Publié le 23 octobre 2018
Le Charles De Gaulle Express
Le projet Charles De Gaulle Express (ou CDG Express) vise à réaliser une infrastructure ferroviaire entre Paris Gare de l’Est et l’aéroport Paris-Charles de Gaulle adaptée aux besoins des passagers aériens.
Ses caractéristiques sont les suivantes :
- une liaison directe et sans arrêt intermédiaire ;
- un temps de trajet de 20 minutes ;
- un train toutes les 15 minutes ;
- de 5 heures à minuit, 365 jours par an.
Enjeux du projet Charles de Gaulle Express
Contrairement à d’autres aéroports internationaux, l’aéroport Paris-Charles de Gaulle ne bénéficie actuellement pas d’une desserte dédiée, obligeant les passagers aériens à emprunter la route (les autoroutes A1 et A3, qui sont déjà parmi les axes les plus chargés d’Île-de-France et génèrent de fortes pollutions) ou les transports collectifs (RER B), pas adapté aux passagers aériens : trains omnibus et manque de place pour les bagages, ce qui rend difficile la présence avec des voyageurs du quotidien).
Le projet CDG Express apparaît comme un facteur déterminant pour la compétitivité économique et l’attractivité touristique de l’agglomération, en facilitant les relations entre le principal aéroport et le cœur de la capitale. Au-delà, le projet constitue un atout pour l’organisation des Jeux olympiques et paralympiques de 2024.
Le projet remplit également l’objectif de report modal. La part modale de la route devrait passer de 56% actuellement à 40% en 2025 sur les relations entre l’aéroport et l’agglomération capitale. Il permettra d’améliorer l’usage des autres modes pour les déplacements du quotidien, en confortant les transports publics dans leur vocation de transport du quotidien et en améliorant les conditions de circulation sur les autoroutes d’accès à la plateforme aéroportuaire. Au-delà, il limite fortement ses impacts sur l’environnement en utilisant sur plus de 75% de son trajet des voies ferroviaires existantes.
Avancement du projet Charles de Gaulle Express
Déclaré d’utilité publique en 2008, le projet a fait l’objet d’une procédure de mise en concurrence pour retenir un concessionnaire. Cette procédure n’a pu être menée à son terme et s’est arrêtée en 2011 en l’absence d’offre satisfaisante. La volonté d’une mise en service rapide du CDG Express est réaffirmée lors des comités interministériels du Grand Paris du 13 octobre 2014 et du 15 octobre 2015. Différentes modalités de mises en œuvre du projet ont été étudiées. En 2014, la création d’une société d’études commune entre l’État, SNCF Réseau et Groupe ADP, chargée de préparer la réalisation de la liaison, est annoncée. En effet, l’État consacrant ses moyens aux transports du quotidien, il a été jugé opportun de créer une société d'études.
La Loi n° 2016-1887 du 28 décembre 2016 relative à une liaison ferroviaire entre Paris et l'aéroport Paris-Charles de Gaulle a ratifié l'ordonnance du 17 février 2016. Celle-ci confie la réalisation de l’infrastructure directement à une société de projet, filiale détenue majoritairement par SNCF Réseau et Groupe ADP chargée de financer, de construire et de maintenir l’infrastructure du CDG Express dans le cadre d’une concession de travaux. La conclusion du contrat de concession de travaux est prévue fin 2018 avec la société de projet constituée à parts égales par SNCF Réseau, Groupe ADP et la Caisse des dépôts et consignations.
La loi permet également à l’État d’attribuer à un opérateur ferroviaire la mission d’exploiter le service de transport, après appel d'offres, selon les mêmes modalités que celles retenues pour le réseau de transports du Grand Paris Express. L’appel d’offres a été lancé en janvier 2017 et la conclusion du contrat d’exploitation est prévue début 2019.
Le coût du projet est de 1,8 Mds€ courant, auxquels s’ajoutent environ 0,3Md€ de frais financier de la société de projet. Le projet sera réalisé sans subvention publique, et son montage financier repose sur les recettes de billetterie à venir. Une taxe sur les billets d’avion, nécessaire pour compléter le financement du projet à partir de 2024, a également été instaurée par la loi n° 2016-1918 du 29 décembre 2016 de finances rectificative pour 2016. De plus, ainsi que le prévoit la loi n°2017-1837 du 30 décembre 2017 de finances pour 2018, l’État accordera un prêt à la société de projet d’un montant maximal de 1,7 Mds€. Le complément de 0,4Md€ sera apporté par les actionnaires de la société de projet.
Une enquête publique en vue d'une déclaration d'utilité publique modificative a eu lieu mi-2016. Après un avis favorable assorti deux réserves et trois recommandations de la commission d'enquête, les réponses apportées par les maîtres d’ouvrage sur ces réserves ainsi que sur les recommandations ont permis d’établir que ces réserves pouvaient être levées. L'arrêté interpréfectoral confirmant la déclaration d'utilité publique du projet a donc été signé le 31 mars 2017. Il permet de prendre en compte l’évolution du montage juridique de l’opération et des conditions de son financement. Le tracé, les emprises et les fonctionnalités du projet ne changent pas.
Un dossier de demande d’autorisation environnementale a été déposé en janvier 2018 auprès des services compétents de l’État. Il comprend un volet « loi sur l’eau » et un volet « espèces protégées ». Le dossier inclut une étude d’impact sur l’environnement entièrement actualisée.
L’enquête publique pour l’obtention de l’autorisation environnementale est ouverte du 22 octobre 2018 au 20 novembre 2018. Deux réunions publiques sont également organisées le 6 novembre 2019 à Villepinte et le 13 novembre 2018 à Paris.
Le début des travaux est prévu début 2019 pour une mise en service fin 2023.