Publié le 27 janvier 2017

Mis à jour le 26 octobre 2021

Installations nucléaires en France

  • Nucléaire

La France dispose d’un parc diversifié d’installations nucléaires, dont certaines sont à l’état de projet : réacteurs électrogènes, installations du cycle du combustible, installations de recherche, centres de stockage de déchets radioactifs, etc.

Les catégories administratives d’installations nucléaires

Installations nucléaires de base (INB)

En France, les installations présentant un caractère nucléaire affirmé appartiennent à la catégorie des installations nucléaires de base (INB), soumises à un strict régime d’autorisations et de contrôles, afin de prévenir ou de limiter de manière suffisante les risques ou inconvénients que peuvent présenter ces installations pour la sécurité, la santé et la salubrité publiques, ou la protection de la nature et de l’environnement.

Aujourd’hui, plus de 170 INB sont implantées en France. Leur liste précise est tenue à jour par l’Autorité de sûreté nucléaire (ASN) et publiée annuellement. Il s'agit concrètement des réacteurs électronucléaires, des principales installations du cycle du combustible et de certaines installations de recherche.

Installations nucléaires de base secrètes (INBS)

Certaines installations nucléaires ont des activités intéressant la Défense nationale. Elles sont alors régies par le code de la Défense et l’autorité compétente en matière de sûreté est le Délégué à la sûreté nucléaire et à la radioprotection pour les activités et les installations intéressant la défense (DSND).

Autres installations

Il existe également des installations nucléaires relevant du régime des ICPE (Installations classées pour la protection de l’environnement, cf articles L511-1 et suivants du Code de l’environnement), ainsi que des installations non-nucléaires (ne faisant pas intervenir de substances radioactives), mais faisant partie du tissu industriel du secteur nucléaire.

Les réacteurs électronucléaires

La France compte aujourd’hui 56 réacteurs de puissance en exploitation par EDF (réacteurs à eau pressurisée - REP).

Répartis sur 18 sites, les réacteurs peuvent être séparés en trois paliers : 32 tranches de 900 MWe, 20 tranches de 1 300 MWe et 4 tranches N4 de 1 450 MWe, pour une puissance installée du parc nucléaire de près de 63 GWe.

Si les plus anciens de ces réacteurs ont été mis en service dans les années 1970, la dernière tranche nucléaire N4 de 1 450 MWe à Civaux a été couplée au réseau en décembre 1999 et mise en service industrielle en avril 2002.

À ces réacteurs, il convient d’ajouter l’EPR (Evolutionary Pressurized Reactor) de Flamanville, actuellement en construction.

sites nucléaire

Source ASN

En plus de ces réacteurs de puissance en exploitation, il convient de noter l’existence de réacteurs de première génération, auparavant exploités par EDF, mais arrêtés depuis plusieurs années et actuellement en cours de démantèlement (cf. liste des INB en démantèlement ci-après).

Les installations du cycle du combustible nucléaire

La fabrication du combustible pour les centrales électronucléaires, puis le retraitement de celui-ci à l’issue de son utilisation dans les réacteurs, constituent le cycle du combustible. En France, plusieurs installations, exploitées par le groupe AREVA, participent à ce cycle du combustible.

La conversion de l’uranium (transformation du « yellow cake » fabriqué sur les sites miniers d’uranium, en hexafluorure d’uranium UF6) est réalisée par les établissements COMURHEX de Malvési (Aude) et de Pierrelatte (Drôme).

Pour l’enrichissement de l’uranium (un enrichissement de 3 à 5% en uranium 235 est nécessaire pour l’utilisation en filière REP implantée en France), la France dispose de l’usine Georges Besse II, exploitée par la SET (société d’enrichissement du Tricastin)et basée sur un procédé d’ultracentrifugation.

Dans l’usine FBFC de Romans-sur-Isère, l’UF6 enrichi est transformé en oxyde d’uranium sous forme de poudre. Les pastilles combustibles fabriquées avec cet oxyde sont gainées pour constituer les crayons, lesquels sont réunis pour former les assemblages de combustible. Ces assemblages sont alors introduits dans le cœur du réacteur où ils délivrent de l’énergie par fission des noyaux d’uranium 235.

Après une période de l’ordre de trois à cinq ans en réacteur, le combustible usé est extrait du réacteur pour refroidir en piscine, d’abord sur le site même de la centrale, puis dans l’usine de retraitement AREVA NC de La Hague. Dans cette usine, l’uranium et le plutonium des combustibles usés sont séparés des produits de fission et des autres actinides. L’uranium et le plutonium sont conditionnés puis entreposés en vue d’une réutilisation ultérieure. Les déchets radioactifs produits par ces opérations sont gérés conformément à la stratégie de gestion des déchets radioactifs définie par la France (cf. Plan National de Gestion des Matières et Déchets Radioactifs et la page sur la gestion et le stockage des déchets radioactifs).

Le plutonium issu du retraitement est utilisé pour fabriquer, dans l’usine Mélox de Marcoule, du combustible MOX (mélange d’oxydes d’uranium et de plutonium), utilisé notamment dans certains réacteurs REP de 900 MWe du parc français.

Les installations de recherche

De nombreuses installations nucléaires en France sont à vocation recherche. C’est notamment le cas de nombreuses installations exploitées par le Commissariat à l’Energie Atomique et aux énergies alternatives (CEA), des projets de réacteur Jules Horowitz (RJH) ou ITER (International Thermonuclear Experimental Reactor) en construction.

Centres de stockage de déchets radioactifs

Parmi les INB actuelles, deux sont des centres de stockage de déchets radioactifs pour les déchets de Faible ou Moyenne Activité et à Vie Courte (FMA-VC) :

  • le Centre de Stockage de la Manche (CSM) au nord-ouest de Cherbourg-Octeville, exploité jusqu’en 1994 et actuellement en surveillance ;
  • le Centre de Stockage de l’Aube (CSA) à Soulaines.

Par ailleurs, un autre centre de stockage de déchets radioactifs est exploité par l’Andra : il s’agit du CIRES (centre industriel de regroupement, d’entreposage et de stockage) sur les communes de Morvilliers et La Chaise (Aube), classé ICPE.

Enfin, le stockage CIGEO (Centre Industriel de Stockage Géologique) en projet à Bure dans la Meuse envisage le stockage de déchets Moyenne et Haute Activité et à Vie Longue (MHA-VL ).

Autres installations nucléaires

Il existe d’autres INB à vocation industrielle. Ils’agit notamment de :

  • l’usine de Centraco, exploitée par SOCODEI, qui réalise un traitement de déchets faiblement radioactifs par incinération ou par fusion de métaux afin de diminuer le volume de déchets radioactifs à stocker ;
  • des installations d’irradiation ou d’ionisation utilisant des sources radioactives scellées, qui assurent la stérilisation, par rayonnement gamma, de matériels médicaux ou de produits alimentaires ;
  • des installations d’entreposage de combustible neuf ou des installations de maintenance utilisée par EDF.

Les installations en démantèlement

Ci-dessous la liste et la localisation des INB à l’arrêt et en phase de démantèlement.

sites démentelement