Discours de Jean-Baptiste Djebbari - Inauguration du vertiport de Pontoise

Le Jeudi 25 novembre 2021

Seul le prononcé fait foi

Madame la vice-présidente de région,
Madame la présidente du conseil départemental,
Madame la maire,
Monsieur le président-directeur général, cher Augustin,
Madame la présidente-directrice générale, chère Catherine,
Mesdames et messieurs,

J’ai longtemps rêvé de ce jour.

Je ne savais pas quelle forme il prendrait, mais j’en ai rêvé.

Et je pense que vous êtes nombreux à en avoir rêvé avec moi.

Parce que nous sommes nombreux à nous être émerveillés devant les films de science-fiction, leur vision de l’avenir, leurs modes de transport évolués.
Nous avons grandi avec les vaisseaux de Star Wars et la DeLorean de Retour vers le futur.
Nous avons nourri cet espoir un peu fou qu’un jour, les taxis ressembleraient à celui de Bruce WILLIS dans Le Cinquième Elément, les voitures à celle de Harrison FORD dans Blade Runner, et les Audi à celle de Will SMITH dans I, Robot.
Toutes ces œuvres cultes, tous ces véhicules futuristes, tous ces mondes fantasmés ont forgé notre imaginaire.

Et aujourd’hui, avec ces inventions qui, d’ici quelques années, relieront, par les airs et en quelques minutes, Paris à ses aéroports….
Avec ces machines qui ne sont ni tout à fait des avions, ni tout à fait des hélicoptères, mais assurément des transports d’un genre nouveau …
Tout cet imaginaire dans lequel nous avons baigné devient, en un sens, réalité.

Le futur commence aujourd’hui.
Et il commence ici, à Pontoise.

Ce futur, je veux que nous en soyons maîtres.
Je refuse qu’il nous soit imposé. Je refuse qu’il soit inventé par d’autres.
Nous devons façonner le nôtre.
Nous en sommes capables.
Ce vertiport, le tout premier d’Europe, en est la preuve.

Et ce n’est que le début.
Les véhicules à décollage et atterrissage vertical sont une opportunité : pour nos déplacements, pour notre industrie, pour nos emplois, pour nos territoires.
Il nous faut investir, vite et fort, dans la mobilité aérienne de demain.
Ne nous y trompons pas : c’est une course de vitesse qui se joue. Et elle a déjà démarré.
Les Etats-Unis et la Chine ne nous ont pas attendus ; chez eux, les levées de fonds et les commandes de VTOL par les compagnies aériennes se succèdent .
L’Europe ne doit pas être en queue de peloton.
La bonne nouvelle, c’est qu’elle a tout pour peser.
Avec Ascendance Flight Technologies, avec Volocopter, avec le CityAirbus, nous avons des champions en devenir.

La clé, c’est d’investir – je le disais – et de coopérer.
Entre entreprises, entre secteurs, et au niveau européen.
Si nous sommes là ce jour, si ce vertiport existe, c’est parce qu’il y a eu de la coopération : entre Aéroports de Paris – cher Augustin – et la RATP – chère Catherine. Je veux saluer leur action résolue, depuis deux ans et demi, avec le soutien de la DGAC.

Vous avez compris que l’avenir ne s’invente pas avec des recettes éculées.

Par ailleurs, si le CityAirbus pourra – croisons les doigts ! – voler dès 2023, c’est aussi grâce à des coopérations : celle entre Airbus et Thales, et celle entre les sites d’Airbus Hélicoptères en France et en Allemagne.
Oui : la seule échelle pertinente, c’est l’Europe.
Sur la mobilité aérienne urbaine, comme sur tant d’autres sujets, nous ne ferons le poids que si nous pensons en Européens.
Le cadre règlementaire est d’ailleurs en cours de définition au niveau européen. La France y est évidemment très impliquée.

*

Maintenant que le vertiport est là, maintenant que vous êtes là, nous allons pouvoir lancer les expérimentations en conditions réelles.
Et la prochaine étape, ce sera 2024.
Depuis le début, notre cap n’a pas changé : ce sont les Jeux Olympiques et Paralympiques de Paris.
Le monde aura les yeux rivés sur la France.
C‘est l’occasion de faire du pays une vitrine de l’innovation.  
De rappeler au monde que nous sommes une Nation d’inventeurs ; un modèle de progrès et de modernité, qui repousse les frontières du possible.
Naturellement, les taxis volants seront de la partie.
Nous envisageons des services pré-commerciaux entre Issy-les-Moulineaux et Saint-Cyr, et sur l’itinéraire Paris CDG—Le Bourget—Paris.

Mesdames et messieurs,

Ce ne sont pas des « gadgets » qui vont être testés ici.

Ce sont des technologies qui vont changer l’industrie aéronautique.
J’en suis convaincu : c’est le début d’une grande histoire qui s’écrit aujourd’hui.
Le début d’une mobilité aérienne nouvelle : moins énergivore, moins polluante, moins bruyante, plus acceptable aussi.

Et si certains n’y croient pas, je ne leur en veux pas.
Ce que les plus sceptiques ressentent, c’est peut-être l’un des plus grands, l’un des plus visionnaires auteurs de science-fiction qui l’a le mieux exprimé.
« En science, disait Isaac ASIMOV, la phrase la plus excitante à entendre, celle qui annonce de nouvelles découvertes, ce n’est pas “Eurêka !“, mais “c’est bizarre…“ ».
Alors, si vous trouvez les engins qui vous entourent « bizarres », croyez-moi :
c’est bon signe.

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