Le Mardi 13 février 2018

A l’image des téléphones portables, de nombreux équipements et appareils du quotidien sont remplacés par des produits neufs, alors même qu’ils pourraient encore servir. En déplacement à Poitiers lundi 12 février, Brune Poirson, secrétaire d’Etat auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire, a dévoilé les mesures à l’étude pour allonger la durée de vie des produits. Avec l’ajout des thèmes « mieux consommer » et « mobiliser tous les acteurs », l’intégralité du projet de feuille de route est désormais soumis à consultation du public.
L’obsolescence des produits coûte cher à la planète et au consommateur
Différentes raisons ou formes d’obsolescence contribuent au remplacement rapide de nos produits : un produit tombé en panne n’est pas réparable ; il ne correspond plus aux usages d’un point de vue technique ; il ne correspond plus aux envies des consommateurs, on parle alors d’obsolescence esthétique ; ou encore sa durée de vie est délibérément réduite par son fabricant afin de pousser le consommateur à le remplacer par un neuf : on parle alors d’obsolescence programmée.
L’obsolescence des produits contribue à augmenter la consommation de ressources naturelles déjà soumises à fortes pressions à l’échelle mondiale.
Première initiative de ce genre en Europe, le gouvernement français a institué le délit d’obsolescence programmée dans la loi du 17 août 2015 relative à la transition énergétique pour la croissance verte, pour préserver l’environnement mais aussi protéger le consommateur.
88% des Français changent leur téléphone portable alors qu’il fonctionne encore
Source : Ademe, 2017
Entre 60 et 137 milliards d’euros : c’est le montant des économies annuelles estimées pour les ménages allemands grâce à l’allongement de la durée de vie des biens de consommation.
Source : Rapport d’expertise sur l’obsolescence programmée par Arge Regio pour le groupe parlementaire Bündnis 90/Die Grünen, cité par les Amis de la Terre, 2017
Le vrai poids de nos smartphones

Le vrai poids de nos smartphones :
- 4 tours du monde avant d'arriver dans notre poche
- Trois quarts des impacts environnementaux pour la phase de fabrication
- Seuls 15% des téléphones mis au rebut chaque année sont recyclés
- 30 millions de téléphones inutilisés dorment dans les tiroirs des ménages français
Pour la fabrication d'un téléphone de 300 grammes :
- 70 Kg de ressources naturelles nécessaires
- Jusqu'à 50 métaux différents contenus dont 15 sont rares ou extraits dans des zones géopolitiques instables
- 50 à 100 fois plus d'or dans une tonne de cartes électroniques que dans une tonne de minerai
- 255 grammes de matières recyclables
Parce qu'il le vaut bien, donnons-lui une seconde vie !
- Réparons-le s'il tombe en panne
- Revendons-le s'il a de la valeur
- Donnons-le à un proche ou à une structure de réemploi (Emmaüs, Ressourcerie, etc.)
- Rapportons-le en magasin pour reconditionnement ou recyclage
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L’analyse de cycle de vie : enjeux autour de sa monétarisation
(PDF - 9.83 Mo)
Théma - Novembre 2017
Des propositions concrètes pour allonger la durée de vie des produits
Pour aller plus loin dans la lutte contre l’obsolescence des produits, il convient d’agir en faveur de l’allongement de leur durée de vie.
Le projet de feuille de route économie circulaire propose à la consultation du public plusieurs mesures concrètes en faveur de l’allongement de la durée de vie des produits, dans sa partie « mieux consommer » :
- afficher pour certaines catégories de produits (électroménager, matériel de bricolage…), une information simple sur leur durée de vie : pour cela un indice de durée de vie à destination des consommateurs français a été mis au point et pourrait être intégré à l’étiquette énergie, afin d’apporter au consommateur une information simple et facilement compréhensible, tout en étant incitatif pour les fabricants. L’indice serait calculé sur la base de 10 critères donnant une note sur 10. Il intègre des critères de durabilité, de réparabilité et de robustesse ;
- renforcer l’offre de professionnels et d’acteurs du réemploi, de la réparation et de l’économie de la fonctionnalité ;
- renforcer les obligations sur la disponibilité des pièces détachées ;
- lancer une application numérique facile d’accès qui regroupera et simplifiera toutes les informations qui existent sur les produits, notamment la durée de vie.
Feuille de route économie circulaire
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Produire plus avec moins de matières : pourquoi ?
(PDF - 535.38 Ko)
Théma - Mars 2017