Ingénieur : un métier au service de la transition énergétique

Le Jeudi 14 mars 2019


Crédits : MINES ParisTech

Quelle place pour l’ingénieur dans la transition énergétique ? Telle est la thématique d’une conférence organisée le jeudi 14 mars à l'École des mines de Paris, à laquelle intervient Emmanuelle Wargon, secrétaire d’État auprès du ministre de la Transition écologique et solidaire. Mais qu’en pensent les futurs ingénieurs ? Nous avons posé la question à Amaury Gatelais, élève ingénieur à l’École des mines de Paris.

C’est un peu par hasard que cet élève ingénieur découvre la problématique de la transition énergétique : « Le cours faisait partie du tronc commun obligatoire et ce qui m’a plu, c’est l’importance et la transversalité de cette thématique. C’est extrêmement riche intellectuellement, car très complexe ». Élève en deuxième année du cursus ingénieur civil, Amaury s’est passionné pour les sujets liés à la transition énergétique et la décarbonation (réduire progressivement les émissions de CO2 et donc la part des énergies qui émettent des gaz à effet de serre en utilisant les énergies décarbonées ou en améliorant des systèmes énergétiques existants). D’autant que l’ingénieur, par sa vision globale sur ces sujets, a un vrai rôle à jouer dans la transition énergétique. « Un ingénieur doit pouvoir comprendre les problèmes liés à la décarbonation, afin de construire un raisonnement pour les résoudre, puis agir. Aujourd’hui, les réflexions sont souvent menées en silo : un expert, très bon dans son domaine, pourra avoir une excellente vision sur son objet de recherche, mais pas nécessairement sur l’ensemble du secteur. Prenez l’exemple de la voiture électrique. Un spécialiste des batteries n’aura peut-être pas dans son spectre la taille du réseau électrique ou la contrainte sur les métaux rares. Un ingénieur doit avoir cette vision de l’ensemble. » Là est toute la plus-value du métier.

Formation 360

Les ingénieurs suivent donc des cours variés, prenant en compte des sujets en sciences « dures », bien sûr, mais aussi en sciences humaines et sociales. L’objectif : donner une vision transversale à ces futurs professionnels. Si certains pourront travailler sur les sujets d’adaptation au changement climatique en entreprise, via des postes de responsable RSE (responsabilité sociétale des entreprises*) ou dans des cabinets de conseil spécialisés, beaucoup auront une vie d’ingénieur « classique ». Amaury Gatelais poursuit « Si un ingénieur, responsable logistique par exemple, connaît ces sujets et les maîtrise, il ou elle pourra alors décider de faire évoluer sa chaîne de logistique en les prenant en compte (en privilégiant le bateau à l’avion par exemple), et nous arriverons alors, pas à pas, à faire avancer cette transition énergétique ». Les sujets sont larges (nouvelles mobilités, nouvelles énergies…) et de nouvelles choses sont à trouver. Car, comme conclut Amaury « C’est la prise en compte quotidienne de ces enjeux, à tous les niveaux et par toutes et tous, qui changera la donne ».

* La responsabilité sociétale des entreprises regroupe plusieurs actions visant à respecter les principes du développement durable (social, environnemental et économique). Elles sont mises en place par des organisations privées ou publiques.

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