14ème session de la Conférence des Parties Contractantes (COP14) à la Convention de Ramsar sur les zones humides

Le Mercredi 9 novembre 2022

Rendez-vous phare, cette COP a lieu du 5 au 13 novembre 2022, sous une forme hybride, à Wuhan (Chine) et à Genève (Suisse). Cette Convention vise à protéger les milieux humides dont le rôle dans la régulation du climat, l’atténuation des impacts des dérèglements climatiques et le soutien à la biodiversité sont essentiels. La 14è Conférence des parties est l’occasion de réaffirmer l’urgence de mettre en œuvre les principes de la Convention sur les zones humides : conserver, restaurer et veiller à l’utilisation rationnelle des zones humides.

La Convention de Ramsar : préserver un patrimoine naturel exceptionnel menacé

La Convention de Ramsar sur les milieux humides est un traité intergouvernemental adopté le 2 février 1971 à Ramsar en Iran. Entrée en vigueur en 1975, elle regroupe aujourd’hui 172 pays. Elle engage les Etats membres à la conservation et à l’utilisation durable de leurs milieux humides, et prévoit la création d’un réseau mondial de zones humides d’importance internationale : les sites Ramsar. Ce réseau est en constante extension à travers le monde pour conserver et gérer durablement les milieux humides au patrimoine écologique inestimable.
La désignation de sites au titre de la Convention de Ramsar constitue un label international qui met en lumière la valeur patrimoniale des sites, récompense et valorise les actions de gestion durable qui y sont menées et encourage ceux qui les mettent en œuvre.
La conférence des parties contractantes, organe directeur de la Convention, se réunit tous les 3 ans pour examiner le bilan des trois années précédentes, approuver le plan de travail des trois années suivantes et décider des actions à engager pour renforcer la préservation de ces milieux toujours très menacés.

La COP 14 : une dynamique collective pour protéger des milieux vulnérables  

Plusieurs enjeux majeurs seront abordés lors de cette COP :

  • En termes de gouvernance, la poursuite des travaux sur le renforcement de l’efficacité de la Convention, l’amélioration de son fonctionnement et l’articulation de ses travaux avec les autres accords multilatéraux sur l’environnement, en particulier sur le climat et la biodiversité, pour lesquels les milieux humides sont de formidables clés d’entrée ;
  • En termes de contenu, seize projets de résolutions porteront sur des sujets de fond : adoption du cadre pour la préparation du nouveau Plan stratégique qui sera entériné à la prochaine COP, priorités de travail du Groupe d’évaluation scientifique et technique, nouveau cadre pour le volet communication/sensibilisation et nombre de résolutions techniques portant par exemple sur le renforcement de la protection des petites zones humides, ou la meilleure intégration des enjeux concernant les milieux humides dans les stratégies de développement durable et les programmes d’éducation.

L’adoption de la « Déclaration de Wuhan »

Devant la perte accélérée des zones humides, la Déclaration réaffirme qu’il est urgent pour les Parties contractantes de mettre en œuvre la Convention et toutes les actions nécessaires, à tous niveaux, pour la préservation et la restauration des zones humides, en collaboration avec d’autres accords multilatéraux sur l’environnement pour lesquels ces milieux constituent des solutions. La Déclaration formule l’intention commune de renforcer la volonté et l’action pratique et notamment :

  • Agir pour les zones humides pour affronter les nombreux défis actuels, notamment pour atténuer les changements climatiques, s’adapter à leurs effets et réduire les risques de catastrophe, pour préserver la ressource en eau, et pour soutenir les nombreuses espèces qui dépendent de ces milieux ;
  • Intégrer les actions pour les zones humides dans les politiques nationales ;
  • Soutenir la participation et une large mobilisation multi acteurs qui est d’importance critique pour la mise en œuvre de la Convention.

L’engagement de la France en faveur des milieux humides

La France compte un réseau riche de sites Ramsar, avec 52 sites désignés dont 12 outre-mer, couvrant plus de 3,6 millions d’hectares, et de nombreux projets en cours. Pionnière du nouveau label des Villes Ramsar, elle compte aussi 6 villes labellisées sur les 43 Villes lauréates au niveau mondial.

La France a lancé, en mars 2022, le quatrième plan national en faveur de la protection des milieux humides. Portant sur la période 2022-2026, ce plan amplifie les actions en faveur de la connaissance, la protection et la restauration des milieux humides.  
Plusieurs actions phares ont été retenues, telles que :

  • Mobiliser les territoires pour une approche stratégique de leurs milieux humides, des plus emblématiques aux milieux ‘ordinaires’ ;
  • Doubler la superficie des milieux humides sous protection forte en métropole d’ici 2030 et renforcer l’inscription de ces milieux dans l’ensemble des aires protégées en métropole et en outre-mer ;
  • Préserver des zones humides par l’acquisition de 8 500 hectares d’ici à 2026 ;
  • Accélérer l’extension du réseau Ramsar en France, avec la labellisation de 2 sites par an sur le territoire national ;
  • Restaurer 50 000 hectares de zones humides d’ici à 2026 ;
  • Développer des pratiques économiques (agricoles, forestières, aquacoles, piscicoles) et de loisirs (cynégétiques, sportives et touristiques) qui préservent les milieux humides ;
  • Développer des méthodes du label bas carbone valorisant des projets de protection et de restauration des milieux humides ;
  • Cartographier l’ensemble des zones humides françaises d’ici fin 2024 grâce à la production d’un référentiel au 1/10 000ème.

« Nous le savons, une planète en bonne santé permet aux espèces et aux écosystèmes de se développer. Les zones humides sont des réservoirs de biodiversité que nous devons protéger à tout prix.  C’est l’objectif de cette COP 14 et du réseau Ramsar. La France est pionnière du nouveau label des Villes Ramsar, sur la protection et la restauration de ce patrimoine naturel vulnérable et avec le quatrième plan national en faveur de la protection des milieux humides, elle amplifie les actions en faveur des milieux humides jusqu’en 2026. » déclare Bérangère Couillard, secrétaire d’État chargée de l’Écologie.

Attribution d’un Prix Ramsar du mérite à M. Jérôme Bignon

Une cérémonie chaleureuse s’est tenue lundi 7 novembre pour la remise des Prix Ramsar à quatre personnes dont l’engagement exceptionnel permet de mobiliser largement et de faire avancer la cause des milieux humides.

La France salue la remise du Prix du mérite Ramsar à Jérôme Bignon, qui, tout au long de ses mandats électifs (ancien député et ancien Sénateur de la Somme), n’a eu de cesse de défendre la cause des espaces naturels et notamment des milieux humides, en tant que Président du Conservatoire du littoral (de 2008 à 2012), de Président de l'Agence des aires marines protégées (de sa création en 2006 jusqu’à 2012), de premier Président du Conseil d’orientation de l’Office français de la biodiversité depuis 2021. Jérôme Bignon est par ailleurs membre fondateur et Président, depuis sa création en 2011, de l’association Ramsar France, qui rassemble les gestionnaires français de sites Ramsar.

« Je suis très honoré de recevoir ce prix du mérite lors de la COP14 de Ramsar, a déclaré M. Bignon. Il témoigne de mon attachement à la Baie et à la vallée de la Somme, de l’influence positive de Luc Hoffmann dans la convention de Ramsar dans le Monde et en France, et des actions menées par Ramsar France et les nombreuses structures françaises qui œuvrent chaque jour pour la prise en compte, la préservation et la restauration des zones humides. »

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