Publié le 16 septembre 2021
Fret ferroviaire
Ces dernières décennies, le transport de marchandises par train a perdu des parts de marché au profit du transport routier de marchandises. Aujourd’hui, le fret ferroviaire ne concerne que 9% des marchandises transportées. Le Gouvernement souhaite redynamiser ce mode de transport, moins bruyant, moins polluant et moins dangereux que le transport routier, et lance ainsi une stratégie nationale pour le développement du fret ferroviaire.
Stratégie nationale pour le développement du fret ferroviaire
Parce que le fret ferroviaire dispose de nombreux atouts, l’État souhaite investir de nouveau dans le transport ferroviaire de marchandises. L’objectif est de doubler la part modale du fret ferroviaire d’ici 2030, en passant de 9 % (en 2019) à 18 %. À plus long terme, l’État se donne l’objectif d’atteindre une part modale pour le fret ferroviaire de 25 % à l’horizon 2050.
Pour atteindre cet objectif, la Stratégie nationale pour le développement du fret ferroviaire identifie 72 mesures concrètes, visant à répondre à quatre enjeux majeurs :
- assurer la viabilité des services et la pérennité du modèle économique des opérateurs de fret ferroviaire ;
- améliorer la qualité de service fournie par SNCF Réseau ;
- renforcer la performance des infrastructures permettant le développement du fret ferroviaire ;
- développer la coordination avec le portuaire et le fluvial.
Cette stratégie est la concrétisation d’un important travail d’échanges avec l’ensemble des acteurs du secteur. L’établissement de ce plan d’actions a notamment bénéficié des travaux du Conseil d’orientation des infrastructures, dont les recommandations ont contribué à l’élaboration du document final.
La mise en œuvre de ces mesures associera l’ensemble des acteurs concernés par le fret ferroviaire. Afin d’acter les engagements de chacun, un pacte a été signé entre le Gouvernement et trois partenaires principaux : l’Alliance 4F « Fret Ferroviaire Français du Futur », représentant notamment les opérateurs et qui a su insuffler une nouvelle dynamique au fret ferroviaire depuis sa création l’an dernier, SNCF Réseau, et l’Association professionnelle des chargeurs (AUTF).
La stratégie se décline autour de 3 axes :
- Faire du fret ferroviaire un mode de transport attractif, fiable et compétitif
- Agir sur tous les potentiels de croissance du fret ferroviaire
- Accompagner la modernisation et le développement du réseau
Axe 1 - Faire du fret ferroviaire un mode de transport attractif, fiable et compétitif
Le premier axe comprend ainsi des actions fortes en matière d’amélioration de la qualité de la réponse au client, qui devra se traduire par des engagements forts de la part des opérateurs ferroviaires. Il devra également permettre une amélioration significative de la qualité de service offerte par SNCF Réseau, gestionnaire du réseau ferré national, à travers une réduction de l’impact des travaux sur les sillons, une simplification et standardisation de la construction du service horaire, une meilleure planification et une meilleure gestion des circulations de bout en bout ainsi que la mise en place d’objectifs de performance engageants.
Renforcer la compétitivité du rail nécessitera par ailleurs une meilleure productivité des opérateurs, une optimisation et des allègements de certaines contraintes réglementaires. Pour compléter les actions internes des opérateurs, l’État sera au rendez-vous, avec un plan d’investissement à hauteur de 1 Md€ dans le cadre du plan de relance (financé à 50 % par l’État) ainsi que la mise en place d’une enveloppe supplémentaire annuelle de 170 M€ jusqu’en 2024 pour soutenir l’exploitation des services de fret ferroviaire.
L’innovation doit constituer un élément-clé de développement du fret ferroviaire dans une triple dimension : le développement de nouveaux usages bénéficiant au client, l’optimisation de l’utilisation des véhicules et des réseaux et enfin, la transition écologique, notamment par la décarbonation des sources d’énergie et le verdissement des flottes. Les questions de bruit devront également être prises en compte afin de contribuer à l’acceptation sociétale du développement du transport de marchandises par le train.
Axe 2 - Agir sur tous les potentiels de croissance du fret ferroviaire
Agir sur tous les potentiels de croissance du fret ferroviaire constitue un second axe de la stratégie, avec des actions spécifiques dédiées au développement des différents segments de marché (trains entiers, wagon isolé, transport combiné, autoroutes ferroviaires), dans lesquelles l’État jouera là aussi tout son rôle grâce aux investissements planifiés dans le cadre du plan de relance. L’augmentation des volumes transportés par le fer nécessitera par ailleurs de s’appuyer sur le potentiel de croissance des ports maritimes, de jouer la mutualisation avec le transport fluvial et de mieux inscrire le développement du fret ferroviaire dans une dimension européenne.
Axe 3 - Accompagner la modernisation et le développement du réseau
Enfin, il est nécessaire d’investir sur le réseau ferré national pour accompagner la croissance des services de fret ferroviaire. Ainsi, le troisième axe portera sur la modernisation et le développement du réseau ferré national et des infrastructures spécifiques aux services de fret ferroviaire. Il est indispensable de poursuivre l’adaptation du réseau structurant (maintien de l’effort d’investissement de régénération, poursuite du déploiement de l’ERTMS, accélération du déploiement d’un réseau structurant pour la circulation de trains longs et lourds), de moderniser les infrastructures spécifiques au fret ferroviaire (capillaires fret et voies de service) et d’investir dans le développement de nouvelles capacités. Là aussi, le plan de relance permettra de premiers investissements.