Publié le 13 mai 2025
Mis à jour le 19 mai 2025
La France en première ligne pour améliorer la qualité de l'air sur ses façades maritimes
La pollution de l’air liée au transport maritime comprend à la fois les émissions de gaz à effet de serre (GES), mais aussi les polluants atmosphériques tels que les oxydes de soufre (SOx), les oxydes d’azote (NOx), les particules fines et les composés organiques volatils, nocifs pour la santé humaine. Pour lutter contre ces émissions et répondre à ces enjeux sanitaires et environnementaux, les États ont notamment la possibilité de mettre en place des zones de contrôle des émissions (ECA). C’est dans ce cadre que deux nouvelles zones entrent en vigueur ou ont été récemment approuvées : la SECA Méditerranée et l’ECA Atlantique Nord-Est.
- La SECA Méditerranée
Le 1er mai 2025, une zone de contrôle des émissions d’oxydes de soufre et de particules (Zone SECA) en Méditerranée entrera juridiquement en vigueur. Elle couvrira l’ensemble du bassin méditerranéen, de Gibraltar au canal de Suez. Tous les navires devront y utiliser un combustible dont la teneur en soufre ne dépasse pas 0,1 %, soit cinq fois moins que la norme internationale en dehors des SECA. Fruit d’une concertation internationale inédite, notamment pour les États du pourtour méditerranéen, cette mesure devrait permettre une réduction de 95 % des émissions de SOx et de 62 % des particules fines à l’échelle du bassin. Les bénéfices sanitaires sont majeurs : plus de 1 000 décès prématurés et plus de 2 000 complications respiratoires infantiles évités chaque année, selon les études ayant servi à la validation du dossier. La France a joué un rôle moteur dans cette avancée, en menant les premières études et en défendant ce projet auprès de l’Organisation maritime internationale (OMI). Prochaine étape, une réflexion est engagée pour étendre la zone de contrôle aux oxydes d’azote (Zone NECA).
- L’ECA Atlantique
Dans la continuité de cet engagement, l’OMI a approuvé en avril 2025 le principe de la création d’une zone de contrôle des émissions d’oxydes de soufre, d’azote et de particules (Zone ECA) Atlantique Nord-Est. Elle couvrirait les eaux allant du Groenland au Portugal. Il s’agirait de la plus vaste zone de ce type au monde. Si cette approbation est validée juridiquement par les États en octobre prochain, tous les navires opérant dans cette zone devront utiliser du carburant à faible teneur en soufre et les navires neufs ou remotorisés devront répondre à une norme dite « Tier III », réduisant de 80 % les émissions de NOx. Les études soumises par les 27 États membres de l’Union européenne, le Royaume-Uni et la Commission européenne estiment que cette zone pourra éviter entre 2 900 et 4 300 décès prématurés entre 2030 et 2050, représentant un bénéfice économique évalué entre 19 et 29 milliards d’euros.
Ainsi, l’ensemble des eaux françaises hexagonales seront couvertes progressivement en 2027- 2028 par une zone ECA et les habitants des zones littorales bénéficieront d’une amélioration significative de la qualité de l’air. Ces avancées concrètes s’inscrivent pleinement dans l’ambition de la France de réduire au maximum les impacts du transport maritime sur la santé publique et l’environnement.