Publication des données provisoires des ventes de produits phytopharmaceutiques en 2021

Le Mardi 15 novembre 2022

Image d'illustration.
Crédits : A. Bouissou / Terra

Les ventes des produits phytopharmaceutiques sont déclarées chaque année par les distributeurs au titre de la redevance pour pollutions diffuses et versées dans la banque nationale des ventes des distributeurs de produits phytopharmaceutiques (BNVD).

Les données provisoires des ventes agrégées à l’échelle de la France entière pour l’année 2021, issues des déclarations réalisées début 2022 sont désormais disponibles. Elles font notamment apparaître :

  • qu’en 2021, les ventes se sont élevées à 43013 tonnes (hors produits utilisables en agriculture biologique et produits de biocontrôle) et sont restées stables par rapport à 2020 (+0,7%), et sont 19 % en dessous de la moyenne 2012-2017 ;
  • cette diminution se confirme en tendanciel : la moyenne triennale est la plus faible depuis le début du plan Ecophyto, elle diminue plus récemment de 19% entre 2017-2019 et 2019-2021 ;
  • les ventes de produits de biocontrôle et de produits utilisables en agriculture biologiques progressent de 13% entre 2020 et 2021, ce qui montre l’engouement pour les solution alternatives ;
  • les ventes de glyphosate amorcent une baisse avec une diminution de 14% entre 2020 et 2021, passant de 8645 tonnes à 7765 tonnes ;
  • enfin, à noter une baisse continue de la vente des substances les plus à risque (CMR1) : de 5426 tonnes en 2018, on passe à 781 tonnes en 2021 soit une baisse de 85% sur une période de 4 ans.

Ces données provisoires ont été enrichies à l’aide des référentiels les plus récents qualifiant les données (classification des substances, utilisables en agriculture biologique…). Les données consolidées après la collecte exhaustive des déclarations, les contrôles de qualité des saisies et les mises à jour des référentiels qualifiant les données (fléchage du domaine d’usages, utilisables en agriculture biologique…) seront publiées en fin d’année.

Les indicateurs ci-après sont exprimés en quantités de substances actives contenues dans les produits phytopharmaceutiques. Ils n’ont pas vocation à se substituer aux indicateurs du plan Ecophyto, basés notamment sur le nombre de doses unité qui reflète de manière plus fidèle la puissance d’action biologique par unité de masse de substance utilisée. 

Par ailleurs, les quantités de substances actives vendues ne peuvent être considérées comme strictement égales aux quantités utilisées. En dehors de certaines séquences particulières comme 2014-2015 et 2018-2019, où dans un contexte d’augmentation programmée de Redevance pour Pollution Diffuse, il y a eu anticipation d’achat (respectivement 2014 et 2018) suivi d’un déstockage l’année suivante (respectivement 2015 et 2019), l’approche par niveau de vente est bien corrélée avec le niveau d’usage.

Indicateur 1 : Evolution des quantités totales de substances actives vendues par type d’usages

Cet indicateur rend compte de l’évolution des ventes en distinguant :

  • d’une part les substances « hors biocontrôle et usage UAB » et à dominante issue de la synthèse chimique dont la réduction est recherchée (plan ECOPHYTO) ;
  • d’autre part, les substances utilisables en agriculture biologique et les produits de biocontrôle dont l’usage est, notamment dans une logique de substitution, amené à progresser.

Source : BNVD – ventes au code commune Insee des distributeurs, extraites le 17 mai 2022.
Traitements : OFB, 2022 ; SDES, 2022
Note : AB = agriculture biologique.
Note de lecture : la moyenne triennale 2020 correspond à la moyenne des QSA des années 2019, 2020 et 2021.

En 2021, les quantités de substances actives vendues n’entrant pas dans les usages de l’agriculture biologique ou dans le cadre du biocontrôle sont quasiment stables (+ 0,7 % en regard de 2020). Les ventes de substances actives utilisables en produits de biocontrôle et/ou en agriculture biologique augmentent de 13,3 % par rapport à 2020.

Les évolutions 2018 – 2019 sont contrastées et reflètent en partie des comportements de stockage/déstockage. La hausse de la redevance pour pollutions diffuses a conduit à un phénomène d’anticipation d’achat pour échapper à la hausse programmée de la RPD (1er janvier 2019) et donc à stocker des produits phytopharmaceutiques fin 2018, générant une hausse marquée des ventes en 2018 suivie d’une baisse (suite à un déstockage logiquement accompagné d’une réduction d’achat) particulièrement importante en 2019.

Une analyse plus lissée, en moyenne triennale, montre une baisse des quantités vendues de 14 % entre 2018-2020 et 2019-2021 pour les substances actives hors biocontrôle et agriculture biologique. Les valeurs 2020 et 2021 sont plus faibles que celles observées depuis 2009.

Indicateur 2a : Evolution des quantités vendues de substances classées CMR1 au 1er janvier 2017

Cet indicateur rend compte de l’évolution des ventes de substances actives classées comme cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction avérées ou supposées (CMR de catégorie 1) telles que classées à la date du 1er janvier 2017. Elles sont au nombre de 14 (dont par exemple l’epoxiconazole ou le propiconazole). L’évolution des quantités de ces substances figure en rouge sur le graphique ci-dessous. Pour comparaison, ce graphique représente également en gris les quantités classées CMR1 et CMR2 (substances classées comme cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction suspectées) à l’heure actuelle. Parmi elles, figure par exemple la flurochloridone, classée CMR1 après le 1er janvier 2017, et dont la quantité est donc intégrée dans les histogrammes gris foncé.

Source : BNVD – ventes au code commune Insee des distributeurs, extraites le 17 mai 2022.Traitements : OFB, 2022 ; SDES, 2022

Note de lecture : les substances CMR1 classées au 1er janvier 2017 correspondent aux substances CMR1 autorisées au 1er janvier 2017 et dont la classification harmonisée est CMR1 (cf. règlement (CE) 1272/2008 modifié, dit règlement CLP, relatif à la classification, l'étiquetage et l'emballage des substances et des mélanges).

La baisse des quantités de substances classées CMR1 au 1er janvier 2017, observée depuis 2016, s’est fortement accentuée depuis 2018. Entre 2020 et 2021, ces substances ont diminué de 27,6%. En 2021, elles ne représentent plus que 5 % de leur niveau de 2016 avec 47 tonnes.

Indicateur 2b : Evolution des proportions des substances CMR1 et CMR2 dans les ventes de substances actives contenues dans les produits phytopharmaceutiques

Cet indicateur rend compte de l’évolution de la proportion des substances les plus préoccupantes dans les ventes de produits phytopharmaceutiques, c’est-à-dire identifiées à ce jour comme cancérogènes, mutagènes ou toxiques pour la reproduction avérées ou supposées (CMR de catégorie 1) ou suspectées (CMR de catégorie 2) selon les critères définis dans le règlement CLP.

Source : BNVD – ventes au code commune Insee des distributeurs, extraites le 17 mai 2022. Traitements : OFB, 2022 ; SDES, 2022.
Note : CMR = CMR1 + CMR2.

L’évolution de la proportion des substances les plus préoccupantes présente une tendance générale à la baisse depuis 2009. Entre 2020 et 2021, les quantités de substances actives classées CMR sont en baisse (- 3 %). La part des substances actives classées CMR1 diminue légèrement, passant de 1,5 % à 1,1 %, celle des substances actives classées CMR2 diminue de 0,6 point.

Indicateur 3 : sortie du Glyphosate

Cet indicateur rend compte de l’évolution nationale des ventes nationales de glyphosate.

Source : BNVD – ventes au code commune Insee des distributeurs, extraites le 17 mai 2022. Traitements : OFB, 2022 ; SDES, 2022.

Note de lecture : la moyenne triennale 2020 correspond à la moyenne des QSA des années 2019, 2020 et 2021.

Comme pour les substances totales, les évolutions contrastées observées en 2018 – 2019 reflètent vraisemblablement en partie des comportements de stockage fin 2018 en anticipation de la hausse de la redevance pour pollutions diffuses (de 2 à 3 €/kg) au 1er janvier 2019. La valeur 2018 est la plus élevée de la série, la valeur 2019 la plus faible, ce que l’on retrouve en analysant les moyennes triennales 2019-2021 par rapport à 2018-2020. Après une augmentation de 42 % entre 2019 et 2020, les quantités de glyphosate vendues diminuent de 10 % entre 2020 et 2021. La valeur 2021, 7 765 tonnes, est inférieure de 9% à la moyenne observée sur les dix dernières années (8 546 tonnes).

 

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