Suivi de la sécheresse : où en sont les nappes phréatiques ?

Le Vendredi 12 juillet 2019


Crédits : Thierry Degen / Terra

Dans le cadre du suivi de la ressource en eau et de la prévention du risque sécheresse, la pluviométrie, l’état de l’eau dans les sols, les débits des cours d’eau, le niveau des nappes phréatiques et l’état de remplissage des barrages-réservoirs sont surveillés tout au long de l’année.
Hydrogéologue au Bureau de recherches géologiques et minières (BRGM), Violaine Bault réalise un bulletin de situation des nappes phréatiques d’usage à enjeux : nappes exploitées (eau potable, industrie, agriculture…) et nappes en relation avec les cours d’eau.

Quelle est la situation des nappes phréatiques en ce début juillet 2019 ?

Violaine Bault - La vidange des nappes a débuté entre début février et début mai. Début juin, les fortes précipitations dans la partie ouest de la France, des Hauts-de-France à la Nouvelle-Aquitaine, ont permis une légère recharge des nappes phréatiques. Puis les tendances sont reparties à la baisse. En moyenne sur l’ensemble du mois de juin, toutes les nappes sont à la baisse. C’est un phénomène naturel pour cette période de l’année, la végétation reprenant l’ensemble des pluies qui s’infiltrent dans le sol à partir d’avril, mais il a été plus précoce sur certains secteurs, notamment dans l’est de la France, en Bourgogne-Franche-Comté et en Auvergne-Rhône-Alpes. Les niveaux des nappes sont d’ailleurs en dessous de la moyenne dans ces régions. Le constat est similaire dans la région Centre-Val de Loire, sur les calcaires du Berry. Sur le reste de la France, les niveaux des nappes phréatiques sont proches de la moyenne ou modérément bas. Ces niveaux traduisent une recharge 2018-2019 peu abondante, du fait des précipitations faibles depuis septembre dernier.

La situation était-elle plus favorable les années passées à la même époque ?

VB - En hiver 2017-2018, il y a eu de fortes précipitations, ce qui a permis la recharge des nappes phréatiques. En juin 2018, les niveaux des nappes se situaient entre des valeurs moyennes à hautes, voire très hautes, sauf en Auvergne-Rhône-Alpes où les niveaux se situaient en dessous de la moyenne en raison d’un déficit pluviométrique qui dure depuis trois ans. En comparaison, la situation des nappes était plus tendue en juin 2017 avec des niveaux globalement plus faibles qu’en juin 2019. La situation est donc meilleure cette année par rapport à juin 2017 du fait d’une année 2018 globalement pluvieuse.

Quelles sont les perspectives dans les semaines à venir ?

VB - La vidange devrait se poursuivre sur l’ensemble des nappes du territoire. S’il ne pleut pas suffisamment pendant l’été, la sécheresse des sols et la demande accrue en eau vont accélérer la vidange des nappes. Météo-France ne prévoit pas suffisamment de pluies au mois de juillet pour soutenir le débit des cours d’eau et éviter un asséchement des sols superficiels. Pour le moment, les prévisions météorologiques ne sont pas favorables.

Les mesures de restriction des usages de l’eau

Si la baisse des niveaux s’accentue, des mesures de restriction des usages de l’eau (agricole, domestique, industriel) seront prises pour diminuer les prélèvements en eau dans les nappes phréatiques, afin de garantir la préservation des écosystèmes aquatiques et d’assurer les usages prioritaires, plus particulièrement la santé, la sécurité civile et l’approvisionnement en eau potable.

La situation hydrologique au niveau national

Les arrêtés de restriction d'eau

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