Comment gérer l’eau en période de sécheresse ?

Le Jeudi 25 octobre 2018

Depuis le mois d’août 2018, le manque de pluie combiné aux températures élevées entraine une sécheresse des sols superficiels dans le quart nord-est du pays, une partie des régions Auvergne-Rhône-Alpes, Centre Val de Loire, Pays-de-Loire, Nouvelle Aquitaine et Occitanie. Au 23 octobre, 61 départements ont pris des arrêtés de restriction des usages de l'eau au-delà du seuil de vigilance sur au moins une partie de leur territoire. Ces arrêtés préfectoraux limitent plus ou moins les prélèvements d’eau non prioritaires pour les particuliers mais aussi les professionnels.

Préserver durablement les ressources naturelles

Cette situation exceptionnelle pourrait devenir commune à partir de 2050 en raison du dérèglement climatique. Aussi, au-delà des mesures de restriction en périodes de crise, la politique de gestion de l’eau doit prendre en compte les changements de long terme pour préserver durablement les ressources naturelles notamment pendant la saison des basses eaux.

Chaque année, les cours d’eau et les nappes connaissent naturellement une période de basses eaux ou de faibles débits dont l’amplitude est plus ou moins grande. Cette période est appelée « étiage ». Un suivi de cet étiage permet alors de contrôler l’état des ressources en eau et de s’adapter à la situation.

En cas d’insuffisance de la ressource en eau dans un secteur hydrographique, les préfets peuvent prendre des mesures de limitation ou de suspension des usages de l’eau. Ces restrictions concernent tous les usagers : agriculteurs, collectivités, entreprises et particuliers.

Restrictions d'eau : êtes-vous concerné ?

Depuis le mois d’août 2018, le manque de pluie combiné aux températures élevées cause une sécheresse des sols superficiels dans le quart nord-est du pays, une partie des régions Auvergne-Rhône-Alpes, Centre-Val-de-Loire, Pays-de-la-Loire, Nouvelle-Aquitaine et Occitanie. Sur la majeure partie du pays, les faibles pluies de septembre et d’octobre n'ont pas encore amorcé la recharge hivernale des nappes qui habituellement s'opère en automne et en hiver.

La situation est néanmoins moins grave qu'elle n'aurait pu l'être car l'hiver et le printemps 2018 ont été pluvieux et ont permis une bonne recharge des nappes.

Le site internet Propluvia permet de s’informer sur l’ensemble des arrêtés « sécheresse » en vigueur dans tous les départements métropolitains. Au 23 octobre 2018, 61 départements ont mis en œuvre des mesures de restriction des usages de l’eau.

À partir des résultats des mesures de niveaux d'eau effectuées tous les mois dans chaque bassin hydrologique, et lorsque les seuils entraînant des mesures de restriction sont atteints, les préfets prennent des "arrêtés sécheresse" pour une durée limitée et sur un périmètre déterminé. L'objectif de ces mesures exceptionnelles est de préserver les usages prioritaires de l'eau : approvisionnement en eau, santé, sécurité civile, préservation des écosystèmes aquatiques.

Adaptées aux différents usagers (particuliers, agriculteurs, industriels), les mesures de restriction sont progressives : elles vont de la limitation des prélèvements d'eau à l'interdiction complète, selon le niveau de réponse qu'appelle la situation locale (vigilance, alerte, alerte renforcée, crise).

Le site Propluvia présente toutes les mesures de restrictions adoptées en France métropolitaine.

Pour combien de temps ?

Les mesures de limitation des prélèvements sont progressives et adaptées aux différents usagers. Elles sont prescrites dans des arrêtés « sécheresse » pour une durée limitée et un périmètre déterminé. Des précipitations soutenues, la baisse des besoins à des fins agricoles peuvent permettre localement et temporairement de ralentir la baisse des débits et de lever les restrictions. La recharge des nappes et le soutien durable des débits des cours d'eau interviennent en général à partir de l'automne pour les nappes et les cours d'eau les plus réactifs.

Économiser l'eau, l'affaire de tous

Si 25 % de la consommation d'eau en France relève de la sphère domestique, 50 % de cette consommation, concentrée sur le printemps et l’été, relève de la sphère agricole. Une mobilisation de tous y compris des agriculteurs dans leurs pratiques d'irrigation est nécessaire dans les zones où des restrictions sont déjà prévisibles.

En période de sécheresse plus que jamais, soumis ou non à des mesures de restrictions, chacun d'entre nous peut maîtriser sa consommation d'eau dans ses usages quotidiens grâce à des gestes simples : privilégier les douches, installer des équipements sanitaires économes en eau, faire fonctionner les appareils de lavage à plein...

Les industriels (25 % de la consommation d'eau) sont également encouragés à réduire leurs prélèvements et leur consommation d'eau, grâce à des modes opératoires plus économes en eau.        

Toutes les pluies ne sont pas efficaces pour recharger les nappes.

Les nappes phréatiques se rechargent avec les pluies qui s’infiltrent dans le sol. Toutefois, toutes les pluies n’ont pas la même efficacité de remplissage. Celles qui tombent au printemps alors que la végétation pousse et refleurit sont absorbées en grande partie par cette végétation, elles ne vont donc pas augmenter le stockage dans la nappe souterraine. Par ailleurs, celles qui tombent en période chaude s’évaporent plus fortement et ne rejoignent pas non plus facilement les nappes.

C’est donc d’octobre à mars que les pluies qui tombent sont considérées comme « efficaces » pour la recharge des nappes. Il faut également que ces pluies tombent régulièrement pour que le sol ait le temps de les absorber, et non d’un seul coup, car trop d’eau d’un coup engendre un ruissellement d’une grande partie du volume qui ne s’infiltrera pas.

Infographie : Eau - adoptons les bons gestes

Infographie : Eau - adoptons les bons gestes

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  • Usages domestiques : réparer toute fuite d'eau sans tarder ; privilégier les douches aux bains ; installer des équipements sanitaires économes en eau
  • Agriculture : changement des pratiques d'irrigation ; choix de cultures moins consommatrices d'eau.
  • Industrie : amélioration des modes opératoires, plus économes en eau.
  • Collectivités : enretien des réseaux et réparation des fuites ; collecte des eaux pluviales pour l'arrosage des espaces verts et terrains de sport

Le saviez-vous ?

97% de l'eau sur terre est salée

3% de l'eau seulement est douce, dont 1/4 est à l'état liquide soit seulement 0,7% d'eau douce liquide sur terre !

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