Publié le 07 mars 2025
Interview de Nathalie Gayral, Cheffe du service du haut fonctionnaire de défense et de sécurité

En quoi consiste votre poste ?
Je dirige le service du Haut fonctionnaire de défense et de sécurité (SHFDS), sur lequel s'appuie le Secrétaire général pour exercer ses missions de Haut fonctionnaire de défense et de sécurité. Il s'agit par exemple de la veille, l'alerte et la gestion de crise en cas d'événement grave, la cybersécurité et plus généralement la protection des intérêts fondamentaux de l'État contre diverses menaces. Dans un ministère vaste, et avec dans notre portefeuille les secteurs des transports, de l'énergie et de l'eau, essentiels pour la continuité de la vie économique et sociale, il y a de quoi faire !
Pourquoi avoir choisi cette voie ?
Après avoir travaillé pendant un peu plus de 20 ans à la direction générale de l'aviation civile (DGAC), j'ai souhaité élargir mon champ professionnel. J'avais eu l'occasion à la DGAC de m'occuper de gestion de crise et de sujets en lien avec la défense et la sécurité, en interface notamment avec le secrétariat général de la défense et de la sécurité nationale (SGDSN), l'Armée de l'air et le ministère de l'Intérieur. J'avais trouvé ces activités passionnantes. J'ai donc saisi l'opportunité de postuler pour prendre la tête du SHFDS lorsqu'elle s'est présentée.
La défense et la sécurité sont globalement perçues comme des domaines « masculins », qu’en pensez-vous ?
Contrairement peut-être à ce qu’on pourrait s'attendre, le SHFDS est un service presque paritaire, même si mon codir est encore très masculin ! C'est vrai que dans l'ensemble, le monde de la défense et sécurité reste assez masculin, ne serait-ce que parce qu'on y côtoie beaucoup de militaires ou anciens militaires, policiers, préfets... Ces professions-là aussi se féminisent, et dans mon expérience, la présence des femmes dans ce secteur d'activité est aujourd'hui complètement rentrée dans les mœurs.
Avez-vous mis en place des actions permettant de favoriser l’égalité femme-homme ou d’équilibrer la vie personnelle et professionnelle ?
Au sein du service, nous sommes particulièrement attentifs aux situations personnelles des agents dans les contextes de gestion de crise, qui peuvent entraîner des plannings en week-end ou tard en soirée, ainsi que pour les activités d'inspection qui nécessitent de nombreux déplacements.
Un message à faire passer aux autres femmes intéressées par votre métier ?
On l'entend souvent, mais c'est vrai : il faut oser, et surtout ne pas se censurer si on est intéressée par le domaine de la défense et sécurité. Les femmes y ont toute leur place sans aucune ambiguïté. Je le dis donc particulièrement aujourd'hui à l'occasion de la Journée internationale des droits des femmes : si un poste dans ce domaine vous intéresse, foncez ! Et si un poste au SHFDS vous attire, n'hésitez pas et venez nous rencontrer !