Comité interministériel de la mer 2021 : construire ensemble l’avenir maritime de la France

Le Vendredi 29 janvier 2021


Crédits : Arnaud Bouissou - TERRA

Présidé par le Premier ministre, le Comité interministériel de la mer (CIMer) se réunit chaque année afin de fixer des orientations de long terme dans le domaine de la mer, en impliquant en amont tous les acteurs du secteur. À l’occasion du CIMer 2021, qui s’est tenu le 22 janvier dernier, le Premier ministre Jean Castex a précisé avoir pour première priorité la protection des gens de la mer, dans l'objectif de leur permettre de sortir de la crise. Les 650 millions d’euros du volet maritime du plan de relance traduisent cet engagement de l’État à leurs côtés.

L’adoption de la stratégie nationale portuaire

La stratégie nationale portuaire poursuit un objectif clair de reconquête de parts de marché. Elle couvre l’ensemble du système portuaire français, de métropole et d’outre-mer, qu’il s’agisse de ports sous tutelle de l’État ou décentralisés. Son ambition : créer un réseau de ports en France qui soit au cœur des chaînes logistiques commerciales, du développement économique et des transitions écologique et numérique.

Objectifs

  • Porter de 60 à 80 % la part du fret conteneurisé à destination et en provenance de la France manutentionné dans nos ports à horizon 2050.
  • Doubler le nombre d’emplois directs et induits liés à l’activité portuaire à horizon 2050.

Le CIMer décide notamment la fusion des trois ports de l’axe Seine (Le Havre, Rouen, Paris), réunis à partir du 1er juin 2021 dans un établissement public unique dont le siège sera situé au Havre, doté d’une trajectoire d’investissement de 1,45 milliards d'euros sur 2020-2027.

La stratégie nationale pour les grands fonds marins

Le CIMer donne une nouvelle ambition à la stratégie nationale d’exploration et d’exploitation des ressources minérales des grands fonds marins pour prendre en compte ses enjeux et le potentiel dont dispose la France – amplifié par les extensions du plateau continental obtenues dans le cadre du programme Extraplac. Pour ce faire, une équipe projet interministérielle est mise en place pour accompagner la stratégie et affiner le programme de financement sur les dix prochaines années.

Objectifs

  • Développer un démonstrateur pour tester l’impact et la faisabilité d’une exploitation minière durable.
  • Programmer, à horizon 18 mois, des campagnes océanographiques dans notre zone économique exclusive (ZEE) en partenariat avec les collectivités du Pacifique (Polynésie française et Nouvelle-Calédonie).

Le déploiement des énergies marines renouvelables

Facteur important de la neutralité climatique d’ici 2050 à laquelle se sont engagés les États membres de l’Union européenne, la puissance éolienne en mer installée en Europe devrait passer à 300 GW d’ici 2050, contre 12 GW aujourd’hui. Sur ces 300 GW, la France dispose d’un potentiel de 49 à 57 GW. Afin d’atteindre cet objectif, la loi d’accélération et simplification de l’action publique (ASAP) prévoit plusieurs mesures permettant d’accélérer le développement français de l’éolien en mer : parallélisation des procédures en vue de leur accélération, mutualisation des débats publics par façade et encadrement de leur durée, traitement des recours par le Conseil d’État en premier et dernier ressort.

Dans cette lignée, le CIMer a décidé de saisir la Commission nationale du débat public pour lancer le projet de parc éolien au large d’Oléron portant sur une zone de 300 km² en vue d’une puissance installée de 500 MW à 1 GW. Une planification de l’éolien en mer à moyen et long termes est mise en place, en appui à la programmation pluriannuelle de l’énergie par façade maritime.

71 millions d'euros pour le développement d'HAROPA

La relance de la filière maritime et portuaire

Le volet maritime et portuaire du plan de relance permettra de mener des actions de soutien et de développement de l’économie portuaire, des filières pêche et aquaculture et des industries de la mer. Il permettra également de renforcer la préservation et la résilience du littoral, de promouvoir les métiers de la mer, d’aider les secteurs du tourisme et de la recherche et de mieux diffuser la culture maritime. Sur ces bases, l’ambition pour la relance du secteur maritime pourrait s’élever jusqu’à 650 M€ en fin d’exécution du plan, en complément des dispositifs transverses de relance et de sauvegarde des entreprises.

Plus de 600 projets recensés seront étudiés sur les thématiques suivantes :

  • verdissement des ports ;
  • biodiversité des territoires, prévention des risques et renforcement de la résilience ;
  • formation sur les métiers d'avenir ;
  • renforcement des filières durables de la pêche et de l'aquaculture ;
  • infrastructures et mobilités vertes ;
  • modernisation des stations d'assainissement ;
  • recherche.

Brexit : une forte mobilisation pour accompagner les filières maritimes

Le 1er janvier 2021, le Royaume-Uni a quitté l’Union européenne. Le monde maritime est directement touché par cette décision avec au premier plan la filière pêche, ainsi que le transport maritime et les ports français. L’accompagnement du transport maritime est l’un des thèmes du Fontenoy de la mer sous l’égide de la ministre de la Mer. À la suite d’intenses négociations, un accord a été obtenu avec le Royaume-Uni, qui vise à préserver l’activité des pêcheurs français et européens dans les eaux britanniques. En parallèle, le Gouvernement propose des mesures de soutien et d’accompagnement immédiates et de plus long terme pour soutenir la filière pêche.

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