Atteintes à caractère sexuel et sexiste dans les transports publics : parution du bilan annuel 2021

Le Lundi 28 novembre 2022

Conformément à la Loi d’Orientation des Mobilités (LOM), le Ministère chargé des Transports publie le bilan annuel 2021 des atteintes à caractère sexuel et sexiste dans les transports publics collectifs de voyageurs.

Elaboré à partir d’un questionnaire unique diffusé aux exploitants des services de transport, par l’intermédiaire des principaux représentants des opérateurs [1], ce bilan annuel compte 157 réponses.

Les principaux enseignements à retenir sont que près d’un tiers des répondants ont constaté ou eu connaissance d’atteintes sexuelles et sexistes commises sur leur réseau, soit 51 exploitants. Une augmentation de 7% par rapport à 2020, sur un panel identique de 111 exploitants. Le nombre d’atteintes signalées ou remontés par les voyageurs sont de 3 491 d’atteintes dont 68% sont qualifiées d’atteintes sexuelles avec ou sans contact et 31% d’outrages sexistes. Une hausse de 37% par rapport à 2020 (panel identique).

Une très large majorité de ces atteintes est dirigée vers les femmes (74%) contre 7% des hommes [2]. L’aire urbaine de Paris concentre près de trois quarts de ces atteintes et elles sont commises, tous types confondus, majoritairement dans l’après-midi.

Le bilan révèle également que plus d’un tiers des répondants ont mené des actions de lutte contre les atteintes, soit 55 réseaux, représentant une augmentation de 40% par rapport à 2020 (panel identique). Le bilan dénombre que 37 réseaux ont mené une campagne de communication locale, 28 des actions de formation, 26 sont associés à une démarche partenariale au niveau local de lutte, 17 ont mis en place un dispositif de descente à la demande pour les bus, 11 ont un outil d’alerte et/ou de signalement, 8 des « marches exploratoires » et 12 réseaux ont mis en place des actions spécifiques.

Le ministère chargé des Transports et l’Institut Paris Région ont également publié un article [3] sur la prévention des violences sexistes et sexuelles envers les femmes dans les transports franciliens. Cet article met en regard leur sentiment d’insécurité et les atteintes dont elles sont victimes et permet de d’obtenir plus d’informations sur les profils concernés :

  • Près d’une victime sur deux a moins de 25 ans (47,4%) ;
  • Plus d’un tiers des femmes qui sont victimes ont subi à la fois des situations de harcèlement et des violences sexistes ou sexuelles ;
  • Les femmes victimes sont davantage sujettes à se sentir en insécurité, d’autant plus si elles sont jeunes, et ce de manière plus récurrente ;
  • Le sentiment d’insécurité est très marqué en soirée et la nuit, la journée concentrant pourtant près d’une atteinte sur deux ;
  • Et parmi les attentes de ces femmes en matière de sécurité il y a une volonté de renforcer la présence humaine dans les transports mais aussi de déployer la descente à la demande et de la vidéo-protection.

Afin de lutter contre les violences à l’égard des femmes dans les transports et de valoriser les bonnes pratiques mises en place par les opérateurs de transport, le ministre des Transports a chargé l’Union des Transports Publics et Ferroviaire (UTP) de réaliser et de diffuser un guide de bonnes pratiques. En outre, ce guide permettra d’étendre les pratiques de lutte contre le harcèlement, les violences sexistes et sexuelles qui portent leur fruit à un nombre large d’opérateurs de transport.

[1] Fédérations du transport public de voyageurs AGIR, Optile, FNTV, Réunir, UTP et groupes de transport Keolis, RATP Dev, Transdev, Vectalia
[2] le sexe n’est pas renseigné pour 19% des victimes
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