Les ressources minérales profondes

Le Jeudi 7 février 2019

L’épuisement des ressources métalliques continentales et les tensions internationales sur l’approvisionnement en certains métaux conduisent de nombreux acteurs à s’intéresser à l’exploitation de ressources minérales dans les grands fonds océaniques. La France dispose d’une capacité importante d’exploration et d’accès à de nouvelles ressources minérales à grande profondeur en mer. Or, celles-ci sont associées à des environnements et des écosystèmes dont certains sont identifiés comme des milieux exceptionnels de biodiversité au plan mondial.

Compte tenu de ces enjeux croissants, le ministère avec le ministère en charge de la recherche ont confié au CNRS et à l’Ifremer la conduite d’une expertise scientifique collective (ESCo) sur les impacts environnementaux de l’exploration et de l’exploitation des ressources minérales profondes.

Cette expertise scientifique collective établit une synthèse des connaissances scientifiques disponibles sur le sujet au plan international, et identifie les verrous scientifiques et les activités de recherche et de développement à engager pour les lever. Elle consiste en une analyse rigoureuse de la littérature scientifique et technologique disponible au plan international jusqu’en 2013. Ces connaissances scientifiques ont été analysées de manière critique et organisées afin d’en construire une synthèse objective.

Dans le cadre du programme national de recherche et d’accès aux ressources minérales des grands fonds marins, les résultats de l’expertise ont été présentés aux parties prenantes au cours d’un colloque le 19 juin 2014.

L’expertise scientifique collective a mobilisé une cinquantaine de chercheurs, qui ont analysé et synthétisé, au sein de la littérature scientifique internationale, les connaissances issues de 2000 publications, ce qui constitue un exercice d’ampleur inégalée au niveau mondial. Les résultats montrent qu’il subsiste une grande méconnaissance des environnements profonds et des écosystèmes qu’ils abritent et qu’il y a peu d’informations disponibles sur les dispositifs d’exploitation en cours de développement par les sociétés minières. Ils ont identifié les différents verrous scientifiques et technologiques à lever, pour garantir la préservation des grands fonds marins.

Il apparaît une fois de plus que la démarche d’expertise scientifique collective, qui a fait ses preuves dans d’autres champs d’investigation, présente, quand elle est entreprise suffisamment en amont, un grand intérêt pour contribuer à l’orientation de la recherche et pour éclairer les porteurs de politiques publiques et les parties prenantes sur un sujet émergent.

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