Publié le 26 février 2025
Communiqué de presse - Publication d'un nouvel arrêté relatif aux grands cormorans
Le grand cormoran est une espèce protégée en France et en Europe depuis les années 1970. Grâce à la protection mise en place à l’échelle européenne, la sous-espèce Phalacrocorax carbo sinensis a connu une forte augmentation de ses effectifs, avec une population oscillant autour de 100 000 individus hivernants depuis une dizaine d’années. Toutefois, sa présence en grand nombre engendre des dommages pour les pisciculteurs, essentiellement par la consommation des poissons de production, et elle a également un impact sur la biodiversité aquatique, avec un risque d’impact sur certaines espèces piscicoles déjà fragilisées.
Pour répondre aux préoccupations des pisciculteurs et des pêcheurs, un arrêté encadrant les tirs dérogatoires du grand cormoran, autorisés pour limiter les dégâts sur les piscicultures ou protéger les poissons menacés dans les cours d’eau, est en vigueur depuis 2010. Suite à l’annulation de plusieurs arrêtés préfectoraux par les tribunaux administratifs, les tirs sur les rivières, cours d’eau et plans d’eau ont été suspendus fin 2022. Cependant, le Conseil d’Etat a enjoint le Gouvernement de fixer des plafonds départementaux de destruction de grands cormorans sur les cours d’eau pour la protection des espèces menacées.
L’arrêté du 24 février 2025 apporte ainsi un cadre rénové dont l’objectif est de limiter la prédation sur les piscicultures et les espèces aquatiques protégées, dans le respect de la réglementation en vigueur pour la protection des espèces.
Ainsi, et dans une logique de gestion de l’espèce au regard de sa dynamique de population, les tirs autorisés pour la protection des poissons menacés sont désormais plafonnés à 20 % de l’effectif départemental. Des plafonds complémentaires peuvent être fixés au niveau national pour la protection des piscicultures. Afin d’éviter toute confusion avec la sous-espèce Phalacrocorax carbo carbo, strictement protégée, les tirs sont interdits dans 8 départements côtiers de Bretagne et de Normandie.
Pour simplifier le suivi des demandes de tirs, un syndicat piscicole pourra présenter une demande auprès du Préfet pour le compte de l’ensemble de ses adhérents, puis la répartir entre ses membres. Par ailleurs, le compte-rendu de toute opération de tirs devra être communiqué au plus tard dans les 72 heures au Préfet de département, afin de piloter au plus près les tirs de cette espèce protégée. Les périodes de destruction autorisées ont été prolongées, tout en exigeant des titulaires d’une autorisation de tir de veiller à limiter le dérangement des autres espèces protégées présentes.