Publié le 13 novembre 2024
Autorisation d'un échange de quota entre la France et la Pologne
Le ministère de la Mer et de la Pêche a été saisi la semaine dernière d’une nouvelle demande d’échange de quotas par la Compagnie des Pêches de Saint-Malo afin d’exploiter, en mer du Nord, un quota de merlan bleu par le biais de l’Annelies Ilena, un navire de pêche battant pavillon polonais. Le ministre confirme son intention de faire droit à ce type de demandes dès lors que les termes des échanges de quotas génèrent des retombées suffisantes pour la filière française.
Le ministère souligne que le stock de merlan bleu est en bon état de conservation, et fait l’objet d’une exploitation maîtrisée, sur la base d’avis scientifiques. La technique employée pour la capture du merlan bleu est celle du chalut pélagique : cet engin travaille dans la colonne d’eau, sans contact avec les fonds marins.
La grande pêche est une composante à part entière de la pêche française, créatrice d’emplois dans la filière, en mer et à terre. Elle assure une part importante de la production française de produits de la mer de qualité, dans le cadre des règles de la politique commune des pêches qui vise à garantir une pêche durable. Garant des contrôles exercés sur ces armements, l’État est aussi attentif à la défense de cette pêche hauturière qui participe de l’exploitation durable des droits de pêche français et contribue à notre souveraineté alimentaire.
Le groupe Compagnie des Pêches Saint Malo est une entreprise basée à Saint-Malo, en Ille-et-Vilaine, qui a fait le choix d’investir dans une usine de production de pâte de surimi embarquée sur l'Annelies Ilena. Cette production alimente notamment l’usine du groupe basée à Saint-Malo. Ce projet intervient en remplacement du navire JOSEPH ROTY au terme de 50 ans d’exploitation. Ce choix relève de la stratégie d’entreprise du groupe.
Le ministère rappelle que ce projet représente un réel enjeu socio-économique pour la filière française.
Le groupe emploie près de 300 salariés, dont plus de 70 marins. Ces emplois embarqués et à terre dépendent directement de l’activité des navires concernés par le projet, qui permet une valorisation particulièrement intéressante du merlan bleu. C’est ce qui a conduit plusieurs acteurs, parmi lesquels des élus locaux, parlementaires, organismes consulaires, comités des pêches maritimes et des élevages marins et entreprises de l’agro-alimentaire à exprimer leur soutien au projet.
Le ministère précise que ces échanges de quota de merlan bleu contre du cabillaud, dont deux sont déjà intervenus depuis le début de l’année, permettent également l’exploitation du navire Emeraude, mis en service en 2018 par l’armement, et qui travaille sous pavillon français. Ces échanges de quotas entre États-membres interviennent sur une base annuelle et ne constituent donc pas un transfert définitif de quotas de pêche.
Outre l’approvisionnement de l’usine de Saint-Malo et le maintien des emplois de marins qui travaillaient antérieurement sur le précédent navire, le groupe s’est engagé, notamment, à réserver et à réinvestir les capacités du JOSEPH ROTY dans un futur projet sous pavillon français.
Dans ce contexte, le ministre confirme l’attention qu’il porte aux retombées de ces échanges pour la filière des produits de la mer dans le cadre de l’exploitation d’un quota français, qui concourt directement au maintien de l’emploi industriel et de marins sur le territoire.