Published on Lunes 12 Noviembre 2018

Comment le tri des déchets peut contribuer à la lutte contre le réchauffement climatique ? Une solution se trouve dans la méthanisation. François de Rugy, ministre d'État, ministre de la Transition écologique et solidaire a inauguré, vendredi 9 novembre, une unité de méthanisation dans le Loiret (45). L’occasion de rappeler que la méthanisation est un atout pour décarboner l’économie française.
Une nouvelle unité de méthanisation inaugurée
Le ministre s’est rendu vendredi 9 novembre dans le Loiret pour inaugurer l’unité de méthanisation de Beauce Gâtinais Biogaz à Escrennes. Elle produira annuellement l’équivalent de la consommation en eau chaude sanitaire et chauffage d’environ 1750 foyers. L’usine est équipée d’un méthaniseur, un équipement dans lequel des déchets organiques apportés majoritairement par des exploitations agricoles, des industries agroalimentaires ou des entreprises de restauration du Loiret se décomposeront afin de produire du biogaz. Après épuration, ce biogaz sera ensuite injecté dans le réseau de distribution de gaz. Une belle alternative aux énergies fossiles.
L’intérêt de ce type d’infrastructure est double : le processus permettant la production du biogaz (composé principalement de méthane) produit également de la matière, appelé digestat, qu’il est ensuite possible de valoriser en tant que fertilisant : 23 000 tonnes d’engrais devraient ainsi être produits par an dans cette unité, se substituant à des engrais minéraux. Sur ce site, trois emplois directs et plusieurs autres indirects ont été créés.
Fruit d’un investissement de 1,25 million d’euros de l’État par l’intermédiaire de l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe), ce projet qui bénéficie de l’obligation d’achat du biométhane mobilise conjointement les agriculteurs locaux, l’énergéticien Engie et les pouvoirs publics.
La méthanisation : valoriser les déchets pour enrichir les sols
La méthanisation est un processus biologique qui permet de produire du biogaz (méthane) généré par les biodéchets et de l’utiliser comme source d’énergie avec un retour au sol du digestat (résidu de méthanisation).
Avec 646 installations au 30 juin 2018 (+57 depuis le début de l’année), cette filière est en forte progression et présente la particularité de se trouver au croisement de plusieurs enjeux : l’énergie (valorisation du biogaz sous forme d’électricité, de chaleur, de biométhane ou de biocarburant), la gestion des déchets (valorisation de la matière organique et réduction de la mise en décharge), le climat (diminution des gaz à effet de serre par captation de méthane) et l’agriculture (complément de revenu pour le monde agricole).
Les usines de méthanisation : une opportunité pour la gestion des déchets
Il existe plusieurs formes de méthanisation : parmi elles, les unités de méthanisation agricole ou « à la ferme ». Elles ne traitent que les effluents agricoles (fumier, lisier…) et sont portées par un ou plusieurs exploitants agricoles. C’est la forme la plus importante, représentant environ 60 % des unités recensées sur le territoire. Mais il se développe aussi la méthanisation dite « centralisée » ou « territoriale » comme l’unité de méthanisation de Beauce Gâtinais Biogaz. Ce sont des unités de grande taille, capables de traiter des effluents agricoles et des déchets du territoire. Ces derniers proviennent de l’industrie agro-alimentaire (matière organique, déchets graisseux…) ou des collectes de biodéchets des ménages (déchets alimentaires et autres déchets naturels biodégradables).
La méthanisation constitue une alternative dans le traitement des déchets, préférable à la mise en décharge. Seule condition : la mise en place et le déploiement d’une gestion efficace du tri des déchets, une méthanisation performante n’étant possible qu’avec un approvisionnement d’un intrant de qualité. Une cinquantaine d’unités de méthanisation centralisée sont installées en France.