Publié le 07 mars 2024

De l’ultra fast fashion à la mode durable

  • Mieux produire et consommer

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Arnaud Bouissou / Terra

Christophe Béchu, ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, a réuni ce lundi 4 mars, les acteurs de l’écosystème de la mode, des chercheurs, des associations, des personnalités du monde de l’influence et des industriels du textile lors d’une matinée sur le thème « de l’ultra fast fashion à la mode durable », afin d’échanger sur les enjeux d’une mode française durable et accessible à tous.

Quel est l’impact environnemental de la mode ultra rapide ?

L’industrie textile est devenue l’une des plus impactantes pour notre environnement : elle représente environ 8% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde.

L’essor de l’ultra fast-fashion amplifie le coût environnemental de cette activité : la production mondiale de vêtements a doublé en 14 ans tandis que la durée de vie des vêtements a diminué d'un tiers.

Quelques chiffres clés :

  • 7 500 litres : c’est le volume d’eau nécessaire pour fabriquer un jean, soit l’équivalent de l’eau bue par un être humain pendant sept ans (source : ONU) ;
  • 20% de la pollution des eaux est imputable à la texture / finition et au traitement des textiles d'habillement dans le monde (source : Parlement européen) ;
  • 95% : c'est la part des habits français importés (source : Fédération indépendante du made in France et selon l’UIT).

Quelles solutions envisagées ?

Le ministre a fait plusieurs annonces lors de cet événement, pour réduire les impacts environnementaux de ce secteur :

  1. Le soutien à une initiative parlementaire qui interdit la publicité pour les entreprises d’ultra fast-fashion. Cette interdiction concernera aussi les influenceurs : il ne sera plus possible d’encourager à l’achat d’un vêtement d’une marque d’ultra fast-fashion.
     
  2. La mise en place d’un dispositif de bonus / malus sur les vêtements. L’ultra fast-fashion sera plus chère qu’elle ne l’est aujourd’hui et la mode durable moins chère grâce à un bonus.
     
  3. Le renforcement de l’information du consommateur :
    • Les marques d’ultra fast-fashion devront afficher sur leur site internet un double message : d’une part, un message de sensibilisation à leur impact environnemental et, d’autre part, un message pour encourager le réemploi de ces produits ;
    • Le ministre relance la concertation sur l’affichage environnemental sur les vêtements pour un aboutissement avant la fin de l’année. C’est un enjeu de transparence pour le consommateur. Le cycle de vie du produit et son coût pour l’environnement seront facilement accessibles pour le consommateur.
       
  4. Le lancement d’une campagne de communication pour promouvoir le textile français et lutter contre l’ultra fast-fashion. Cette campagne sera préparée en partenariat avec l’ADEME et le MEDEF.
     
  5. Le portage par le Gouvernement d’une proposition de coalition internationale pour interdire les exportations de déchets textiles vers les pays qui ne sont pas en capacité de les gérer durablement, dans le cadre de la Convention de Bâle.