Centrale à charbon de Cordemais : le Gouvernement mise sur les activités portuaires et maritimes pour penser l’avenir du territoire

Le Lundi 20 janvier 2020

Emmanuelle Wargon, secrétaire d’État auprès de la ministre de la Transition écologique et solidaire, s’est rendue vendredi dernier à Cordemais (Loire-Atlantique) pour signer le Pacte pour la transition écologique et industrielle de la centrale de Cordemais et de l’estuaire de la Loire. Ce pacte accompagne la revitalisation du territoire dans la cadre de la mise à l’arrêt de la centrale à charbon qui aura lieu en 2022.

Le Gouvernement a en effet réuni toutes les parties (État, collectivités locales, acteurs économiques et associatifs, syndicats) pour élaborer ce Pacte, dont le but est de développer l’activité portuaire de l’estuaire pour accompagner la sortie de la région de la production d’électricité à partir d’énergies fossiles.

Ce Pacte s’inscrit dans la continuité du Contrat d’avenir des Pays de la Loire, signé en février dernier 2019 par le Premier Ministre. Le Gouvernement a souhaité accompagner la dynamique des acteurs du territoire dans lequel la centrale à charbon de Cordemais est située, puisqu’elle est au cœur de l’estuaire de la Loire et donc d’un écosystème industrialo-portuaire large, dont elle constitue un maillon important.

17 janvier 2020

L’activité de production d’électricité à partir de charbon prendra fin d’ici 2022. RTE a identifié des difficultés spécifiques pour la sécurité d’approvisionnement pour l’Ouest de la France jusqu’à la mise en service de l’EPR de Flamanville. Dans tous les cas, les objectifs de sécurité d’approvisionnement électrique seront respectés. Les analyses de RTE ont en effet démontré que le cadre posé par la loi relative à l’énergie et au climat ayant pour objectif de conduire à la fin de a production d’électricité à partir de charbon d’ici à 2022 et le décret du 26 décembre 2019 définissant le plafond d’émissions pour les installations de production d’électricité sont compatibles avec les objectifs de sécurité d’approvisionnement.

Présenté aujourd’hui, le pacte qui accompagne la fermeture de la centrale a comme fil rouge de faire de l’estuaire de la Loire un territoire d’excellence pour une transition énergétique à grande échelle, profitable à tous.

31 projets sont à l’étude sur le territoire pour un investissement global potentiel de 275 millions d’euros, dont 53 millions portés par des investisseurs privés.

Économie industrialo-portuaire

Autour du Grand Port Maritime de Nantes Saint-Nazaire, le pacte prévoit de développer de nouveaux trafics afin de compenser les pertes induites par la fermeture de la centrale de Cordemais et, au-delà, de renforcer l’offre foncière du Grand Port et sa transition écologique avec :

  • L’aménagement de la zone du Carnet dont un développement très important est dédié aux éco-technologies et respectueux de l’environnement avec la préservation et la restauration de 290 hectares d’espaces naturels (potentiel de création de 1 200 emplois directs et 1 000 emplois induits) ;
  • L’installation d’un parc éolien en mer de Saint-Nazaire avec l’implantation de 80 éoliennes près du banc de Guérande. Celui-ci pourrait être mis en service dès 2022. D’une puissance totale de 480 MW, il produira 1 730 GWh par an et couvrira ainsi 20 % de la consommation électrique de la Loire-Atlantique. Il sera complété à horizon 2023 par celui des deux Îles (entre Yeu et Noirmoutier, 62 éoliennes, 496 MW de puissance installée).

Export agroalimentaire

Les entreprises agroalimentaires bretonnes et ligériennes se développent de plus en plus vers l’export et ont besoin de solutions plus performantes qui seront intégrées dans les activités du Port avec la création d’une chaîne logistique froide, le développement d’une unité de réception des matières premières pour l'alimentation du bétail ainsi qu’une capacité de stockage de céréales pour l'exportation.

Énergie

Le Contrat territorial a aussi pour objectif de déployer des innovations pour accélérer et amplifier la transition écologique de l’estuaire déjà engagée par les acteurs du territoire et en particulier les collectivités locales,  avec notamment :

  • Le développement d’une filière hydrogène de Pays de la Loire avec le projet H2 Loire Vallée ;
  • La mise en place d’une production d’énergie solaire photovoltaïque ;
  • L’accélération et la massification de la rénovation énergétique des bâtiments tertiaires et des logements, en lien avec le déploiement du programme de Service d’accompagnement à la rénovation énergétique (SARE) ;
  • La création d’un réseau de chaleur industrialo-urbain sur la zone portuaire ;
  • L’anticipation de la reconversion à terme du site occupé par la centrale de Cordemais.

Mobilités

Confronté à un dynamisme démographique et économique très fort, le territoire doit également répondre aux défis posés par les questions de mobilité.
Le Pacte prévoit :

  • la création d’une deuxième ligne de bus à haut niveau de service sur la CARENE – Saint Nazaire agglomération ;
  • le développement d’un réseau cyclable structurant sur le territoire ;
  • l’accélération de l’usage du gaz naturel véhicule (GNV) ;
  • l’aménagement des échangeurs du Temple de Bretagne et des Quatre nations.

Le Gouvernement a tenu à réunir tout au long du processus de réflexion les différentes parties prenantes pour répondre aux défis que la fermeture de la centrale induit sur le territoire et coconstruire localement des perspectives de développement pertinentes.

Les projets de ce contrat territorial, qui présentent des degrés d’avancement divers, permettent d’inscrire l’ambition de développement écologique du territoire dans le long terme. Les plus avancés seront mis en œuvre à brève échéance.

Retrouvez en ligne le Contrat territorial d’accompagnement de la fermeture de la centrale de Cordemais pour une transition écologique de l’estuaire de la Loire

Pourquoi fermer les centrales à charbon ? Pour atteindre l’objectif de neutralité carbone inscrit dans la loi Énergie-Climat, la France doit réduire fortement ses émissions de gaz à effet de serre : cela passe par la diversification de son mix-énergétique et par la réduction significative de sa production d’électricité d’origine fossile.
Aujourd’hui, le charbon représente près de 30 % des émissions de gaz à effet de serre du secteur électrique français alors qu’il ne fournit que 1,2 % de la consommation nationale d’électricité. C’est pourquoi le président de la République s’est engagé, dès sa campagne, à mettre à l’arrêt les 4 centrales à charbon encore en activité en France métropolitaine (au Havre en Seine-Maritime, à Cordemais en Loire-Atlantique, à Saint-Avold en Moselle et à Gardanne dans les Bouches-du-Rhône).
Les dernières centrales de production d’électricité à partir de fioul ont déjà fermé en 2018. Le Gouvernement a pour objectif l’arrêt de celles à base de charbon d’ici à 2022, dans le cadre prévu par la loi énergie climat et le décret du 26 décembre 2019

 

 

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