Publié le 08 décembre 2025
Airbags Takata : les automobilistes appelés à vérifier leur airbag sans attendre de se rendre au contrôle technique
Face aux accidents dramatiques liés aux airbags défectueux de la marque Takata survenus dans les départements et régions d’Outre-mer ainsi qu’en hexzgone, Philippe TABAROT, ministre des Transports, a renforcé depuis plusieurs mois les actions à l’encontre des constructeurs pour qu’ils assument leurs responsabilités et accélèrent le rythme des réparations. C’est dans cette même logique de protection des usagers encore concernés que le ministère des Transports engage une nouvelle étape : la vérification systématique, lors du contrôle technique, des véhicules dotés d’airbag Takata en « stop drive ».
Ce qui change avec le contrôle technique
Le décret, mis à consultation du public au mois de juillet, permettra qu’à partir du 1er janvier 2026 les propriétaires de véhicule, soient informés lors du contrôle technique si leur véhicule est concerné par un rappel grave. Afin de traiter systématiquement les véhicules faisant l’objet d’une mesure de « stop drive » toujours en circulation (1,3 million), il a été décidé d’intégrer la vérification des airbags dans les points pouvant faire l’objet d’une contre-visite lors du contrôle technique pour défaillance critique.
- Si le véhicule est équipé d’un airbag Takata classé « stop drive », et uniquement dans ce cas :
- le véhicule sera automatiquement mis en contre-visite pour défaillance critique en raison du danger potentiellement mortel qu’il représente pour les usagers du véhicule ;
- le contrôle technique ne pourra être validé qu’après réparation par un garagiste de la marque ;
- le véhicule n’aura plus le droit de circuler tant qu’il n’est pas réparé.
Cette procédure existe déjà pour les défauts les plus graves (par exemple, absence de freinage sur une ou plusieurs roues, des rétroviseurs manquants ou des feux stop inexistants).
Pour éviter au maximum ces situations, le ministère invite tous les propriétaires - s’ils ne l’ont pas déjà fait - à vérifier dès maintenant sur le site du ministère, sans attendre le contrôle technique, si leur véhicule est soumis à un rappel d’airbag Takata en « stop drive».
- Si le rappel est grave mais ne concerne pas un airbag Takata en « stop drive » (autre équipement ou airbag Takata classé en rappel « simple ») : le propriétaire sera informé mais il n’y aura pas de contre-visite.
Cette mesure vise à offrir aux usagers une sécurité supplémentaire, en s’assurant qu’ils soient bien informés, tout en maintenant les exigences vis-à-vis des constructeurs, responsables des rappels.
Philippe Tabarot : « Face aux rappels de véhicules, les automobilistes doivent être sensibilisés, et non pénalisés. En nous appuyant sur un rendez-vous connu des Français, nous créons un filet de protection supplémentaire pour les propriétaires de véhicules. Pour les véhicules équipés d’airbags défectueux, cette mesure permettra, en deux ans, de passer au peigne fin l’ensemble du parc roulant et de mettre ces airbags hors d’état de nuire. J’invite l’ensemble des propriétaires à vérifier, sans attendre le contrôle technique de leur véhicule, s’ils sont concernés par un rappel d’airbag Takata classé « stop drive ». Il n’est par ailleurs évidemment pas question de relâcher la pression sur les constructeurs, premiers responsables des rappels. C’est pourquoi, nous sanctionnons ceux qui ne sont pas au rendez-vous de leurs obligations.».
Mesures déjà en place
Les arrêtés du 9 avril et du 29 juillet imposent aux constructeurs plusieurs actions majeures pour mieux informer et protéger les automobilistes :
- Campagne d’information :
Une campagne grand public est en cours dans l’Hexagone depuis juillet (panneaux autoroutiers, médias, internet, affichage), ainsi que des campagnes spécifiques en outre-mer.
- Classement en « stop drive » (« stop drive = consigne de ne plus conduire le véhicule tant que l’airbag n’est pas remplacé ») :
Tous les véhicules équipés d’airbags Takata à risque sont classés en « stop drive » dans les territoires d’outre-mer et en Corse. En métropole, cela concerne tous les véhicules immatriculés avant 2012 (jusqu’en 2011 inclus).
- Rappels simples (« rappels simples = véhicules dont l’airbag doit être réparé en raison d’un risque avéré mais non-urgent, sans consigne de ne plus circuler ») :
Tous les autres véhicules dotés d’airbags Takata à risque devront avoir été rappelés d’ici fin 2026.
- Aide obligatoire des usagers par les constructeurs :
Pour les véhicules dotés d’airbags en « stop drive », les constructeurs doivent proposer des mesures d’accompagnement : prêt de véhicule, réparation à domicile, remorquage et délais de réparation encadrés.
Des sanctions financières ont été prononcées à l’encontre des constructeurs qui n’ont pas respecté les exigences en matière de délais de prise de rendez-vous, de réparation et de mise à disposition de solutions de mobilité. Elles concernent plusieurs marques.
Ces mesures ont permis d’accélérer fortement le rythme de réparations : 2,8 millions de véhicules ont été réparés depuis le début des rappels, dont 1,2 million de véhicules depuis le mois de mars.
À ce jour, 46 accidents sont attribués à des éclatements d’airbags Takata défectueux sur le territoire français, dont 42 dans les départements et régions d’outre-mer et en Nouvelle-Calédonie. Ces accidents ont causé 20 décès — dont 18 en outre-mer — et 25 blessés, dont 24 en outre-mer.
Pour connaître la présence d’airbags Takata sur votre véhicule : consultez la page du Ministère dédiée avec la liste des véhicules concernés.
Pour plus d'informations : Contrôle technique : ce qui change pour mieux protéger les automobilistes