Prévention des feux de forêt

Le Mardi 23 janvier 2024

Forêts, espaces naturels : face à un feu, la France est particulièrement vulnérable. Contre les feux de végétation, des actions de prévention sont menées pour prévenir le risque d’incendie.

La France est le quatrième pays européen le plus boisé avec 16,9 millions d’hectares de forêt sur son territoire métropolitain. L’importance de ses surfaces boisées la rend vulnérable au risque incendie de forêt, notamment en période estivale.

Les incendies ont un impact majeur sur les espaces naturels, détruisant tout ou partie des animaux et végétaux sur son passage.

En 2018, et 2019, les régions du Sud-Ouest avec le massif aquitain (Nouvelle-Aquitaine) et du Sud-Est avec ses forêts méditerranéennes (Auvergne-Rhône-Alpes, Corse, Occitanie, Provence-Alpes-Côte d’Azur) étaient les plus exposées à ce risque.

Aujourd’hui, l’ensemble du territoire est particulièrement vulnérable face au risque d’incendie de végétaux, qu’il s’agisse de forêts, de prairies ou de friches. Début avril 2020, deux incendies ont eu lieu en Corrèze sur plus de 65 hectares et en Sologne où 60 hectares de végétation ont été consumés. Chaque année, 300 à 400 millions d’hectares de végétaux sont brûlées dans le monde.

En France métropolitaine, sur la période 2007-2018, on dénombre une moyenne annuelle de 4 040 feux qui ravagent 11 117 ha de forêt (source bases de données BDIF et Prométhée). La majorité de ces feux ont lieu en zone méditerranéenne (6 698 ha, pour 4 419 en dehors de cette zone). Les conditions météorologiques (sécheresse, température et vent) ont une forte influence sur la sensibilité de la végétation au feu et sur la propagation une fois le feu déclenché.

En Europe, sur la période 1980-2017, ce sont en moyenne 457 289 ha de forêt (source : UE-EFFIS) qui sont détruits par les feux de forêt en Espagne, Italie, Portugal, Grèce et France. En 2017, 178 234 ha ont brûlé en Espagne, 540 630 ha au Portugal et une centaine de personnes ont péri dans la péninsule ibérique, essentiellement au Portugal. Le système français de prévention et de lutte contre les incendies a montré son efficacité puisque la France a subi quant à elle 26 378 ha de pertes sans victimes en 2017.

En Australie, les feux de brousse, qui se sont produits entre octobre 2019 et janvier 2020, ont im-pacté 18,6 millions d'hectares, tué plus d’un milliard d’animaux, détruit 5 900 bâtiments, dont 2 779 habitations ; on déplore au moins 34 décès. La fumée dégagée a également causé la mort de 445 personnes.

Aux États-Unis, la Californie, en novembre 2018, avait également connu des incendies majeurs, attisés par des vents violents. Les plus importants sont « Camp Fire » au nord de San Francisco, qui a quasiment détruit la ville de Paradise, et « Woolsey Fire » au nord-est de Los Angeles. Le bilan faisait état de plus de 80 décès.

Le risque de feux majoritairement d’origine humaine

L’incendie de forêt est « une combustion qui se développe sans contrôle, dans le temps et dans l’espace ». En plus des forêts au sens strict, les incendies concernent des formations subforestières de petite taille : le maquis, la garrigue, les landes, etc…

L’activité humaine est la principale cause de déclenchement d’incendies – 90% des départs de feu - que ce soit du fait d’une activité économique (chantiers de BTP, activités agricoles...) ou bien d’une activité du quotidien (mégots de cigarettes, barbecues ou feux de camps). La majorité de ces feux d’origine anthropique sont dus à des imprudences et à des comportements dangereux, aussi bien de touristes que de riverains. Ils pourraient donc être évités en ayant les bons réflexes au quotidien.

Les bons réflexes pour prévenir les feux

Une campagne nationale de prévention : ayons les bons réflexes

Les bons réflexes face aux feux des espaces naturels

La prévention du risque incendie de forêt passe avant tout par des comportements responsables. Des acteurs locaux très impliqués mènent des actions de prévention récurrentes, mais certains comportements méritent encore d’être diffusés. C’est pourquoi, le Ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, en lien avec le Ministère de l’Intérieur, le Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire, l’ONF et Météo France renouvelle début juin 2022, une campagne nationale de sensibilisation et de prévention des feux de végétation et de forêt. Les bords de route, les terrains agricoles, les friches sont en effet des espaces aussi sensibles et à risque.

Préparer et adapter votre habitation et son environnement

Par des gestes simples, il est possible de réduire considérablement le risque de départ de feu de végétation : en ne stockant pas de combustibles près des habitations, en n’utilisant pas d’outils susceptibles de provoquer des étincelles à proximité des végétaux surtout quand ils sont secs, en ne fumant pas à proximité de zone de nature comme les friches ou les champs, en ne jetant pas ses mégots au sol.

La prévention des incendies doit également se faire tout au long de l’année, avec notamment :

  • Le débroussaillement de son jardin : Un terrain débroussaillé permet au feu de passer sans provoquer de grands dommages et facilite le travail des sapeurs-pompiers. Le code forestier institue des obligations légales de débroussaillement, notamment l'obligation de débroussailler sur 50 mètres tous les abords de constructions lorsqu’elles se trouvent dans, ou à moins de 200 mètres d’une forêt ou d’un espace naturel. Les voies d’accès doivent être libérées, les arbres et les branches situés à moins de 3 mètres des maisons doivent être supprimées, et les arbres et plantes mortes ou malades doivent être éliminées. Il est obligatoire d’élaguer les arbres et de laisser 3 mètres entre deux houppiers, les arbustes sous les arbres doivent être supprimés et les végétaux coupés doivent être évacués en les portant en déchetterie ou en les broyant,
  • La préparation et l’adaptation de sa maison : La conception d’un bâtiment, de par ses aménagements et son entretien, permet de le rendre moins vulnérable à l’incendie. Une maison construite en dur constitue le meilleur refuge lors d’un incendie de forêt, à condition qu’elle respecte une série de consignes et de règles de construction et de sécurité. Des matériaux durables peuvent également être employés. Les ouvertures, qui constituent souvent le point d’entrée du feu dans l’habitation, doivent être en bois plein ou en aluminium, le PVC devant être écarté. L’étanchéité des ouvertures à l’air et aux fumées est impérative. Les toitures doivent être régulièrement nettoyées, afin d’éviter que ne s’accumulent des feuilles et des aiguilles, y compris dans les gouttières et les angles. Le PVC doit être impérativement évité pour les gouttières. Les aérations doivent être équipées de grillages à mailles très fines, afin d’éviter l’entrée de brandons, qui pourraient mettre le feu depuis l’intérieur de la maison. Au-delà de la maison proprement dite, il convient d’éloigner d’au moins 10 mètres de l’habitation les tas de bois, cannisses, abris de jardin, haies, objets divers, et de façon générale tous les vecteurs potentiels du feu. Les citernes de gaz et de fioul doivent en outre être enterrées quand cela est possible. Un guide relatif aux aménagements des haies à proximité des habitations a été créé à l’initiative de l’ONF, lequel précise le degré de sensibilité des différentes espèces ornementales.

Impacts majeurs des feux de végétation sur l’environnement

Outre les impacts sur les personnes et les biens, les incendies de forêt causent des dommages à la faune et à la flore des zones touchées. Chaque incendie de forêt détruit tout ou partie des animaux et végétaux sur son passage ; seuls les grands mammifères et certains oiseaux arrivent à s’enfuir à l’approche du front de feu. Ainsi, tout incendie a un impact immédiat sur les principales fonctions de la forêt :

  • économique : perte de valeur et de production de bois, impact sur les activités économiques et touristiques
  • environnementale : atteinte à la biodiversité et aux paysages
  • sociale : accueil du public, chasse
  • prévention d’autres risques : chute de pierres, glissements de terrain, érosion, crues torrentielles, avalanches en montagne
  • protection générale : régulation du régime hydrique, qualité de l’eau, épuration de l’air, stockage du carbone

Les impacts à moyen et long terme dépendent du régime des feux auquel le territoire sinistré est confronté, un régime de feux fréquents et sévères pouvant s’accompagner localement d’une régression biologique.

Les incendies de forêt ont également des impacts sur la qualité de l’air. Les émanations de fumée de bois peuvent altérer les mécanismes des défenses immunitaires pulmonaires, et entraîner une altération de la fonction pulmonaire des personnes exposées.

Le changement climatique, un facteur aggravant du risque incendie ?

Le changement climatique modifie les conditions météorologiques ; la végétation devient plus sèche. Des températures plus élevées favorisent la transpiration des plantes et la diminution de l'eau contenue dans les sols. La végétation s'asséchant, le risque de départ de feu est plus fort. L’absence de pluie, mêlée à une hausse précoce des températures, accroît la fragilité des massifs. La période à risque devient plus longue et plus intense.

Selon l’Observatoire national sur les effets du réchauffement climatique (ONERC), dès 2040 les dérèglements climatiques perturberaient les conditions météorologiques puisqu’une sécheresse extrême conjuguée à une canicule intense pourraient avoir lieu durablement et régulièrement durant les étés dans les territoires méditerranéens. Et dès 2060, les conditions climatiques deviendraient défavorables à certaines espèces de ces régions.

Les zones exposées aux risques incendies devraient remonter vers le Nord-Ouest en France métropolitaine (Pays-de-la-Loire, Centre-Val-de-Loire et Bretagne). Dans les zones déjà touchées, les risques d'incendies pourraient s’étendre à la moyenne montagne.

Le risque de feu de forêts n'est pas cantonné à l’été, tous les types de végétation sont vulnérables pendant l'hiver.  En effet, l'année 2019 a été marquée par de nombreux départs de feux de cultures, de friches, de chaume, de talus, etc. aux conséquences parfois dramatiques.

En France, les effets se font déjà ressentir

Les massifs forestiers dans l’Est de la France, déjà affaiblis par des sécheresses répétées, sont victimes d’attaques de parasites tels que les scolytes. Les hivers particulièrement doux favorisent leur prolifération, conduisant au dépérissement de forêts entières. Dans le Sud de la France, des chênes kermès sont morts sous l’effet de la chaleur lors de la canicule de 2019. En effet, la température létale des végétaux a été atteinte avec 60 °C et plus au soleil. Des inquiétudes se font jour également pour les chênes en région Centre du fait de l’association sécheresse-canicule. La Bretagne, la région Centre ou encore les Hauts-de-France, qui étaient jusqu’à présent hors du périmètre de la campagne, ont été touchées en 2019.

Prévention du risque incendie de forêt : l'action des pouvoirs publics

La connaissance des phénomènes

  • La base de données sur les incendies de forêt (BDIFF, accessible à l’aide d’un identifiant) : hébergée par l'Institut national de l’information géographique et forestière (IGN). Elle collecte depuis 1992, au niveau national, toutes les informations sur les feux de forêt et, en particulier, les causes de ces derniers. Ces données, mises à disposition du public, sont des données à caractère déclaratif renseignées par un réseau de contributeurs sous le pilotage national des ministères en charge de la forêt et de l'Intérieur.
  • La base de données Prométhée, spécifique aux incendies de forêts dans la zone méditerranéenne française : dans chaque département, elle est alimentée par les services qui concourent à la prévention et la lutte (SDIS, DDT(M), ONF, gendarmerie, police). L’objectif est de disposer d’un outil statistique fiable permettant des comparaisons spatiales, temporelles et une meilleure connaissance des causes. La préfecture de la zone Sud – DPFM en assure la maîtrise d’ouvrage en liaison étroite avec le ministère l’Intérieur et le ministère de l’Agriculture et de l'Alimentation, la maîtrise d’œuvre a été confiée l’IGN.

L'information du citoyen

La loi du 22 juillet 1987 a instauré le droit des citoyens à une information sur les risques majeurs auxquels ils sont soumis sur tout ou partie du territoire, ainsi que sur les mesures de sauvegarde qui les concernent. Cette partie de la loi a été reprise dans l’article L 125.2 du Code de l’environnement. Elle s’applique à la prévention du risque incendie de forêt.

Établi sous l’autorité du préfet, le dossier départemental des risques majeurs (DDRM) recense à l’échelle d’un département l’ensemble des risques majeurs par commune. Il explique les phénomènes et présente les mesures de sauvegarde. À partir du DDRM, le préfet porte à la connaissance du maire les risques dans la commune (DCS, dossiers communaux synthétiques) et décrit la nature des risques, les événements historiques, ainsi que les mesures d’État mises en place. Le maire élabore un document d’information communal sur les risques majeurs (DICRIM) qui présente les mesures de prévention et les mesures spécifiques prises en vertu des pouvoirs de police du maire. Le DICRIM doit être accompagné d’une communication (au moins tous les deux ans si la commune est couverte par un plan de prévention des risques) et d’une campagne d’affichage. Ces documents sont disponibles en mairie. 

La prévention dans les territoires

La prévention du risque incendie de forêt distingue classiquement les actions complémentaires suivantes :       

La défense de la forêt contre l’incendie (DFCI, pilotée par le ministère en charge de l’agriculture) qui repose sur une politique globale d’aménagement et d’entretien de l’espace rural et forestier. Elle met en œuvre les outils de programmation, d’aménagement et d’entretien des massifs, issus du code forestier notamment les plans de protection de la forêt contre l’incendie (PPFCI) souvent établis à l’échelle du département et les plans de massifs qui sont la déclinaison par massif du PPFCI.

La prévention notamment à travers la maîtrise de l’urbanisation. La maîtrise de l’occupation des sols est une composante majeure des politiques de préventions des risques incendie de forêt. Les documents d’urbanisme tels que les schémas de cohérence territoriale (SCoT), les plans locaux d’urbanisme (PLU) et les cartes communales ont vocation à participer à la mise en œuvre des politiques de prévention des risques. Ils permettent la réduction de l’exposition des personnes et des biens.

Le porter-à-connaissance (PAC), au sens de l’article L121-2 du code l’urbanisme, est une obligation située en amont de la démarche de planification. Par son biais, les services de l’État rappellent les dispositions législatives, réglementaires et les servitudes en vigueur. Ils communiquent les documents techniques ou études participant à la connaissance des phénomènes.

Le plan de prévention des risques Incendie de forêt (PPRIF)

Codifié dans les articles L.562-1 à L.562-9 et R.562-1 à R562-12 du code de l’environnement, il cible prioritairement les territoires exposés à des niveaux de risque importants et à une pression foncière forte. Nous comptons à ce jour près de 200 PPRIF. Ils répondent aux objectifs de non aggravation de l’exposition et de réduction de la vulnérabilité des personnes et des biens en :

  • délimitant des zones d'exposition aux risques à l'intérieur desquelles des constructions ou des aménagements sont interdits, tout en permettant sur d’autres zones un développement raisonné et sécurisé, là où l'intensité de l'aléa le permet,
  • définissant des mesures de prévention, de protection et de sauvegarde ainsi que des mesures relatives à l'aménagement, à l'utilisation ou à l'exploitation de constructions, d'ouvrages ou d'espaces cultivés ou plantés existant à la date d’approbation du plan.

Ces plans, établis à l’échelle communale ou intercommunale, sont opposables aux autorisations d’urbanisme.

Le guide méthodologique « Plans de prévention des risques – Risques d’incendies de forêt » de 2002 et la note technique du Ministère de la Transition écologique et solidaire du 29 juillet 2015 relative à la prise en compte du risque incendie de forêt dans les documents de prévention et d’aménagement du territoire encadrent la politique de prévention du risque par la maîtrise de l’urbanisation et accompagnent notamment la réalisation des PPRIF.

À ce jour, le nombre de PPRIF approuvés approche les 200 : 46 % en région PACA, 22 % en région Occitanie, 18 % en région Nouvelle-Aquitaine, 9 % en Corse et 5 % ailleurs sur le territoire.

En savoir plus :

Prévenir les feux de forêt par la gestion forestière

La politique de défense de la forêt contre les incendies (DFCI) du Ministère de l’Agriculture et l’Alimentation repose sur 4 grands axes :

  • Prévoir le risque et traiter les causes (météo, réseau hydrique, recherche des causes…)
  • Surveiller les forêts pour détecter les départs de feux et intervenir rapidement (patrouilles, guet…)
  • Équiper, aménager et entretenir l'espace rural, dont l'espace forestier (coupures de combustibles, débroussaillement, équipements de surveillance et d’intervention, signalisation, cartographie…)
  • Informer le public et former les professionnels

La forêt méditerranéenne étant peu productive, l’État intervient financièrement sur la DFCI, avec une forte implication locale des collectivités territoriales. La politique de prévention des incendies de forêt menée par l'État et les collectivités territoriales permet d’assurer la surveillance et l’équipement des massifs forestiers. Sous l’autorité du Préfet de zone de défense et de sécurité Sud, la délégation à la protection de la forêt méditerranéenne (DPFM) assure notamment un rôle de coordination des actions de prévention pour les 15 départements de la zone de défense Sud.

Les coupures de combustibles

Les zones agricoles cultivées ou pâturées, entretenues suivant un cahier des charges précis permettent de réduire fortement le développement du feu et améliorent la sécurité lors de la lutte contre l’incendie, lorsqu’elles sont débroussaillées et équipées de pistes d’accès et de points d’eau.

Pour être efficace, la réalisation de ces équipements doit être planifiée dans le Plan départemental ou interdépartemental de protection des forêts contre les incendies (PPFCI), en concertation entre les services forestiers et les services de lutte.

Si la mise en place de coupures de combustible permet de cloisonner les massifs forestiers et de limiter l’extension des grands feux, elles ne sont pas suffisantes à elle seules : lors d’incendies accompagnés de forts vents, des sautes de feux peuvent porter à plusieurs centaines de mètres.

Les obligations légales de débroussaillement (OLD)

Elles sont un maillon essentiel de la défense des forêts contre l’incendie (DFCI) portée par le Ministère de l'Agriculture et de l'Alimentation et participent activement aux bons résultats constatés depuis les années 1990 (hors événement climatique exceptionnel).

Le changement climatique risquant d’augmenter le nombre d’incendies et de grands feux catastrophiques, il est impératif que les OLD soient mises en œuvre de façon déterminée.

En accord avec les professionnels de la filière, le Ministère de l’Agriculture et de l’Alimentation travaille à la rénovation des instructions techniques sur les plans de protection des forêts contre l’incendie (PPFCI) et à la modernisation de la base de données sur les incendies de forêt en France (BDIFF).

La lutte contre l’incendie et la défendabilité

La lutte contre les incendies est pilotée par la Direction en charge de la gestion de crises et de la sécurité civile, au sein du Ministère de l’Intérieur, qui mobilise d’importants moyens.

La défendabilité est une notion particulière au risque incendie de forêt, car elle prend en compte les possibilités d'intervention des services de secours dont le rôle est prépondérant dans la gestion de crise. La défendabilité correspond à la capacité d'une zone à être défendue. Elle s'apprécie au regard des trois critères suivants :

  • Les accès : la capacité qu’ils offrent aux services de secours d’accéder en sécurité jusqu’au contact des constructions à défendre. L'accessibilité dépend de l'architecture, du gabarit et de la signalisation des voies de desserte, mais aussi de leur environnement végétal ;
  • Les hydrants ou les réserves de défense incendie : ils déterminent la possibilité pour les secours de se réapprovisionner en eau. Ce ré-approvisionnement doit pouvoir se faire dans les meilleurs délais et en sécurité.
  • Le débroussaillement effectué sur les coupures de combustibles situées de part et d'autre des voies d'accès contribuant à la défendabilité de la zone : il conditionne l'intensité du front de feu menaçant ces voies d'accès puis les constructions.

Par ailleurs, les obligations légales de débroussaillement autour des constructions contribuent également à améliorer grandement la défendabilité.

Évaluation du danger météorologique de feux de forêt

Les feux de forêts se produisent principalement en été mais peuvent également se développer en hiver du fait de la sécheresse dans certaines régions. Les conditions météorologiques (vent, chaleur, hygrométrie, sécheresse) ont une grande influence sur la mise à feu et la propagation des incendies de forêt.

Météo-France, au titre de ses attributions en matière de sécurité des personnes et des biens, fournit à la Direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises des cartes expertisées de dangers météorologiques d'incendie, des données météorologiques et des indices spécifiques, dont des cartes d'Indice Feu Météorologique (IFM). Celui-ci est calculé selon une méthode canadienne à partir de données météorologiques : pluies, températures, humidité de l'air, vent. D’autres indices ont été développés pour prendre en compte les spécificités de la végétation, de la litière et de la morphologie des terrains boisés. De plus, chaque été, des prévisionnistes de Météo-France sont détachés auprès des autorités qui coordonnent la lutte contre les feux de forêt depuis les centres opérationnels zonaux de Marseille (zone Sud) et de Bordeaux (zone Sud-Ouest).

Site Météo-France - Météo-France en appui à la lutte contre les feux

L'indemnisation

Contrairement à d’autres risques naturels, ce n’est pas la garantie "catastrophes naturelles" qui s’applique. Les préjudices causés par les feux de forêts figurent en effet parmi les risques assurables et peuvent donc faire l’objet d’un dédommagement, au titre du régime de l’assurance incendie.

 

 

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