Discours de Jean-Baptiste Djebbari sur le lancement des trains de nuit Paris-Tarbes-Lourdes et Paris-Briançon

Le Lundi 13 décembre 2021

Jean-Baptiste Djebbari a prononcé un discours le 12 décembre 2021 sur le lancement des trains de nuit Paris-Tarbes-Lourdes et Paris-Briançon

Monsieur le ministre, cher Joël,
Monsieur le maire de Lourdes, cher Thierry,

Monsieur le Président de la SNCF, cher Jean-Pierre,
Mesdames et messieurs,

Tout est différent quand le jour disparaît.
Les villes changent de visage. On ne distingue plus les paysages.
L’obscurité altère nos perceptions et même nos interactions.
Le jour, c’est la vie, la routine, la frénésie.
La nuit, c’est le rêve, l’inconnu, le calme.

La nuit, les trains changent aussi.
Ce qu’ils perdent en vitesse, ils le gagnent en magie.
Ce que leur couloir perd en largeur, ils le gagnent en chaleur. En convivialité.

Comme toi Jean-Pierre, comme toi Joël, j’aime le train de nuit.
Et je crois que les Français l’aiment aussi.
Parce qu’il est écologique.
Parce qu’il est économique.
Parce qu’il fait commencer les vacances une nuit plus tôt, et les fait durer une nuit de plus.
Et pour d’innombrables autres raisons.

Le train de nuit, c’est un plaisir simple.
C’est le train de ceux qui veulent profiter de leur voyage jusqu’au dernier instant. De ceux qui veulent ralentir dans un monde qui va à toute allure.
C’est le train des baroudeurs et des romantiques. Le train de ceux qui rêvent d’aventure et de ceux qui rêvent d’Orient-Express.

Le train de nuit, c’est fédérateur.
Ce n’est pas seulement du lien entre les territoires ; c’est du lien entre les Français.
Ce sont des rencontres. Des discussions avec des inconnus jusqu’à pas d’heure. Des sourires échangés au réveil dans des couloirs trop étroits.

Le train de nuit, c’est un dépaysement.
C’est s’endormir au son du roulement. Et pouvoir observer, les yeux encore à moitié fermés, notre pays défiler et le soleil se lever.

Le train de nuit, c’est tout cela.

Et je suis très heureux que nous en relancions deux ce soir, après le succès du Paris-Nice relancé en mai dernier sous l’égide du Premier ministre.

Nous relançons le train cher à Joël GIRAUD, le Paris-Briançon, après 9 mois de travaux.

Et nous relançons, monsieur le maire de Lourdes, le Paris-Tarbes-Lourdes, qui sera prolongé jusqu’à Hendaye en été.

Tous les Basques et les Béarnais, tous les Bigourdans et les Landais, tous les pèlerins, les randonneurs et les surfeurs l’attendaient.

La Palombe bleue, ce n’est pas un simple train ; c’est une institution. Et c’est un immense plaisir de lui offrir un nouveau départ, et d’offrir à ses voyageurs un meilleur service.

Car Jean-Pierre FARANDOU l’a dit : les voitures ont été rénovées – nous avions d’ailleurs eu l’occasion de le voir à Périgueux – et l’accueil en gare a été très largement amélioré.

Et tout cela, c’est grâce au plan de relance.

100 millions d’euros ont été investis pour les deux nouvelles lignes (Paris-Nice et Paris-Lourdes), en complément des 44 millions déjà engagés pour les deux lignes historiques (Paris-Briançon et Paris-Latour de Carol).

Et je veux que tout ceci ne soit que le début.

Je veux qu’il y ait plus de trains de nuit.

L’objectif est d’en avoir une dizaine en France d’ici la fin de la décennie.

En plus du Paris-Rodez, du Paris-Latour de Carol, du Paris-Briançon, du Paris-Nice et du Paris-Tarbes-Lourdes relancé aujourd’hui, je veux que soient desservies de nouvelles destinations : Bordeaux, Bayonne, Metz, Montpellier, Saint-Sébastien ou encore Genève et les vallées alpines.

Il y aura non seulement des lignes depuis Paris, mais aussi des lignes transversales, dans une logique d’attractivité et d’aménagement du territoire.

Nous n’allons pas nous arrêter au territoire national. Nous allons également relancer des trains de nuit en Europe.

Cela commence dès demain : je serai à bord du premier Vienne-Paris, qui arrivera donc mardi matin ici à Paris.

A partir de 2023, ce sera au tour du Paris-Berlin.

Puis en 2024, Zürich-Barcelone via Lyon.

C’est le fruit d’une très belle coopération qui a commencé il y a maintenant un peu plus d’un an entre la SNCF et les sociétés de chemins de fer allemande, suisse et autrichienne.

Notre ambition collective, c’est donc de relier Paris à d’autres capitales européennes : Madrid, Rome, Copenhague, peut-être Stockholm. Il y a une très forte volonté de ce côté de l’Europe.

Nous prévoyons également de relier Strasbourg et Metz à Barcelone.

Pour que tous les opérateurs intéressés puissent se positionner, nous allons lancer début 2022 un appel à manifestation d’intérêt qui ouvrira la possibilité d’un soutien public pour amorcer ces projets.

Nous voulons donc plus de lignes. Et pour cela, il faudra nécessairement plus de voitures.

300 environ, ainsi qu’une trentaine de locomotives et 2 ateliers.

Cela représente environ 800 millions d’euros d’investissements.

Pour les financer, la meilleure option certainement serait que l’État fasse appel à une ou plusieurs sociétés de location, qui assureront la commande et la gestion des matériels roulants, comme cela se fait en Angleterre ou en Allemagne.

Les procédures pourraient être lancées début 2022.

Et de nouvelles lignes pourraient voir le jour à partir de 2026.

Mesdames et messieurs,

J’entends souvent un reproche adressé aux gouvernements, dont l’action consisterait à « faire et défaire ».

Mais la relance des trains de nuit n’est pas un retour en arrière.

C’est un renouveau. Un nouveau départ.

Aujourd’hui, le contexte est fondamentalement différent de celui qui prévalait lorsqu’ils ont été arrêtés.

Depuis, les consciences ont évolué – Jean-Pierre y fait souvent référence. Sur l’urgence climatique, sur notre empreinte carbone, sur la nécessité de moins polluer pour se déplacer.

Depuis, les voitures ont été rénovées. Les infrastructures, également.

Les petits prix se sont répandus.

L’ouverture à la concurrence a été actée et porte déjà ses fruits pour le transport de passagers de jour.

Bref : désormais, les trains de nuit ont tout pour réussir.

Alors quand je vois l’intérêt, l’engouement, l’enthousiasme autour de ces annonces…

Quand je vois le succès du Paris-Nice relancé cet été…

Quand je vois ce lien affectif et profond qui unit les Français à ces trains, je crois que nous pouvons raisonnablement être optimistes.

Et affirmer avec vigueur, mesdames et messieurs, que les trains de nuit sont bel et bien de retour.

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