Publié le 28 novembre 2022
Christophe Béchu et Bérangère Couillard se réjouissent des avancées majeures obtenues lors de la COP 19 de la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES)
La 19e session de la Conférence des Parties à la CITES, qui s’est tenue du 14 au 25 novembre à Panama, a réuni plus de 3 000 participants, dont les délégués des 184 pays Parties à la CITES, des représentants de la société civile et des organisations professionnelles. Ce rendez-vous phare avait pour principal objectif de déterminer les espèces qui seront inscrites ou retirées des Annexes I et II de la CITES. Ces annexes déterminent le niveau de protection des espèces et les documents requis pour les commercialiser.
La France a travaillé avec les États membres de l’Union européenne et d’autres Parties pour réduire la vulnérabilité de certaines espèces et promouvoir un contrôle plus adapté du commerce international. Elle s’est particulièrement mobilisée sur des sujets à enjeux comme la conservation des grenouilles de verre, l’encadrement des exports de bois de Pernambouc ou encore la conservation de nombreuses espèces marines.
Des décisions historiques en faveur des espèces marines
Le commerce international des espèces marines, et notamment celui des requins, sera désormais mieux contrôlé grâce à l’inscription en Annexe II de 54 espèces de requins requiems, mais aussi grâce à deux propositions d’initiative française permettant l’inscription en Annexe II de 6 espèces de requins-marteaux et 3 espèces de concombres de mer. Cet effort s’inscrit dans la continuité de l’action diplomatique de la France en faveur de la protection de l’océan et de sa biodiversité.
Des avancées pour la protection des reptiles et des batraciens
La France a contribué, au sein de l’Union européenne, à l’émergence d’une position partagée permettant l’inscription de 158 espèces de grenouilles de verre à l’Annexe II de la CITES. La COP s’est également soldée par un renforcement de la régulation du commerce international d’une douzaine d’espèces de tortues terrestres et d’eau douce.
Vers une utilisation durable du bois de Pernambouc
La France s’est fortement impliquée dans les négociations concernant l’amendement de l’inscription du bois de Pernambouc à l’Annexe II de la CITES. Cette essence de bois, endémique du Brésil, est utilisée pour la fabrication d’archets d’instruments de musique. Ce bois comprend donc des valeurs économique et culturelle importantes. La France a largement contribué à l’élaboration d’une proposition consensuelle conciliant la conservation de l’espèce et son utilisation durable.
Réduire le risque de zoonoses
La COP a également permis l’adoption d’un programme de travail à court terme pour accroître le rôle de la CITES dans la réduction des risques d’émergence de futures zoonoses associées au commerce international d’espèces animales sauvages. L’adoption de l’approche « Une seule santé » et le renforcement des synergies avec les autorités compétentes en matière de santé animale et de santé publique ont été actés.
Une mobilisation française sur le long terme
La France s’est fortement impliquée dans plusieurs groupes de travail et a travaillé avec de nombreux partenaires afin de promouvoir la conservation de la biodiversité via des mesures cohérentes et proportionnées d’encadrement du commerce international
Le ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires et l’Office français de la biodiversité ont co-organisé, en partenariat avec le Comité Jaguar 2030, un événement sur la conservation du jaguar en Amérique centrale et Latine. Cet événement s’inscrit dans la continuité de l’action de la France en faveur de la conservation du jaguar, récemment concrétisée par la signature de la feuille de route « Jaguar 2030 » par la France.
Au-delà de la COP19, cette année la France a inscrit ou demandé l’inscription de plusieurs espèces à l'Annexe III de la CITES pour permettre aux pays Parties à la CITES de se mobiliser en faveur de la conservation d’espèces endémiques de la France et menacées par le commerce international : le Poisson-ange de Clipperton, l’araignée Matoutou falaise et le papillon La Pâture.
Qu’est-ce que la CITES ?
Après la destruction et la fragmentation des milieux naturels, la surexploitation d'espèces sauvages constitue l’une des causes majeures de disparition de la biodiversité. Depuis le 1er juillet 1975, la Convention sur le commerce international des espèces de faune et de flore sauvages menacées d’extinction (CITES) réglemente le passage en frontières de plus de 38 000 espèces animales et végétales et vise à éradiquer leur surexploitation commerciale. Elle lutte également contre le commerce illégal qui représente le quatrième trafic au niveau mondial.
L’objectif de la CITES est donc de garantir que le commerce international des animaux et plantes protégés ne nuise pas à la conservation de la biodiversité. La CITES veille à ce que le commerce international des animaux et des plantes sauvages s’effectue dans un cadre légal, durable et traçable.
À ce jour, 183 pays ainsi que l’Union Européenne sont Parties à cet accord international juridiquement contraignant.