Sobriété énergétique : Lancement du groupe de travail "Transports"

Le Mardi 6 septembre 2022

Dans le cadre du plan de « sobriété énergétique », la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, et le ministre délégué chargé des Transports, Clément Beaune, ont réuni mardi 6 septembre les principaux acteurs, gestionnaires et opérateurs du secteur des transports.

Pour bâtir ce plan, la méthode du gouvernement s’est appuyée sur deux piliers : l’anticipation et la concertation.  La Première ministre, Elisabeth Borne, et la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher, ont annoncé le 23 juin dernier, lors d’un déplacement dédié à la crise énergétique, le lancement d’un plan de sobriété énergétique pour réduire de 10% notre consommation d’énergie, première marche avant une réduction de 40% d’ici 2050.

Pour y parvenir, plusieurs groupes de travail ont été initiés par le ministère de la Transition énergétique, en mobilisant l’ensemble du Gouvernement : « Etat exemplaire » (29 juin avec Stanislas Guérini), « Entreprises et organisation du travail » (1er juillet avec Olivier Dussopt), « Etablissements recevant du public et les grandes surfaces commerciales » (7 juillet avec Olivia Grégoire), « Logement » (27 juillet avec Olivier Klein), « Collectivités territoriales » (28 juillet avec Christophe Béchu et Caroline Cayeux), « Numérique et télécommunications (28 juillet avec Jean-Noël Barrot) et « Sports » (30 août avec Amélie Oudéa-Castéra).

Le lancement du groupe « Transports » s’inscrit dans ce cadre. Il fait suite à un courrier adressé fin juillet par Agnès Pannier-Runacher et Clément Beaune, incitant les acteurs du monde des transports à se mobiliser et à bâtir des propositions opérationnelles sur le sujet.

Etaient présents ce matin à l’hôtel de Roquelaure : les sociétés concessionnaires d’autoroutes, les grands ports maritimes, Voies Navigables de France (VNF), les opérateurs de transports collectifs et ferroviaires comme l’union des transports publics, la SNCF, la RATP, la Société du Grand Paris, Keolis et Transdev. Du côté du secteur aérien, ont participé l’Union des aéroports français, les Aéroports de Paris et Air France. L’ONG experte du secteur, Transport et Environnement, était également représentée ainsi que RTE.

Cette réunion a permis d’interroger les opérateurs de transports sur les actions déjà déployées ou à déployer. L’enjeu est important, le domaine des transports représentant environ 30% des consommations finales d’énergie en France.

Encadré par des présentations d’experts – notamment RTE et l’ONG « Transport et Environnement » –, ce temps d’échange a permis aux représentants des grandes filières d’évoquer les différentes mesures qui pourraient être mises en place. Qu’il s’agisse du secteur aérien, ferroviaire, fluvial et maritime, ou des sociétés concessionnaires d’autoroutes, tous ont fait part de leur mobilisation et de leur volontarisme sur le sujet.

Plusieurs pistes concrètes ont été évoquées :

D’abord, afin d’économiser l’énergie sur les bâtiments et les infrastructures.   

Tout comme l’ensemble des organisations et entreprises, les opérateurs du secteur des transports ont su prendre leurs responsabilités. Des mesures relatives au chauffage, à l’éclairage et à la ventilation ont été présentées :

-Le déploiement généralisé des consignes de température pour l’ensemble des bureaux (climatisation à partir de 26°C / chauffage en deçà de 19°C), avec l’adaptation des tenues du personnel ;
-La diminution de l’éclairage dans les gares et stations, ainsi que la diminution des publicités lumineuses ;
-L’accélération des chantiers de rénovation énergétique avec la nomination d’un référent énergie sur chaque site, l’installation de panneaux photovoltaïques, ou encore la mise en place de minuteries et de détecteurs de présence.

Ensuite, au travers de mesures propres au secteur des transports.  

Au-delà des mesures transversales relatives à l’optimisation de la gestion de leurs flottes de véhicules de service ou des déplacements professionnels de leur personnel (covoiturage, autopartage, développement du vélo), les opérateurs disposent d’un puissant levier dans les conditions d’utilisation de leur matériel roulant, avec en particulier un effort sur l’extension des formations à l’écoconduite. Les opérateurs peuvent également se poser en relai d’information auprès des utilisateurs sur l’impact de leur choix de mobilité en matière de consommation énergétique. Par ailleurs, pour assurer la cohérence des actions, des dispositions ont déjà été prises pour assurer l’extinction des écrans. Celles-ci sont renforcées par les dispositions de l’article 31 de la loi portant mesures d'urgence pour la protection du pouvoir d’achat qui interdit toute publicité lumineuse en cas de menace pour la sécurité d'approvisionnement en électricité,

Plusieurs mesures spécifiques ont ainsi été annoncées :

  • En matière d’efficacité énergétique des installations et des flottes, avec par exemple le renouvellement en cours du matériel roulant (métros, trains et bus, afin d'acquérir des véhicules significativement plus économes) ou la récupération de l’énergie grâce au freinage des métros ;
  • La montée en puissance des énergies de traction alternatives aux énergies fossiles telles que l’hydrogène ou les batteries ;
  • La réduction des consommations des véhicules en stationnement lors de leur préparation avant circulation.

Les grands ports maritimes et le gestionnaire du réseau fluvial portent également leurs efforts sur les activités d’exploitation avec notamment :

  • Pour la métropole, la réduction de la consommation des écluses ou des dragues, avec une réduction des vitesses et une évolution de la motorisation ;
  • Pour les Outre-mer, la réduction de la consommation des conteneurs réfrigérés (reefers) et entrepôts frigorifiques, via de nouvelles technologies et des modalités de supervision conduisant à des économies d’énergie.

Enfin, du côté aérien, plusieurs mesures spécifiques sont en cours de mise en place pour :

  • Une gestion optimisée de la consommation énergétique des aérogares ;
  • La mise en place de procédures au sol et en vol limitant la consommation de kérosène ;
  • L’utilisation d’avions plus performants, avec des moteurs moins consommateurs en kérosène.

Le groupe de travail finalisera son plan d’actions prochainement.

Dans le cadre de la crise énergétique à laquelle la France et l’Europe font face, comme cela a été dit par le président de la République et la Première ministre, la mobilisation générale en faveur de la sobriété énergétique conditionnera le passage de l’hiver. Construit dans une logique volontariste et non coercitive, ce plan doit permettre d’éviter la prise de mesures plus contraignantes.

Pour la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher : « Le passage de l’hiver dépendra de notre mobilisation générale. Le secteur des transports, qui est au cœur du quotidien des Français et dont l’impact énergétique est important, doit prendre sa part. Le lancement du groupe de travail sur le sujet a permis de montrer tout le volontarisme des acteurs, mais aussi tout le panel d’actions qui peuvent leur permettre de réduire leur consommation d’énergie. Je salue les opérateurs qui ont déjà annoncé et déployé des mesures de bon sens. Ces efforts se poursuivront dans les prochaines semaines. Pour les transports, comme pour toutes les entreprises, préférons la sobriété choisie plutôt que des coupures subies. »

Pour le ministre chargé des Transports, Clément Beaune : « La mobilisation du secteur des transports est la clé pour la réussite de notre plan national de sobriété. La réunion d’aujourd’hui marque l’ouverture des discussions, avec des mesures très significatives d’ores-et-déjà engagées ou prévues par les opérateurs. Nous aurons l’occasion dans les prochaines semaines de creuser certains points en continuant à travailler étroitement avec l’ensemble des acteurs représentés aujourd’hui. »

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