Publié le 18 décembre 2025
Sécurité dans les transports en commun : déploiement des caméras-piétons pour les contrôleurs
La loi du 28 avril 2025, portée par Philippe TABAROT en tant que Sénateur puis Ministre des transports, renforce les moyens dédiés à la sécurité des usagers et des agents dans les réseaux de transports publics. A la suite de la publication aujourd’hui du décret au Journal officiel, le dispositif des caméras-piétons entre en vigueur demain. Plus de 11 000 agents de contrôle pourront désormais en être équipés sur l’ensemble du territoire. Philippe TABAROT s’est rendu ce matin avec Jean Castex, président-directeur général de la SNCF, à la Gare de Lyon à Paris, afin d’assister aux premiers déploiements du dispositif.
Chaque année, 110 000 faits de vols, violences et incivilités sont recensés dans les transports en commun. Cette insécurité dégrade la qualité du service et nuit à l’attractivité des transports collectifs. Les femmes sont particulièrement concernées, certaines renonçant à se déplacer à certaines heures de la journée.
Le décret pérennise l’utilisation de la captation vidéo et sonore par des caméras-piétons portées par les contrôleurs des transports en commun - trains, tramways, bus et métros - à des fins de prévention et de dissuasion. Les contrôleurs, y compris ceux des lignes transfrontalières, pourront ainsi enregistrer leurs interventions en cas d’incident, au moyen d’une caméra individuelle.
Déjà en vigueur pour les agents de la sûreté ferroviaire et du service interne de sûreté de la RATP, ce dispositif renforce les moyens des contrôleurs, agents assermentés, qui disposent déjà de prérogatives particulières en matière de contrôle, de verbalisation, de constat d’infractions.
Une expérimentation, permise par la loi du 24 décembre 2019 d’orientation des mobilités, avait permis à plus de 3 000 contrôleurs issus de de 27 opérateurs de tester le dispositif et d’en démontrer l’efficacité pour :
- réduire la fréquence et l’intensité de situations conflictuelles ;
- diminuer les risques pour les contrôleurs ;
- mieux objectiver les situations de tension ou d’infraction et faciliter la collecte de preuves en cas d’agression ;
- servir à des fins de formation et de pédagogie.
Le décret, qui a reçu l’avis favorable de la Commission nationale de l'informatique et des libertés, encadre les modalités d’utilisation des caméras et précise les garanties pour les usagers : utilisation limitée à la prévention des incidents et au constat des infractions ; information préalable des personnes filmées et signal visuel spécifique en cas d’utilisation ; modalités de conservation des données enregistrées notamment.
« L’insécurité dans les transports en commun en détourne les usagers, alors même que ce mode de déplacement est indispensable à la transition écologique. La loi relative à la sûreté dans les transports est une loi de terrain, pragmatique, pensée avec les professionnels du secteur. Les évolutions technologiques, tout en encadrant leurs usages, offrent de nouveaux leviers pour agir. S’en priver serait une erreur. Très attendues par les agents, les caméras-piétons sont un outil de prévention et de dissuasion qui a déjà fait ses preuves : elles constituent une réponse immédiatement opérationnelle à l’insécurité. »
Parmi les autres mesures prévues par la loi figurent notamment :
- le renforcement des prérogatives des agents de la sûreté ferroviaire et du GPSR, services de sécurité internes de la SNCF et de la RATP, incluant notamment l’autorisation de réaliser des palpations de sécurité et la saisie d’objets dangereux, ainsi qu’un droit de poursuite sur les emprises à proximité des gares.
- la création d’une peine complémentaire d’interdiction de paraître dans les transports publics pour les auteurs récidivistes de certains crimes et délits commis dans les transports.