L’agriculture biologique

Les principes de l’agriculture biologique sont définis à l’échelle européenne, par le règlement (UE) 2018/848.

Ce cahier des charges européen s’applique à tous les opérateurs en bio, agriculteurs, transformateurs et distributeurs, uniformément sur le territoire européen. Tous les niveaux de la filière sont contrôlés au moins une fois par an par un organisme certificateur agréé.

Le cahier des charges apporte des garanties réglementaires essentielles et pose des grands principes structurants, notamment : 

• interdiction du recours aux pesticides et aux engrais de synthèse, ainsi qu’aux OGM ;
• restriction du nombre d’additifs autorisés ;
• utilisation de ressources naturelles et renouvelables, mise en place de méthodes préventives.

Pour y répondre, les exploitations biologiques adoptent une approche systémique basée sur des pratiques vertueuses : rotations plus longues et diversifiées des cultures, davantage d’Infrastructures agro-écologiques (bandes enherbées, haies, etc.), gestion adaptée de la fertilité des sols (implantation renforcée de légumineuses qui captent naturellement l’azote, couverture longue des sols, moindres apports de fertilisants).

En ciblant les efforts sur des pratiques respectueuses de l’environnement et de l’Homme, l’agriculture biologique réduit les externalités négatives de l’agriculture et évite ainsi des coûts liés à des actions curatives, comme la dépollution de l’eau ou la prise en charge des maladies. La FAO évalue les coûts cachés de notre système alimentaire en France à 167 milliards de dollars en 2024, dont 41 milliards liés à l'environnement et 126 milliards liés à des facteurs de risques de maladies non transmissibles liés l’alimentation.

L’agriculture biologique a ainsi un rôle essentiel dans la transition vers des systèmes alimentaires durables, autonomes et résilients. Le plus faible recours aux intrants la rend moins sensible aux fluctuations du coût des engrais, souvent importés, dans une logique de souveraineté alimentaire. La plus grande diversité des productions pour une même exploitation lisse les effets négatifs pour le revenu des agriculteurs des aléas climatiques ou sanitaires qui impactent un type de culture donné.

Le ministère de la transition écologique est engagé pour la transition de notre modèle agricole et alimentaire, et soutient le développement de l’agriculture biologique, une des expressions les plus abouties de la transition écologique reconnue dans le cadre d’un label public. Elle allie une production agricole vertueuse et une alimentation de qualité, répondant aux enjeux environnementaux et sanitaires dans une approche « Une seule santé » (humaine, animale et environnementale). 

L’étude éclairante de l’ITAB sur les impacts de l’agriculture biologique

Avec le soutien du ministère de la transition écologique, l'ITAB a mis à jour son étude de 2016 quantifiant les externalités de l’agriculture biologique, avec l'appui de chercheurs de l'INRAE, de l'INSERM et de l'ISARA.

Après deux ans de travaux et l'analyse de plus de 800 articles scientifiques, l’étude approfondit et objective les atouts de l’agriculture biologique sur 4 dimensions : la biodiversité, le sol, le climat et la santé humaine. Elle montre que l’agriculture biologique joue un rôle déterminant dans la diminution des externalités négatives de l'agriculture.

Les résultats ont été présentés lors du colloque « Quelles contributions de la bio à la préservation des ressources naturelles, du climat et de la santé ? », qui s’est tenu le 10 juin 2024 dans les locaux du ministère. Les livrables et le replay du colloque sont disponibles sur le site de l’ITAB.

Les travaux se poursuivent sur la gestion quantitative de l’eau.

Transcription de l'image : Infographie "Les bénéfices de l'agriculture biologique"

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Transcription de l'image : Infographie "Les bénéfices de l'agriculture biologique"

L'infographie décrit les bénéfices de l'agriculture biologique :

• sur les sols
• sur le climat
• sur la santé
• sur la biodiversité

Le soutien de l’État à l’agriculture biologique

Depuis 1997, des programmes nationaux successifs fixent les actions prioritaires pour le secteur bio. Le programme Ambition bio 2027, annoncé en 2024 par le ministre de l’agriculture, doit permettre d’accroitre le développement de la production et de la consommation de produits biologiques, en renforçant la confiance des consommateurs, pour atteindre l’objectif de 18% de Surface Agricole Utile (SAU) conduite en bio à horizon 2027. Il s’appuie sur le plan d’action européen en faveur du développement de l’agriculture biologique, publié en 2021, qui cible 25% de SAU bio en 2030 à l’échelle européenne.

Le soutien de l’État à l’agriculture biologique prend diverses formes, notamment :

• des aides directes aux agriculteurs bio : aides inscrites dans la Politique Agricole Commune (PAC), crédit d’impôt dédié, aides d’urgence à la trésorerie des exploitations ;
• des campagnes de promotion de la consommation de produits biologiques, pilotées par l’Agence bio  ;
• le financement du fonds de structuration de filières Fonds Avenir Bio, opéré par l’Agence bio ;
• l’appui aux acteurs de terrain et aux structures et programmes de recherche.

Le ministère de la transition écologique contribue, aux côtés du ministère en charge de l’agriculture, au pilotage du secteur bio, en participant aux instances du Comité national de l’agriculture biologique (CNAB), de l'Agence bio et de l’Institut technique de l’agriculture et de l’alimentation biologiques (ITAB).

Il soutient ces acteurs dans la perspective d’améliorer la connaissance de la bio et d’objectiver ses impacts. Les agences de l’eau, placées sous sa tutelle, sont les principales contributrices aux aides à la conversion à l’agriculture biologique dans le cadre de la PAC.