Publié le 25 novembre 2024
Mis à jour le 26 novembre 2024
Politique fret et logistique
Le transport de marchandises est responsable d'environ 10% des émissions de gaz à effet de serre en France. Pour engager la transition écologique du secteur, la direction générale des Infrastructures, des transports et des mobilités (DGITM) impulse, coordonne et pilote les politiques publiques pour répondre aux enjeux de cette filière stratégique pour l'économie française.
La stratégie nationale logistique
La DGITM a structuré les actions de la stratégie nationale autour de deux axes :
- Faire de la France un territoire leader de la logistique durable en alliant performance et compétitivité au service de sa souveraineté
- Accélérer la transition écologique de la filière logistique aux performances optimisées et au service des autres filières économiques.
À l'occasion de la journée nationale France Logistique, le Gouvernement a dévoilé la feuille de route 2025 – 2026 partagé avec la profession. Elle permet de réaffirmer les priorités conjointes du Gouvernement et France Logistique pour la période 2025 – 2026 et de renforcer la capacité des chaînes logistiques à faire face aux impacts du changement climatique.
En matière portuaire, la stratégie nationale portuaire, qui s'articule avec la stratégie logistique, poursuit les quatre ambitions suivantes :
- Le renforcement de la performance des chaînes logistiques (avec les objectifs de porter de 60% à 80% la part du fret conteneurisé à destination ou provenance de France d’ici 2050 et d’accroitre de 30% la part des modes de transport massifiés dans les pré- et post-acheminements portuaires, à horizon 2030) ;
- Le développement économique des territoires avec notamment une gestion plus dynamique du foncier ;
- L'accélération des transitions énergétique et environnemental (avec un objectif de neutralité carbone pour 2050) ;
- L'amélioration de la qualité du passage portuaire par le recours à l’innovation et la digitalisation.
Sur la première ambition, les chiffres en matière de part de marché comme de report modal sont globalement stables. (23% en 2023). En 2023, les principaux ports de commerce français se situaient, tout comme en 2021, au 5ème rang des ports européens (hors Royaume-Uni) derrière les Pays-Bas, l’Espagne, l’Italie et la Belgique. La période 2020/2023 a néanmoins été très particulière sur un plan économique comme géopolitique, avec un fort impact sur l’activité des ports français, ce qui ne permet pas de tirer un bilan de l’impact des actions engagées à cet effet dans le cadre de la SNP. Le travail mené pour ancrer davantage les ports dans leur hinterland et leurs connexions aux modes massifiés à long terme s’est néanmoins concrétisé avec la création du grand port fluvio-maritime de l’axe Seine (HAROPA) en juin 2021 et le lancement d’actions visant à renforcer la structuration sur l’axe Méditerranée Rhône Saône. Par ailleurs, une démarche est également en cours pour consolider la dynamique de l’axe Grand Est sous l’égide du préfet Grand Est.
Consulter la stratégie nationale portuaire
Axe 1 : Territoire leader de la logistique durable
Pour propulser la France au rang de leader dans le domaine du transport et de la logistique durable, une stratégie claire a été élaborée :
- Planification à long terme : Une trajectoire détaillée de la demande en transport a été définie jusqu'en 2050
- Collaboration étroite : Cette planification a été réalisée en partenariat avec les différentes filières du secteur
- Équilibre économique : L'objectif est d'assurer la compétitivité des entreprises tout en atteignant les objectifs environnementaux
Cela s'accompagne d'un cadre structurant avec, d'une part, la stratégie nationale logistique et la feuille de route, et d'autre part, la mise en place d'une gouvernance publique/privée.
Quelle logistique en 2050 ?
L’objectif de neutralité carbone d’ici 2050 couplé à la réindustrialisation de la France entrainera des changements profonds des chaînes logistiques. La direction générale des infrastructures, des transports et des mobilités étudie avec les filières économiques pour identifier le besoin de transport en 2050 à partir de l'objectif de neutralité carbone. A partir de cette étude, une trajectoire est définie pour accompagner les différentes filières vers une sobriété de leurs chaînes logistiques.
Une gouvernance publique/privée
Avec l’aide de ses partenaires, une gouvernance publique/privée à différentes échelles :
- des observatoires régionaux de la logistique;
- un observatoire de la logistique urbaine;
- un observatoire national de la logistique;
- un comité interministériel de la logistique (CILOG) qui est tenu annuellement depuis 2019;
- un comité technique de liaison des acteurs économiques de la logistique urbaine qui est tenu régulièrement depuis 2019.
En parallèle, la création de France Logistique a permis d’instaurer un dialogue entre les pouvoirs publics et les acteurs économiques.
La publication du premier rapport d’observation de la performance portuaire et des chaînes logistiques à l’été 2021 a permis de bénéficier pour la première fois d’un état des lieux partagé des opportunités et des obstacles rencontrés par les ports dans leur développement. Un deuxième rapport portant sur la période 2021-2023 sera présenté aux acteurs portuaires et logistiques au cours d’ici septembre 2024. L’enjeu est de mieux identifier les actions à mener pour améliorer la performance du système portuaire français, en faisant davantage le lien entre les trafics portuaires et les nouvelles dynamiques induites par la décarbonation des ports.
La digitalisation au service de la logistique
La digitalisation est un enjeu clef pour la compétitivité et la souveraineté de la filière. Face à l’émergence d’une multitude de projets, un espace d’échange a été créé pour mettre en synergie les acteurs et garantir leur coordination. En complément, trois projets structurants ont été impulsés :
- la création d’un portail Open Data logistique.data.gouv;
- le soutient d’une start-up d’état DIALOG;
- l’appel à projets Logistique 4.0 avec l’ADEME.
Les travaux de la stratégie logistique se déclinent également dans le domaine portuaire. Sur les principaux axes logistiques et portuaires (axe Nord, axe Méditerranée-Rhône-Saône, axe Seine), la communauté portuaire mène des travaux en faveur d'une meilleure intégration numérique et logistique. L'enjeu est d'offrir aux acteurs de la place portuaire et aux clients des ports la capacité de suivre les flux de marchandises depuis les ports et sur l'ensemble des corridors de transport, au sein de l'hinterland et ainsi d'améliorer la qualité de service.
Les travaux menés au sein de l'axe Nord concernant l'établissement d'une "toile numérique de la multimodalité" peuvent servir d'exemple. Ils constituent une étape préalable essentielle afin de pouvoir cibler les actions clés à mener sur l'ensemble de l'axe en matière de renforcement de la performance numérique et logistique.
Au sein de l'axe Méditerranée-Rhône-Saône, des travaux d'intégration d'un système numérique commun de suivi des flux de marchandises (cargo community system – CCS) est en cours. Il permettra d'assurer une connexion numérique optimale sur l'ensemble de l'axe.
La DGITM, en s'appuyant sur ses établissements publics (dont les grands ports maritimes) et les délégués d'axe auprès des préfets de région, soutient les démarches visant à assurer une meilleure connectivité des systèmes d'informations utilisés pour le passage et le suivi de la marchandises.
Enfin, la digitalisation s’accompagne par ailleurs de la constitution de la mise en place d’une véritable boîte à outils à disposition des acteurs portuaires en matière de cyber-sécurité, avec la publication d’un Guide nationale de bonnes pratiques pour la cybersécurité dans le secteur portuaire sous l’égide de la DGITM, ainsi que d’un Guide de sensibilisation des acteurs du transport maritime et fluvial et des opérations portuaires aux risques de brouillage des systèmes de navigation par satellites (GNSS) tels que Galileo, GPS, Glonass et Beidou.
Axe 2 : Transition écologique
Dans un mode en transition, les modèles économiques sont particulièrement fragiles, la logistique se doit d’être à la pointe de toutes les innovations pour pérenniser ses activités et assurer le bon fonctionnement de l'économie.
Accompagner le choix de pratiques plus vertueuses
Pour accompagner les acteurs de la logistique dans la modification leurs pratiques, 7 programmes Certificats d'économie d'énergie (CEE) ont été lancés. Pour les modes fluvial et ferroviaire, 3 programmes CEE (APPEL d’AIR, REMOVE et EVE 2) permettent :
- un accompagnement dans la réduction des impacts énergétiques et environnementaux du transport;
- l’identification de report modal possible vers le fluvial et/ou le ferroviaire via l’offre existante ou en mutualisant les flux entre chargeurs;
- une aide financière pour absorber le surcoût économique du changement.
En complément, pour soutenir l’essor de la logistique urbaine durable, le programme InTerLUD+ accompagne les collectivités dans la rédaction de chartes d'engagement. Un soutien particulier à la cyclo logistique est réalisé via ColisActiv’ et Cyclo-Cargologie.
Un accompagnement spécifique pour les artisans et commerçants est réalisé grâce à Marguerite.
Enfin, pour aider les opérations logistiques durant les Jeux Olympiques de Paris, la direction générale des infrastructures, des transports et des mobilités a impulsé le développement de la suite JOPtimiz. Cette suite a vocation à être déployer par le programme Interlud+ à tous les territoires et formera un héritage des JO.
Décarboner les flottes
L'électrification des flottes est un levier important de la décarbonation du transport de marchandises. Au-delà des gains d'émissions de CO2, l'électrification est une opportunité de réduire la dépendance aux hydrocarbures. Pour accompagner l'électrification du secteur routier, le Gouvernement a mise en place différents guichets d’aide à l’acquisition des poids lourds électriques.
De même, les ports sont fortement mobilisés pour accompagner la décarbonation des transports (production de carburants alternatifs pour les transports maritime et aérien, fourniture d'électricité à quai pour les ferries, navires de croisières, porte-conteneurs, connexions ferroviaires et développement du transport combiné pour la desserte des ports), de l'industrie (avec le développement de projets entrants dans le cadre de la réindustrialisation verte : production de batteries, production d'acier décarboné, etc.). Les ports se préparent par ailleurs à jouer un rôle majeur dans la chaîne de valeur de la filière de l'éolien en mer, notamment flottant, avec l'accueil des futurs chantiers de montage des éoliennes.
Pour en savoir plus
Contact : mfl.dgitm@developpement-durable.gouv.fr
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