Discours de passation de pouvoir d’Emmanuelle Wargon, Ministre déléguée au Logement

Le Mercredi 8 juillet 2020

Seul le prononcé fait foi

Madame la Ministre, Chère Barbara,
Monsieur le Ministre, Cher Julien,
Mesdames, Messieurs les Parlementaires, 
Chers amis, 

À mon tour de vous dire ma joie, mon émotion, de succéder à Julien Denormandie sur ce portefeuille si important, si cher au cœur des Français : le portefeuille du Logement. 

C’est pour moi un immense honneur qui réconcilie mon engagement écologique – au moment où ce ministère entre dans le ministère de la Transition écologique – et mon engagement social, pendant toutes ces années où je travaillais avec d’autres à la lutte contre la pauvreté et à la protection des plus fragiles. 

Un mot pour le ministère de la Transition écologique et solidaire que j’ai servi pendant deux ans, auprès de François de Rugy puis d’Elisabeth Borne ; pour remercier les équipes : mon cabinet, les directions du ministère, les établissements publics sur des sujets aussi divers – tu le disais chère Barbara – que la protection de la biodiversité avec la création de l’Office Français de la Biodiversité (OFB) ou la fermeture des centrales à charbon ou celle de Fessenheim et la politique de l’eau. 

Nous avons partagé dans ce cadre, cher Julien, deux combats que nous avons commencé à mener et que je continuerai. Le combat du développement de la rénovation thermique des logements et des bâtiments. Tu l’as dit, à l’heure où les logements et les bâtiments sont la deuxième cause d’émission de gaz à effet de serre en France, à l’heure où 85% du parc qui sera là en 2050 a déjà été construit. C’est un impératif écologique et social vis-à-vis de tous les Français que de porter cette politique. Nous l’avons portée ensemble, je continuerai bien sûr à la porter. 

Et puis, nous avons mené ensemble, le combat de la lutte contre l’artificialisation, de la lutte contre l’étalement urbain, de la lutte contre la bétonisation. Là aussi c’est un enjeu extrêmement important que je continuerai à porter. 

Julien, tu as été un ministre de la Ville et du Logement courageux, offensif, déterminé, sensible à la situation des plus fragiles. Un ministre, en fait, d’une très grande rénovation : la rénovation thermique, la rénovation urbaine en relançant la dynamique du plan Borloo, en relançant cette grande vague de rénovation avec l’ANRU, la dynamique de la rénovation de l’habitat dégradé, de la lutte contre l’habitat indigne, si chère à ton cœur. Et puis, plus globalement, la lutte contre le mal-logement, plaie de notre société, que nous devons combler et à laquelle nous devons répondre sans relâche. 

C’est un ministère magnifique, c’est le ministère du cadre de vie. C’est un ministère dans lequel nous devons avoir une ambition : que chacun puisse bien vivre chez soi. Cela veut dire soutenir cette rénovation du bâti existant pour que chacun puisse être dans un logement de qualité, que l’on n’ait pas froid chez soi, que l’on n’ait pas mal et que ce ne soit pas un handicap pour une progression naturelle dans la vie. Cela veut dire une politique offensive d’accès au logement, en matière de construction, en matière de logement social, en matière de lutte contre le mal logement, en matière d’hébergement d’urgence. 

Et puis, cela veut aussi dire une politique d’aménagement et d’urbanisme dans laquelle on trouve une nouvelle vision de la ville de demain : comment construire, comment répondre aux enjeux de cet aménagement tout en répondant aux enjeux de ce beau ministère de la Transition écologique. 

Quelques convictions au moment où je prends la charge de ce ministère du Logement. 
D’abord il est possible de conjuguer logement, développement urbain et écologie. C’est la feuille de route que nous a tracée la Convention Citoyenne pour le Climat dans la rubrique « Se loger », que nous suivrons à la fois sur la rénovation thermique pour aller encore plus loin – moi aussi je partage la fierté que nous avons ensemble sur MaPrimeRénov’ avec l’Anah, avec l’Ademe et la plateforme FAIRE et la nécessité d’aller plus loin, plus vite et d’investir encore plus – C’est aussi la feuille de route de la convention sur la lutte contre l’artificialisation des sols et la lutte contre l’étalement urbain qui nuit à la protection de la biodiversité. Cela sera un enjeu très fort. 

Sur ces deux sujets, le logement sera au cœur du plan de relance : le logement et la construction des bâtiments. C’est déjà dans les discussions que nous avons avec Bruno Le Maire, avec le Premier ministre, le Président de la République. C’est un enjeu extrêmement important. 

Ma deuxième conviction c’est qu’il faut partir du terrain, construire avec les élus et avec les collectivités locales. J’ai beaucoup porté ici une écologie territoriale avec les Contrats de Transition Écologique qui permettent de faire du sur-mesure. Julien, tu as beaucoup porté la construction avec les collectivités territoriales. Les situations sont diverses, les enjeux sont divers, les élus locaux sont à la base de cette politique : je continuerai cette politique de partenariats. 

Enfin, ce n’est pas un exercice solitaire. Cette politique réussira avec les associations de lutte contre l’exclusion et de lutte contre la pauvreté, avec les partenaires sociaux et les grands acteurs du logement social, avec les collectivités et les parlementaires, avec les acteurs privés, pour que, tous ensemble, nous puissions continuer à construire une vision, continuer à la partager et la rendre concrète. 

Je voudrais finir avec une citation de Saint-Exupéry : « Être un Homme – j’ajouterais être un Homme ou une Femme – c’est sentir, en posant une pierre, que nous contributions à bâtir le monde. »

Je vous remercie. 

 

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