œuvrant ainsi à l’élaboration du compromis final. Durant ces échanges, elle a également souligné que le déficit de financement en faveur de la biodiversité nécessitait d’engager en priorité une réduction des subventions dommageables à l’environnement et une augmentation résolue des ressources nationales publiques et privées. Elle a également rappelé l’importance d’actions coordonnées pour lutter contre la triple crise planétaire (changement climatique, érosion de la biodiversité, accroissement des pollutions).

Dans les prochains mois, la France poursuivra son engagement en faveur de la biodiversité en évaluant au cours de l’année 2025 les premières actions engagées par sa Stratégie nationale biodiversité 2030 et en poursuivant ses actions dans les partenariats pays pour la forêt, la nature et le climat et le développement de crédits biodiversité.