Politique d’éducation prioritaire

Le Vendredi 12 août 2022

L’accès à l’éducation constitue un facteur d’égalité des chances et de cohésion sociale pour les enfants et les jeunes vivant dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV). Si les inégalités économiques et sociales pèsent sur la réussite scolaire, l’éducation est le levier principal, et fondamental, pour l’émancipation des habitants des territoires fragiles et des quartiers populaires.

Le volet éducatif est inhérent à la politique de la ville, il est intégré aux contrats de ville. Il  vise à compenser les inégalités scolaires vécues par les populations et les territoires les plus fragiles grâce à des moyens supplémentaires. Pour répondre à ces inégalités, les dispositifs de la politique de la ville agissent en complément de la loi d'orientation et de programmation pour la refondation de l'école de la République qui vise, notamment, à réduire à moins de 10 % les écarts de réussite scolaire entre les élèves résidant dans les QPV et ceux du reste du pays, un défi majeur pour la société française.
Les principaux dispositifs ont ainsi pour but de promouvoir la réussite scolaire et les études supérieures, de mener des actions de prévention et de lutte contre le décrochage scolaire et de développer un accompagnement à la scolarité.

Programme de réussite éducative : un outil innovant au service des enfants en difficultés

Le programme de réussite éducative (PRE) a été créé en 2005. Ce dispositif local et localisé a pour but la prise en charge individualisée de l’enfant, à partir de 2 ans, et du jeune scolarisé en fragilité repérés la plupart du temps en milieu scolaire sur la base de critères multiples : état de santé physique, développement psychique et psychologique, contexte familial, facteurs socio-économiques et environnementaux... Le dispositif place la famille au centre de l’action et repose sur une approche globale qui implique l’ensemble de la communauté éducative.
Le PRE est composé d’équipes pluridisciplinaires qui travaillent principalement autour de quatre axes :

  • identification précise des difficultés de l’enfant ;
  • établissement d’un diagnostic de la situation ;
  • proposition d’un parcours éducatif adapté ;
  • suivi et évolution de l’enfant.

Chaque PRE s'articule ensuite de la manière la plus libre selon sa structure (groupement d'intérêt public, établissements publics locaux d'enseignement, caisse des écoles, caisse centrale d'activité sociale...) et les acteurs locaux intégrés au programme (animateurs, éducateurs, enseignants, médecins, psychologues, travailleurs sociaux, etc.). Le financement du dispositif varie lui aussi en fonction des municipalités avec des traits communs (État, villes, caisse d'allocation familiale, département, région, etc.).

Le programme de réussite éducative – qui a mobilisé près de 63 millions d’euros de crédits de l’État, en 2018 – est déployé en concertation avec le ministère chargé de l’Éducation nationale.

Les chiffres de l’année scolaire 2016-2017

  • 540 programmes actifs sur l’ensemble du territoire national
  • 101 714 enfants et jeunes bénéficiaires, dont 83 % en parcours individualisés, sur l’année civile 2017
  • 2 578 équipes pluridisciplinaires de soutien (enseignants et intervenants de l’Éducation nationale, travailleurs sociaux, personnels médicaux ou paramédicaux principalement)
  • 9 502 établissements scolaires couverts par un PRE, dont 58 % dans les réseaux d’éducation prioritaire

Des actions de prévention et de lutte contre le décrochage scolaire

L’enjeu est d’identifier les risques de décrochage scolaire (absentéisme, chute de motivation, etc.) et de mettre en place des actions d’accompagnement spécifiques, en lien étroit avec l’Éducation nationale.

Les plateformes de suivi et d’accompagnement des décrocheurs (PSAD) sont de la compétence des régions. Elles mobilisent l’ensemble des acteurs du système éducatif et de l’insertion. Quand un élève décrocheur est identifié, la PSAD le reçoit et lui propose une solution adaptée à ses besoins et projets.
Des actions d’accompagnement spécifiques, en lien étroit avec les acteurs de l’insertion professionnelle, de l’Éducation nationale ainsi que les services dédiés des conseils régionaux, peuvent également exister et être cofinancées.

Des actions de promotion des études supérieures et de la réussite scolaire

Pour promouvoir l’égalité des chances des jeunes vis-à-vis de l’accès à l'enseignement supérieur, ces actions visent les jeunes en âge de scolarisation ou en formation initiale. Il s’agit par exemple :

  • des classes préparatoires intégrées pour l’accès aux instituts régionaux d’administration (Ira) et à d'autres écoles de la fonction publique (financées au niveau national) ;
  • des Cordées de la réussite, label créé avec les ministères chargés de l’Éducation nationale et de l’Enseignement supérieur pour promouvoir l'égalité des chances des jeunes vis-à-vis de l’accès à l’enseignement supérieur.

Les cités éducatives 

Les cités éducatives ont pour objectif une mobilisation de tous les acteurs de la communauté éducative – État, collectivités locales, parents, associations, intervenants du périscolaire, travailleurs sociaux, écoles et collèges… – autour de l’école pour améliorer les conditions d’éducation dans les quartiers défavorisés.

Au total, 80 territoires ont reçu le label Cité éducative en 2019 afin de développer la mixité sociale, l’ouverture à la culture et l’accompagnement des enfants vers la réussite.

Dans les territoires concernés, chaque projet de cité éducative prévoit un dispositif spécifique de pilotage de proximité. L’équipe à la tête de chaque cité éducative élaborera et animera une stratégie ambitieuse pour améliorer les conditions d’éducation dans les quartiers via un accueil à la petite enfance, des actions sociales, des temps péri et extrascolaires, le programme de réussite éducative et garantir la continuité éducative en impliquant les parents, les enseignants, les éducateurs, les travailleurs sociaux…

Les réseaux d’éducation prioritaires (REP) et d’éducation prioritaire renforcé (REP+)

C’est pour réduire ces inégalités qu’a été créée, en 1981, l'éducation prioritaire avec pour mot d'ordre : donner plus à ceux qui ont moins. L’éducation prioritaire concerne les enfants d’origine sociale défavorisée. Elle recouvre de nombreux quartiers prioritaires de la politique de la ville – 193 communes ayant un QPV sur leur territoire accueillent des établissements en Rep+ – mais aussi des zones rurales fragiles.

Les critères pour qu’un établissement scolaire devienne REP

Depuis la rentrée 2015, les critères pour qu’un établissement scolaire devienne REP ont changé. Désormais, le ministère de l’Éducation nationale classe les établissements – écoles primaires et collèges – en fonction d’un indice social. Celui-ci comprend quatre paramètres qui impactent la réussite scolaire :

  • le taux de catégories socio-professionnelles défavorisées ;
  • le taux d'élèves boursiers ;
  • le taux d'élèves résidant dans un QPV ;
  • le taux d'élèves ayant redoublé avant la sixième.

Les établissements classés REP bénéficient :

  • d’une classe avec moins d’élèves (25 élèves maximum) ;
  • de financements pour effectuer des sorties, des projets ;
  • d’un soutien spécifique pour les élèves de sixième en difficulté ;
  • d’internats de proximité.

En outre, vos professeurs ont davantage de formations et bénéficient d’une prime supplémentaire. Il s’agit de motiver les enseignants à rester dans les établissements REP afin de stabiliser les équipes pour une meilleure relation avec les parents et la création de projets.

L’éducation prioritaire repose sur des moyens supplémentaires

Dans les écoles maternelles, primaires et élémentaires :

  • dédoublement des classes de CE et CE1 ;
  • temps de formation et de concertation renforcé en REP+ et décharge horaire pour les directeurs ;
  • personnel infirmier et social en plus ;
  • scolarisation des moins de 3 ans…

Dans les collèges :

  • pondération des temps d’enseignement en REP+ pour renforcer les temps de concertation et de formation ;
  • dispositif Devoirs faits pour tous les élèves volontaires de la 6e à la 3e ;
  • accompagnement éducatif pour des activités culturelles, sportives ou linguistiques ;
  • personnel infirmier et social en plus…

Parmi les REP, les REP+
Parmi les REP, certains établissements sont classés REP+. Cela signifie que les élèves, du point de vue de l’indice social détaillé ci-dessus, sont dans une situation plus défavorable que les autres et bénéficient donc de moyens supplémentaires. En plus du dispositif valable pour les établissements REP, les enseignants d’écoles primaires ou collèges REP+ ont moins d’heures de cours par semaine afin de travailler en petit groupe avec ses élèves, de faire de l’aide personnalisée ou de rencontrer les parents. Aussi, l'accueil des élèves de sixième de REP+ au sein de leur établissement est garanti jusqu'à 16 h 30.

A savoir : la carte de l’éducation prioritaire doit être revue tous les quatre ans afin de mieux correspondre aux besoins des établissements.

Le dédoublement des classes dans l’éducation prioritaire à horizon 2020

Le dédoublement institue un cadre d’apprentissage plus favorable à la maîtrise des savoirs fondamentaux (lire, écrire, compter et respecter autrui), à la fin de l’école primaire, et à la réussite scolaire. Réduire à 12 élèves maximum les classes de CP et CE1 dans les écoles du réseau d’éducation prioritaire et du réseau d’éducation prioritaire renforcé en est un moyen. Initié à la rentrée 2017, cet investissement s’inscrit dans le cadre plus large d’un rééquilibrage des moyens en faveur de l’école élémentaire, soit des apprentissages fondamentaux : lire, compter, écrire…  grâce à un encadrement renforcé.

Chiffres clés
En septembre 2017 : 2 200 classes ont été dédoublées en REP+
En septembre 2018 : 4 700 classes supplémentaires de CP et CE1 sont dédoublées, en REP et REP+. Au total, 190 000 élèves sont concernés
En septembre 2019 : les nouveaux dédoublements concernent 700 classes de CE1 en REP+ et 3 200 classes de CE1 en REP.

Proposer des stages de qualité aux élèves de 3e des quartiers prioritaires

Quoi qu’obligatoire dans leur parcours scolaire, le stage d’observation de 3e s’avère, très souvent, difficile à trouver pour les collégiens de milieux modestes, faute de pouvoir bénéficier d’un réseau et de contacts personnels.
Mise en ligne à la mi-juillet 2018, la plateforme Monstagedetroisième permet aux élèves de troisième, notamment ceux des établissements REP+, d’accéder à des offres de stages en entreprises ou dans les services publics. La plateforme, destinée principalement aux enfants sans réseau, pourra être alimentée tout au long de l’année scolaire par les entreprises et les administrations volontaires pour accueillir un jeune. Sur ce portail unique, les collégiens peuvent consulter la bourse des stages où des offres de proximité leurs sont proposées.

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