Publié le 05 août 2025

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Vers un traité mondial pour mettre fin à la pollution plastique : ouverture de la 5ème session de négociations à Genève

Les négociations internationales pour un traité mondial visant à mettre fin à la pollution plastique reprennent aujourd’hui à Genève, en Suisse. La France, aux côtés de l’Union européenne, s’engage pleinement dans cette cinquième session (dites « 5.2 »), avec l’objectif d’aboutir à un accord ambitieux et juridiquement contraignant, couvrant l’ensemble du cycle de vie des plastiques : de la production à la gestion des déchets, en passant par la consommation et le recyclage. Agnès PANNIER-RUNACHER, ministre de la Transition écologique, de la Biodiversité, de la Forêt, de la Mer et de la Pêche, mènera les négociations finales.

Un défi mondial, une réponse globale

La pollution plastique est une urgence environnementale et sanitaire. Sans action, la production mondiale de plastique pourrait tripler d'ici 2060. Chaque année en France, 100 000 tonnes de plastiques finissent dans la nature. Plus d’un quart des substances chimiques des plastiques sont reconnues dangereuses pour la santé humaine, et cette pollution impacte lourdement la biodiversité et les écosystèmes, en particulier les milieux marins.

Une mobilisation internationale et européenne

En prévision des négociations de cet été, la France a réussi à mobiliser 95 pays pour appeler à un traité ambitieux avec l’Appel de Nice (The Nice Wake Up Call). Signée par Agnès PANNIER-RUNACHER lors de la Conférence des Nations Unies sur l’Océan (UNOC) qui s’est tenue du 9 au 13 juin dernier à Nice, cette déclaration commune s’articule autour de cinq points :

  1. Appeler à l’adoption d’un objectif mondial de réduction de la production et de la consommation de polymères plastiques primaires ;
  2. Mettre en place une obligation juridiquement contraignante pour éliminer progressivement les produits plastiques les plus problématiques et les substances chimiques préoccupantes, en soutenant l’élaboration d’une liste mondiale de ces produits et substances ;
  3. Améliorer, par une obligation contraignante, la conception des produits plastiques et s’assurer d’un impact environnemental minimal et qui protège la santé humaine ;
  4. Se doter d’un mécanisme financier à la hauteur de l'ambition du traité et soutenant sa mise en œuvre efficace ;
  5. S’engager en faveur d’un traité efficace et ambitieux qui peut évoluer dans le temps et réagir aux changements des preuves et connaissances émergentes.

Des actions concrètes en France 

Forte de lois structurantes (loi anti-gaspillage, loi climat et résilience), et d’une filière à responsabilité élargie du producteur (REP) à la pointe, la France a déjà adopté des mesures pionnières : interdiction progressive des emballages plastiques à usage unique d’ici 2040, objectifs de réduction et de réemploi, développement du recyclage et soutien massif à l’innovation industrielle. Le Plan Plastiques 2025-2030, également annoncé par Agnès PANNIER-RUNACHER lors de l’UNOC, cible les usages du plastique, améliore la performance de collecte et de tri, et développe l’économie circulaire sur tous les territoires.

Un moment décisif à Genève en août 2025

La reprise des négociations à Genève vise à trouver un consensus permettant l’adoption d’un traité international qui engage les pays à des mesures concrètes, ambitieuses et coordonnées. Face aux enjeux, la France continuera à jouer un rôle moteur, en coordination avec ses partenaires européens et internationaux, afin de protéger l’environnement, la santé humaine et d’accélérer la transition vers une économie circulaire.

« Après l’Appel de Nice, la France est plus que jamais engagée pour porter une voix forte contre la pollution plastique. Les négociations qui s’ouvrent sont importantes : sans accord liant les États sur ce sujet, la production de plastique devrait tripler d’ici 2060, et donc la pollution qui va avec. Je serai à Genève dans les tout prochains jours pour porter la voix des pays ambitieux lors de ces négociations avec l’Union européenne et mes homologues des pays signataires de l’Appel de Nice. Alors que ces négociations s’annoncent difficiles, j’appelle chaque Etat à la responsabilité avant que nous ne soyons dépassés par cette pollution aux conséquences délétères sur notre santé et nos écosystèmes naturels, notamment marins. »

La ministre Agnès PANNIER-RUNACHER